"Frères humains" : synthèse d'Emma
Commentaire d'Emma (3e B) :
Ce texte est un poème de François Villon. Il est composé de trois strophes de dix vers, des dizains, mais la dernière strophe est composée de cinq vers : c'est un quintil. Chaque vers est composé de dix syllabes : ce sont des décasyllabes. A la fin de chaque strophe revient toujours le même refrain : « Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre ! ». Ce poème est donc une ballade. Les trois premières strophes gardent toujours le même modèle : quatre vers aux rimes alternées, deux vers dont les rimes suivies reprennent la rime du quatrième vers et quatre vers aux rimes alternées dont le premier reprend la même rime que les précédentes. C'est ce qui donne de la musicalité à ce poème.
Le rythme reproduit le balancement lent des pendus : « jamais nul temps nous ne sommes assis/Puis çà, puis là, comme le vent varie/A son plaisir sans cesser nous charrie ». On imagine les morts en train de danser comme une danse macabre.
Dans ce poème, François Villon s'adresse aux vivants comme s'il était lui-même mort. Il se fait l'interprète et l'avocat du monde des morts vers le monde des vivants. Le poète utilise le champ lexical de la mort : « chair », « dévorée », « pourrie », « os », « cendre », « poudre », « transis », « mort », « occis ».
Le poème est un texte argumentatif. François Villon défend les morts. Il cherche à les protéger de l'enfer en demandant pardon à Dieu : « Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre ! » Il demande aussi aux vivants de ne pas se moquer des morts : « hommes, ici n'a point de moquerie ». Pour cela, l'auteur utilise l'impératif : « n'ayez les cœurs contre nous endurcis ». Il demande à plusieurs reprises le pardon de Dieu et des humains : « excusez-nous ».
La morale philosophique de ce poème peut se résumer en une phrase : « memento mori ». C'est pour cela que les vivants ne devraient pas se moquer des morts, car on va tous mourir et on ne peut pas savoir quand. Mourir, c'est la condition pour vivre, pour exister, et c'est le fait de mourir qui donne de l'importance à la vie. François Villon nous dit en fait de profiter de la vie, car elle est précieuse et courte, et on ne doit pas la gâcher. Je pense que François Villon a profité de la vie, mais qu'en plus il a fait ce que peu de gens font : il a réussi à exister même après la mort, car quatre cents ans après son décès, nous parlons encore de lui et de ses œuvres. C'est une chance pour lui et c'est ce que tout le monde souhaite au fond.
En tout cas, ce poème lyrique à la tonalité pathétique (comme l'indique notamment la phrase exclamative à chaque refrain) nous fait réfléchir au sens de la vie et au sens qu'on donne à notre vie en nous rappelant que la mort est présente à chaque instant de notre vie.