L'usine de l'enfer par Leïla
Vais-je mourir ?
Se dit-il.
Pourtant il frappe,
Il se démène sur le métal
Comme si sa vie en dépendait.
Ses yeux pleurent dans la fumée
Mais son bras s'agite d'un geste fatal.
Si ce n'est pas l'enfer,
Ces usines,
Où les machines résident
Où le brouillard gris vous assassine !
Les ouvriers toussent dans la chaleur
Mais lui, il pleure dans la douleur,
Les muscles luisants devant les flammes
Il utilise son marteau comme une arme
Comme pour survivre contre le feu.
Mais est-ce vraiment de la douleur,
Ou seulement de la peur ?
A quoi bon penser quand on est ouvrier ?
Faut-il travailler à en crever ?
Celui-là, il s'arrache les poumons, frappe le métal, entend la cacophonie des machines
A longueur de journée.
Tel un dieu du feu, il est puissant dans son élément.
Pourtant, il grimace, avec peur et dégoût.
Pendant des années il vient dans l'usine
Et il frappe le métal comme pour se venger de la vie.
Jusqu'à la fin il entendra
Le bruit de cette usine de l'enfer
De ses cauchemars
Jusqu'à sa mort.