Lettre de Poilu par Julien et Nolan
Ma chère Jeanne,
Tu me manques tellement. J'aimerais revenir auprès de toi. Je me rappelle encore des moments que l'on passait ensemble, ces pique-niques au bord de la Seine, ces promenades dans les forêts et ces moments de tendresse. Toute la famille me manque énormément. J'attends ma permission. Il faut impérativement que je quitte cet endroit car ici, au front, c'est l'enfer. Nous sommes bombardés tout le temps, nuit et jour. Ici, il pleut des obus, et les Boches nous mitraillent. Les gaz asphyxiants et les avions nous menacent chaque jour. Je vois mes camarades, mes amis, tomber devant moi, et rester à terre à tout jamais...
Au fait, tu connais René, tu sais, le boulanger ? Eh bien, il m'a avoué qu'il voulait partir du front à l'anglaise. J'ai essayé de l'en empêcher, mais il est parti, et il s'est fait attraper. On a dû le fusiller hier pour tentative de désertion devant l'ennemi.
Je pense que quand tu liras ces lignes, je ne serai plus de ce monde. Hier, ma jambe a été touchée par l'éclat d'un obus, et j'ai attrapé la gangrène. J'ai entendu les médecins dire que je n'en avais que pour quelques jours.
Sois forte ma chérie.
Je t'embrasse.