Cette guerre inutile par Baptiste

Publié le par Professeur L

Cette guerre pourtant inutile...partir d'un mot : "Salam à toi." Ce pauvre Arabe n'aurait jamais dû dire cela à ce soldat juif. Ce même soldat, croyant à une provocation, n'avait pas eu, ne serait-ce qu'une once de honte à le tuer devant la femme que j'étais. Bien sûr, les Arabes ne se sont jamais laissé faire, et bien rapidement, la communauté musulmane le prouvait en se rassemblant en masse face aux Juifs. Moi, seule au milieu de ces deux clans tels des loups enragés, ne pouvais rien faire, mais quand je vis mon mari tomber sous la déferlante des fers juifs, les larmes de désespoir, de tristesse, se mêlant à des larmes de haine, me firent bouger. Je me dirigeai vers une lame quelconque abandonnée sur le sol. Maintenant que l'épée me conférait cette idée diabolique de toute-puissance, et que la douleur m'aveuglait, je courus vers celui qui avait tué cet être auquel je tenais tant, cet être que j'aimais plus que tout, cet être qui était mon mari ! Mais le destin fit que j'étais une femme, et que les femmes n'ont malheureusmeent pas la même force que les hommes, surtout les soldats. La peur, dans ma folie, refit son apparition, quand le fer du jeune soldat juif avançait vers moi. Cette peur, telle une soeur prise par la Faucheuse qui m'eût étreint, grandissait peu à peu : juste le temps que la lame vienne pénétrer ma chair.

Quand le coup fut porté, cette terreur qui avait empli l'être que j'étais, fut dissoute soudainement. Je pensais d'abord être sauvée, que tout allait redevenir comme avant. Mais le sang coulait le long de mes hanches, si abondamment, que je crus que cette rivière vermeille allait engloutir toute la ville. Aussitôt que je me rendis compte de cela, je m'affalais par terre, quand un homme barbu, d'un air spartiate, me retint. Ce visage assez rond, au teint basané, aux cheveux brillants de sueur, à la barbe drue et aux yeux vert émeraude, m'était familier. En effet, ce visage connu n'était autre que celui de Youssef, un bon ami de mon mari. Sa bouche s'ouvrait et se fermait sans pour autant que je puisse entendre quelque chose de clair dans la confusion, puis quelques mots arrivèrent à bonne destination :

- Myriam, comment vas-tu ? Tiens-tu le coup ? Accroche-toi !

- Oui...Oui...

- Je vais te ramener chez toi et te soigner. Tu as failli y passer.

- Mais...Mais, il est mort, Youssef ! Je l'ai vu tomber ! Mon mari est mort ! criais-je en pleurant toutes les larmes de mon corps.

- Je sais, masi nous devons rentrer pour te protéger et te soigner.

Youssef me prit et me ramena chez moi, quand je lui demandai pourquoi il m'avait sauvée. Il me répondit qu'il avait un compte à rendre à mon mari, et qu'il avait promis de me protéger s'il venait à disparaître prématurément. Sa parole valait presque autant que la Vie elle-même.

- Je comprends, mais sais-tu comment ce massacre a commencé au moins ? demandai-je.

- Bien sûr...

- Ce soldat n'aurait jamais dû...Il n'y a rien de pire pour un peuple que de s'entretuer. Juifs et musulmans sommes un même peuple !

- Je sais cela, mais l'humain en général est stupide. Nous ne pouvons rien y faire.

Plus jamais notre peuple ne serait grand. Colonisés nous serions. Décadents nous étions, et désespérés de ce massacre nous étions !

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