Demain de Robert Desnos analysé par Sébastien
Le poème "Demain" de Robert Desnos est écrit en 1942 sous l'Occupation, pendant la Seconde Guerre mondiale. Après la débâcle, l'Armistice est signé à Rethondes le 22 juin 1940. Le gouvernement français perd le contrôle des trois cinquièmes du territoire national qui sont occupés par l'Allemagne nazie. Selon cet accord, deux millions de prisonniers le resteront jusqu'à la paix, et la Francep paiera l'entretien des troupes d'occupation allemandes. Pétain en profite pour installer à Vichy son gouvernement d'extrême-droite dans la zone non-occupée. En 1942, les forces hitlériennes conquièrent encore de nouveaux territoires en Afrique et sur le front de l'Est. Dans ce contexte difficile, la Résistance prend plusieurs formes mais montre à chaque fois le refus de la domination du vainqueur. Elle diffuse d'abord une contre-propagande hostile à l'occupant, par des graffitis sur les murs, des publications clandestines, de la simple feuille au journal, comme Combat. Elle prend également une forme militaire. Elle est réprimée sévèrement par le régime hitlérien.
Robert Desnos s'engage très tôt dans la Résistance et publie dans ce cadre des poèmes contre l'Occupation et contre Vichy. Le poème "Demain" est structuré en alexandrin. Il est composé de trois quatrains et les rimes sont croisées. Le texte se déploie en trois mouvements : la première strophe montre l'engagement personnel de l'auteur. La deuxième strophe décrit les activités collectives de la Résistance. La troisième strophe affirme l'espoir comme une nécessité absolue et une motivation centrale.
Ce poème est donc avant tout lyrique car l'auteur exprime ses sentiments personnels, intimes et il est animé par l'espoir. Par ailleurs, ce texte est implicite parce qu'il évoque le travail de la Résistnce mais de façon hermétique. Cela ressemble à un message codé qui nécessite donc d'être décrypté. Le passage du "je" au "nous" montre que le poète espère être rejoint par ses concitoyens pour libérer le pays. Le champ lexical du temps est omniprésent dans le texte : "demain", "le temps", "le matin", "le soir", "le mois", "la nuit", "l'aurore". En fait, l'auteur utilise des métaphores pour comparer l'Occupation à la nuit et la Libération à l'aurore. Dans le vers 3, le poète utilise une personnification du temps assimilé à un vieillard souffrant et gémissant. Dans le vers 2, il emploie une interjection "ô" qui montre son désir de retrouver le temps. Dans le vers 4, l'auteur se sert d'un chiasme et d'une antithèse qui permettent d'insister sur son désir de nouveauté, de changement. Robert Desnos montre que lui et ses camarades sont épuisés car il prononce : "depuis trop de mois" dans le vers 5.
Dans les deux premières strophes, les connecteurs logiques "or" et "mais" montrent que le poète argumente, défend une idée, celle qui consiste à rappeler que la libération est proche, et que la Résistance permet de l'accélérer ou de la favoriser. De plus, dans les deux premières strophes, on remarque que l'activité de la Résistance est secrète. Les Résistants doivent être discrets. Ils parlent "à voix basse" (vers 7). L'emploi du "jeu" dans la deuxième strophe peut symboliser la liberté. L'auteur utilise une hyperbole pour montrer la force de l'espoir : "âgé de cent mille ans, j'aurai encore la force de t'attendre".
Le but de ce poème est de faire appel à la Résistance, de recruter, d'enrôler des Résistants, de créer une armée secrète qui lutte à la fois contre les nazis et contre les collaborationnistes. En écrivant ce poème, l'auteur communique. Il demande aux Français de garder espoir, l'espoir d'une liberté prochaine. Ils attendent le Débarquement, qui aura lieu en Normandie le 6 juin 1944, pour écraser les Allemands. Le poète exprime ses émotions pendant la guerre. Il éprouve de la crainte mais il espère assister à la libération de la France. Il montre aussi qu'il est difficile de vivre dans le présent de l'Occupation.