La Colombe poignardée et le jet d'eau

Publié le par Professeur L

La Colombe poignardée et le jet d'eau

Année scolaire 2021-2022 – Lycée Cassini (Clermont-de-l’Oise)

Niveau terminale – Humanités Littérature et Philosophie

L’humain en questions

Art ruptures et continuités

La violence de l’Histoire

Texte 1

 

« La colombe poignardée et le jet d’eau »

Guillaume Apollinaire, Calligrammes, 1918

 

La forme du texte : la colombe au début, après le jet d’eau ou des larmes qui jaillissent de l’œil, un œil

Un dessin à 3 étages

La colombe est poignardée : la lame du poignard est figurée à l’aide de la lettre C

La colombe : elle est composée des femmes qu’il a aimées et qu’il cherche : il semble éprouver du regret, il regrette leur présence, il regrette leur départ

Pourquoi sont-elles parties ?

- il les a fait souffrir : « douces figures poignardées » : antithèse, opposition entre la douceur et la violence

- la colombe symbolise la paix : or elle est poignardée donc la paix a disparu

- la guerre provoque la séparation des amants

- ces dessins permettent d’exprimer ses émotions, ces sentiments

- ce ne sont pas des dessins réalistes mais des figurations abstraites

- ce sont des figurations très personnelles parce qu’on peut y voir soit un œil, soit un bassin, soit un jet d’eau, soit des larmes : ce sont des images polysémiques, subjectives, équivoques

- elles sont aussi polyvalentes parce qu’elles expriment des émotions et elles construisent le poème

- ces dessins ont plusieurs sens, plusieurs interprétations possibles, plusieurs fonctions

- ces dessins représentent le monde intérieur du poète, pas la réalité extérieure

- la colombe est composée de vers libres : la paix est synonyme de liberté, tandis que la guerre nous prive de la liberté (d’aimer)

- le plumage de la colombe est constitué des prénoms des femmes aimés

- les prénoms féminins possèdent des sons doux, allitérations en m et assonance en i, qui évoquent la légèreté, la douceur, le plaisir

- l’évocation des larmes souligne la nostalgie

- la question rhétorique évoque aussi la nostalgie

- allitération en p et en r qui permet d’exprimer la nostalgie : sons agressifs contrairement au i et au m

- le mot « guerre » rappelle que c’est le conflit qui est source de souffrance

- « mélancoliquement » : adverbe qui exprime le regret

- néologisme « se mélancolisent »

- anaphore et questions rhétoriques qui évoquent la nostalgie, le regret

«  De souvenirs mon âme est pleine » : les souvenirs sont mis en relief en étant placés au début du vers

- personnification et allitération en p qui fait résonner la souffrance

- on passe de la tristesse à la tragédie : évocation de la mort

- évocation d’une marche funèbre, référence à l’église où on dit adieu aux gens qu’on aime avec la comparaison : « comme des pas dans une église »

- l’adverbe « déjà » donne l’impression qu’il est impossible de revenir en arrière

- « saignent abondamment » : référence à la mort sanglante liée à la guerre, « sanglante »

- le « soir » : la fin de la vie

- on peut considérer que ce poème est un éloge funèbre, une oraison funèbre

- ce texte est un tombeau, un poème écrit en hommage aux amis disparus à la guerre : jeu sur « tombe ô »

- ce qui triomphe à la guerre, ce ne sont pas les guerriers, les hommes, mais la mort : la guerre est le triomphe de la mort : image finale du « laurier » qui « saigne »

- ce texte est à la fois traditionnel et moderne : moderne par la forme en calligramme, par le néologisme « se mélancolisent », par l’utilisation du vers libre, et par une vision de la guerre anti-épique : alors que traditionnellement on a tendance à considérer la guerre comme une épreuve qui permet à l’individu de manifester son courage, de surmonter des obstacles et de devenir un héros, ici, dans le texte d’Apollinaire, la guerre est vue comme une catastrophe qui sépare les amants et les amis, qui tue la paix et la liberté, et où seule triomphe la mort

- cependant Apollinaire emploie également des procédés et des stratégies traditionnelles : la question rhétorique, le « ô » lyrique, l’octosyllabe, et surtout on retrouve des anaphores qui font penser à la « Complainte » de Rutebeuf et à la « Ballade des dames du temps jadis » de François Villon

- on voit donc qu’Apollinaire recherche un équilibre subtil entre tradition et modernité, entre ce qu’il appelle « l’ordre » et « l’aventure » : cette synthèse correspond à ce qu’il appelle l’Esprit Nouveau »

 

I. Le souvenir de la douceur

II. La mélancolie causée par la guerre

 

I. La nostalgie d’un être aimé

II. Les conséquences néfastes de la guerre

 

I. Les amours et amitiés perdues

II. L’horreur de la guerre

 

I. La nostalgie de l’avant-guerre

II. Les conséquences de la guerre sur la vie

 

I. Les regrets

II. Le destin de la guerre

 

I. Les souvenirs lointains

II. La tristesse de la guerre

 

I. Souvenir de la vie

II. Approche de la mort

La Colombe poignardée et le jet d'eau
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