Le portrait de Miette par la Seconde 16
Bacchante (1872) de Jean-Baptiste Carpeaux (1827-1875), Metropolitan Museum of Art, Manhattan, New York, USA.
Année scolaire 2018-2019 – Lycée Cassini (Clermont-de-l'Oise)
Niveau seconde – Seconde 16
Objet d'étude : le roman et la nouvelle au XIXe siècle : du réalisme au naturalisme
Séquence 2 : étude d'une œuvre intégrale : La Fortune des Rougon d'Emile Zola
LA FORTUNE DES ROUGON D'EMILE ZOLA
PREMIERE PARTIE
Etude réalisée à partir des copies d'Adrien, Alexi, Antoine, Hugo, Lorenzo, Lucas F., Lucas M., Maxime R., Mickaël, Thomas, Tom, Anaëlle L, Chloé, Enola, Inès, Justine, Léa, Lilou, Morgane M, Naïs, Ornella
Les phrases en italique ont été rajoutées par le professeur ( notamment la conclusion de la question 4).
1. Miette vit avec son oncle : « Mon oncle ne se décidait pas à me congédier. » Miette se considère comme une jeune femme car elle n'a que treize ans, mais elle est déjà formée : « c'était une enfant, mais une enfant qui devenait femme. » (p. 42-43) Elle oscille entre infantilité et maturité : « la grande fille naît dans la gamine » (p. 29).
Miette a un caractère assez fort et rebelle. Elle a un caractère de jeune fille libre, indépendante et révoltée : « je me sens des révoltes parfois ». Elle n'a besoin de personne : « laisse donc...laisse donc je sais bien descendre toute seule ». Elle n'a pas peur de sortir la nuit. Elle semble ne pas avoir d'estime d'elle-même. Elle se considère comme une simple paysanne : « Il a eu raison de faire de moi une paysanne ; j'aurai peut-être mal tourné » (p. 28). Elle a un point de vue plutôt péjoratif sur sa vie et sur ce que les autres pensent d'elle, en raison de l'histoire de son père. En effet, la jeune fille se croit « maudite » (p. 50). Cependant, elle peut être triste et de nouveau heureuse : « Alors je voudrais être morte » (p. 50). Cette phrase est négative tandis que : « L'enfant se défendit un peu en riant » (p. 53) est plutôt positive car elle retrouve le sourire. Cela nous montre bien que Miette a un changement d'humeur et d'émotions très rapidement. Elle passe de joie à la tristesse ou de la douceur à l'agressivité un peu rapidement. Sa tristesse et son manque de confiance en soi viennent en partie de l'absence de figure paternelle : « la voix de l'enfant se brisa dans un sanglot ». Elle a aussi des comportements plus masculins que féminins : « je voudrais être un homme », « Oh ! Je suis forte », « retroussant ses manches ». Un autre pasage le prouve : « ses bras ronds, aussi gros déjà que ceux d'une femme faite ». (p. 70) Ici, une comparaison entre les bras de Miette et de ceux d'une femme adulte est évoquée pour insister sur la force que contient cette jeune fille. Belle et rebelle, elle se considère plus comme un garçon. Elle a un caractère autoritaire car elle veut montrer sa valeur aux autres. Elle n'a pas en tous les cas le caractère de jeune fille de son âge, car à treize ans on se fait plus discrète.
Elle est de plus influençable puisqu'elle est amoureuse de Silvère au point de le suivre dans toutes ses décisions : « je resterai avec toi. » Miette est à la fois « d'une étrange et saisissante beauté » et « grasse et toute frémissante de vie ». Elle est donc belle et sensible, mais aussi courageuse, car elle affronte un quotidien difficile. Elle est amoureuse et craintive pour Silvère avec toute l'attention qu'elle lui porte et l'inquiétude qu'elle a pour lui. Miette est une fille inquiète mais aussi jalouse : « M'aimes-tu autant qu'elle ? ». Et elle est sensible car elle est touchée facilement par tout ce que l'on dit sur elle et sur son père. Elle est donc sensible et attachante car lorsque Silèvre part avec les insurgés, elle est triste et aime tellement Silvère qu'elle finit par le rejoindre et combattre avec lui. Elle a un caractère très pessimiste et désespéré, mais à la fois courageux, car elle se rend avec les républicains dans le cortège dont elle porte le drapeau. Finalement, son comportement est assez perturbant. En effet, son comportement change au cours du temps. Tout d'abord, lorsque Silvère lui annonce qu'il veut partir se révolter, Miette est profondément attristée : « Tu reviendras, n'est-ce pas ? » balbutia-t-elle en se pendant au cou de Silvère. » (p. 45) Puis, elle termine par elle aussi se joindre à la révolte en éprouvant une grande fierté aux côtés de ces hommes forts : « ses lèvres entrouvertes par un élan d'énergique fierté, en se levant à demi vers le ciel. » (p. 71) L'hyperbole « énergique fierté » insiste sur la puissance de son enthousiasme.