La solitude par Charlotte V.
Quand la porte du cellier se referma,
J'ai cru entendre des voix.
Ces voix, si douces et mélodieuses,
Me chuchotaient de leurs mots blessants
Qui avaient sali la croyance religieuse,
Une phrase qui m'effrayait et me glaçait le sang.
" Ta dernière heure a sonné, insolente ! "
Je me recroquevillai dans un coin
De cette prison injuste et sanglante,
Pour pleurer à côté d'un miséreux tas de foin.
J'avais beau espérer un ami,
Je ne rêvais maintenant que de vengeance
Car ceux que j'aimais n'avaient fait que de
Commander ma tendre, douce et joyeuse vie.
Pourquoi tant de cruauté envers ceux
Qui ne vous ont jamais trahi ?
Pourquoi me punir de fautes inimaginables
Dont je n'étais même pas la cause ?
Quand mon heure fut arrivée
De sortir de cet enfer peu charitable,
Je me dirigeai vers le salon, souillée.
Je regardai alors mes malheurs dans les yeux,
Fière et courageuse, je dis devant eux :
" Vous aussi avez jadis commis des fautes,
Mais jamais vous n'en avez
Payé le juste prix aux yeux des autres.
Mais maintenant, vous serez privés
De la plus belle chose qui
N'égale pas les magnifiques joyaux d'Orient :
C'est l'amour d'un enfant envers ses parents."