Germinal de Zola, incipit commenté par Lucie
Tout d’abord, le texte nous plonge dans une atmosphère pesante, sombre. Dans un paysage qui est tout sauf romantique : « sous la nuit sans étoiles, d’une obscurité… » L’auteur nous décrit les déplacements d’un homme apeuré, frigorifié, dont les pas non sereins nous plongent dans un paysage fantastique : « il hésita, pris de craintes ». Le vocabulaire de l’hésitation et de la peur est mobilisé comme dans tout récit fantastique.
Ensuite, nous pouvons constater que cet homme ne pense qu’à une chose, se réchauffer : « il ne peut résister au besoin douloureux de se chauffer un instant les mains. » Cet homme met donc les pieds dans un endroit encore plus inquiétant. On nous décrit un paysage de ruine, sombre : « un tas écrasé de constructions », « de rares lueurs sortaient des fenêtres », ce qui fait encore une fois référence au fantastique. L’homme nous fait découvrir peu à peu une usine abandonnée, une usine endormie dans un décor brumeux et encore une fois très sombre : « cette apparition fantastique, noyée de nuit et de fumée…la respiration grosse et longue d’un échappement de vapeur, qu’on ne voyait point ». L’usine est décrite comme endormie. Elle est donc personnifiée pour lui donner un aspect plus humain, et donc plus surnaturel qu’elle ne l’est déjà. Cette usine personnifiée évoque une créature endormie, comme un dragon, qui peut à tout moment se réveiller. Il y a donc de l’appréhension et de la peur chez le personnage anonyme comme chez le lecteur qui s’identifie à lui.
Cette description est typique d’un récit fantastique.