Nous sommes en décembre 1916 par Clara

Publié le par Professeur L

Bande-annonce du film Un Long dimanche de fiançailles, de Jean-Pierre Jeunet (2004), adapté du roman éponyme de Stéphane Japrisot.

Décembre 1916, près de Verdun.

 

Ma bien-aimée, 

 

Il fait froid et je vis au milieu des rats et des des odeurs des cadavres. Ce matin, vers neuf heures, j'entendis le bruit accablant des fusils Lebel retentir dans mes oreilles. Mais je vais te raconter la cruelle Bataille de Verdun, qui fut une guerre de position et qui dura trois cents jours.

J'étais dans les tranchées et j'attendais l'ordre de sortir pour aller attaquer contre les Allemands. Vers sept heures, le capitaine vient me chercher avec mes amis et nous nous armons de nos fusils et baïonnettes pendant que l'équipe aérienne prépare la mitraille et grenades venues du ciel. A sept heures trente, les premières bombes sont lâchées des avions, et peu de temps après, j'entends des cris de peur qui me terrorisent.

Comment décrire ce désastre ? Je ne trouve pas les mots pour dire ce que je vois, ce que j'entends, ce que je sens, ce que je touche et ce que je goûte. Chaque matin, je vois des cadavres recouverts de terre et de sang, j'entends le bruit atroce des balles tirées par les snipers. Je sens l'odeur épouvantabl des soldats et je touche des morceaux noirâtres des chevaux décomposés. Mais je mange aussi de la boue quand je me fais tirer dessus et je tombe. Je goûte aussi parfois les flacons de neige venant du ciel couvert de gaz asphyxiants.

Je me bats pour la liberté, pour que tout le monde sur Terre puisse choisir soi-même son avenir. Je ne veux plus que des pays prennent des habitants, enfants et femmes pour esclaves.

Cette guerre me terrorise et me déshumanise. Je suis très en colère contre le gouvernement qui ne se rend pas compte de ce qu'ils font de nous. Des femmes sont veuves, des enfants sont orphelins de père. Nous sommes transformés en bêtes.

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