Miette et Silvère par la Seconde 16
François-Louis Français, Paysage avec Daphnis et Chloé (détail), 1872, huile sur toile, musée d'Orsay, dépôt au musée des beaux-arts de Strasbourg en 1919.
2. Silvère vit avec sa grand-mère, Adélaïde Fouque. Sa famille ne semble pas beaucoup l'estimer : « Si ma grand-mère ne m'avait pas recueilli et élevé, que serais-je devenu ? A part l'oncle Antoine […] tous mes autres parents ont l'air de craindre que je les salisse. » (p. 30) Cette affirmation renforce l'impression que les autres membres de sa famille préfèrent leur réputation à Silvère, peut-être en raison de son statut social, puisqu'il n'est qu'ouvrier.
3. L'amour enter Miette et Silvère est fusionnel : « Ils étaient si heureux...si étroitement unis, si seuls, si perdus dans le grand silence et les clartés discrètes de la lune » (p. 59), « Toi, tu es ma femme. Je t'ai donné tout mon coeur » (p. 52). L'amour entre Silvère et Miette est un amour platonique car ils ne sont liés que par les sentiments et l'âme, et non par le sexe : « une étreinte où l'amour avait l'innocence attendrie d'une tendresse fraternelle » (p. 42). Ils ne sont pas dans un amour charnel à cause du jeune âge de Miette qui n'a que treize ans, et de l'écart d'âge entre les deux amoureux, puisque Silvère a dix-sept ans. Au contraire de l'amour charnel, les deux amants entretiennent une relation enfantine, innocente, sans désir du corps de l'autres. Plusieurs passages le prouvent : « Il prit Miette entre ses bras et lui mit plusieurs baisers sur les joues. L'enfant se défendit un peu en riant. » (p. 53) Ici, on remarque la relation enfantine entre Miette et Silvère, notamment lorsque la jeune fille joue avec lui en recevant des baisers sur les joues de sa part. Une discussion entre Miette et Silvère nous prouve leur relation innocente : « Quand nous serons mariés, tu n'auras plus de mauvaises heures. » (p. 50) Dans cette phrase, on croit être témoin d'une discussion entre deux enfants rêveurs.
Mais cet amour est très fort et très passionné. Dans la phrase : « Ils étaient si heureux...si étroitement unis, si seuls, si perdus dans le grand silence et les clartés discrètes de la lune » (p. 59), l'énumération, le parallélisme, la gradation et l'anaphore nous montrent la force de leur amour. Ils restent proches et très tactiles. Ils partagent par exemple la même pelisse : « les liait », « former qu'un être », « serrement des mains ». Le fait qu'ils soient apparemment tous les deux orphelins et recueillis après la mort de leurs parents a certainement facilité leur rapprochement et leur compréhension mutuelle. Cet amour est aussi silencieux et caché, car Miette et Silvère ont chacun une mauvaise réputation dans leurs familles respectives. Ils se voient donc en cachette afin de continuer à vivre leur amour secrètement. C'est un amour secret et discret, un amour presque enfantin, en désaccord avec les principes de la société, car ils se voient toujours clandestinement, dans l'ombre, à l'abri des regards. Ils sont dans une idylle amoureuse car c'est un amour pur, innocent et poétique.