J'allais mourir par Cyril

Publié le par Professeur L

J'allais mourir, oui, j'allais mourir. Je sentais la mort qui rôdait tout autour de moi. Tous ces coups de feu, ces cris, tout ce sang, ces larmes...J'étais là, à genoux. Tout s'était passé si vite !

Nous étions en guerre. J'étais partie à la boulangerie, quand des soldats allemands arrivèrent. Alors ils se mirent à tirer. Dans la boulangerie, je ne pouvais plus bouger. J'étais figée. Je sentais la peur grandir en moi. Les corps déchiquetés tombaient dans le fracas infernal. Un soldat apparut au milieu de vacarme et cria : "Venez, si vous le pouvez !"

Mais je ne pouvais pas répondre au milieu des explosions. Je me sentais vide, comme si mon âme était partie à jamais de mon corps. Je tremblais de tous mes membres, et je ne pouvais me relever.

" Ne bougez pas, je reviens !", me dit-il.

Je restais là, la tête dans les mains, me disant que ce n'était pas possible, que j'avais rêvé et que rien de tout cela n'était arrivé. Au bout d'une demi-heure, plus de cris. Je me rappelle être sortie. Epuisée à force d'avoir pleuré, je tombai en plein milieu de la rue. La robe blanche que je portais devint rouge, et la pluie se mit à tomber, quand soudain je sentis un canon dans mon cou.

J'allais mourir, oui, j'allais mourir. Je sentais la mort qui rôdait tout autour de moi. J'étais donc là, à genoux. J'entendis un coup de feu, et l'homme derrière moi tomba. Je sombrais à mon tour, mais avant de tomber, on me retint :

" Comment vous sentez-vous, madame ?"

C'était le soldat qui m'avait appelée dans la boulangerie.

" Je suis en vie...Mais pourquoi toutes ces horreurs ?

- Nous sommes Juifs, et ça, ils ne nous le pardonnent pas."

C'était en effet pour cela que nous avions été massacrés. Pour cette raison si futile, ils étaient venus, et c'est aussi pour cela que je décidais d'écrire ce qui m'était arrivé, afin que mon témoignage lutte pour la conscience.

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