Niveau quatrième Le Coffret comédie musicale

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FUGUE ET ROMANTISME

CDDC AVEC LA COMPAGNIE DES LUCIOLES

TEXTE DE LA COMEDIE MUSICALE

 

ACTE 1 : toute la classe, ANABETH, JANET, KATRINA, BRIAN, LISA, MICHAEL, JAMES, KATE, LE PROVISEUR.

 

Scène 1 : les collégiens, tous habillés pareils (en noir) avec des masques, suggérant l'anonymat et le conformisme. Ils se déplacent de façon serrée au rythme de la musique. A chaque fois que la musique s'arrête, le cortège de collégiens s'immobilise face au public et un collégien enlève son masque et se présente.

 

ANABETH : Je me présente : ANABETH. Les échecs, les mathématiques et le sport sont mes trois passions. Je n'ai qu'un seul désir, qu'une seule envie, qu'une seule ambition : réussir dans la vie, et j'attends de ce collège qu'il m'apporte la clé de cette réussite.

 

JANET : Je m'appelle Janet. J'ai quatorze ans. Je suis issue d'une vieille famille écossaise. Je suis fière de mes racines et de mon pays. On dit souvent que je manque de gentillesse, mais c'est parce que je suis exigeante, sincère, volontaire et studieuse.

 

KATRINA : Mon nom est Katrina. Je suis une très bonne amie de Janet. On est toujours ensemble. J'aime les beaux habits. Je dois dire que je suis réservée. Peut-être que ma timidité ou mon manque d'assurance vient de mes origines modestes. Je n'aspire qu'à une chose : trouver un bon parti qui m'apporte sécurité et confort.

 

BRIAN : Je suis Brian. Ne me demandez pas ce que je fais dans ce collège. Je me pose tous les jours cette question. C'est vrai qu'on y apprend des choses intéressantes. Mais j'en ai marre de voir toujours les mêmes salles et les mêmes têtes. Je suis impatient de devenir adulte pour voyager et découvrir du nouveau. La vie est trop courte pour qu'on la gaspille en restant bloqué entre quatre murs.

 

LISA : Bonjour à tous, je m'appelle Lisa, j'aime la nature, le soleil, les chevaux. Ma famille me manque énormément. Quand je quitterai ce collège, je rencontrerai un prince riche, et nous fonderons une famille. On dit que je suis rêveuse, mais j'ai le droit de vouloir être heureuse, non ?

 

MICHAEL : Laissez-moi me présenter : Michael Copperfield. Comme beaucoup d'entre nous ici, je suis orphelin. Je ne me rappelle même plus le jour où je suis arrivé dans cet établissement. Mais je sais qu'à l'extérieur de ces murs il existe un monde inconnu, immense, étrange, et je fais souvent le rêve de partir à sa découverte.

 

KATE : Je m'appelle Kate. J'ai quatorze ans. Je n'ai pas vraiment de parents. C'est pour ça que je suis obligée de rester dans ce collège. Mais j'ai des amis et je ferais tout pour eux. J'aime lire et jouer de la musique, mais plus que tout, j'adore le sport. On dit que je suis un peu garçon manqué à cause de ça. Mais je me fiche de ce qu'on raconte sur moi. Quand je fais du sport, je me sens vraiment bien. Courir, danser. Et rester avec mes amis. C'est tout ce qui compte pour moi.

 

JAMES : Je suis James.

 

LE PROVISEUR : Mister McGarett ! James McGarett !

Tous les collégiens quittent la scène, laissant apparaître derrière le proviseur, seul avec James.

LE PROVISEUR ADJOINT: Approchez, n'ayez pas peur. Vous savez pourquoi nous vous avons fait venir dans mon bureau ?

JAMES : Je l'ignore Monsieur.

LE PROVISEUR : Quel jour sommes-nous Mister McGarett ? Vous devriez le savoir, c'est un grand jour pour vous.

JAMES : C'est mon anniversaire.

LE PROVISEUR ADJOINT: Exactement ! Et quel âge avez-vous Mister McGarett ?

JAMES : J'ai quatorze ans depuis aujourd'hui, Monsieur.

LE PROVISEUR : Quatorze ans ! C'est exact ! Vos camarades sont-ils au courant ?

JAMES : Ils n'en ont pas encore eu l'occasion.

LE PROVISEUR ADJOINT: Eh bien, laissez-nous vous souhaiter un joyeux anniversaire.

JAMES : Merci, Monsieur.

LE PROVISEUR : (rires) Allons, ne faites pas cette tête. C'est votre anniversaire aujourd'hui, et nous vous ordonnons d'être heureux !

JAMES : Mais, Monsieur...

LE PROVISEUR ADJOINT: Il n'y a pas de « mais » ! Et pour vous rendre heureux, nous avons justement un présent pour vous.

JAMES : Un présent ? Pour moi ?

LE PROVISEUR : (rires) Vous voyez bien que nous ne sommes pas si cruels que nous en avons l'air !

JAMES : Monsieur, jamais je n'oserais...

LE PROVISEUR ADJOINT: Silence ! Je sais très bien ce que vous pensez de nous. Mais un jour, vous nous remercierez. Vous comprendrez alors le sens de tous ces sacrifices que nous vous imposons. En attendant, nous avons à vous remettre ceci. (Il présente le coffret).

JAMES : Qu'est-ce que c'est ?

LE PROVISEUR : Il s'agit d'un coffret que votre père nous avait remis le jour de votre arrivée dans cet établissement.

JAMES : Mon père ?

LE PROVISEUR ADJOINT : Oui, votre père ! Il nous avait demandé de vous donner ce coffret le jour de vos quatorze ans. Comme vous pouvez le constater, nous sommes des gens de parole.

JAMES : Je vous remercie, Monsieur. Vous n'imaginez pas l'émotion que je ressens...

LE PROVISEUR : Épargnez-nous vos sentiments. Vous vous confesserez plus tard. Prenez ce coffret et disparaissez de notre vue. Nous avons à faire.



Musique et chanson de la chorale : Chanson « Le Coffret » d'aprèsLe Bal des Laze de Michel Polnareff

 

 

 

 

 

 

 

 

Scène 2 : Scène lyrique et comique dans laquelle James ouvre et découvre ce qu'il y a dans le coffret. Il imagine l'identité de son père.

JAMES ET LE PERE IMAGINAIRE. (3 ou 4 pères dans l'idéal)

ACTE 1 Scène 2 : James (il s’assoit sur un lit, il ouvre le coffret, il sort des objets, d'abord un globe) : je viens d'avoir quatorze ans. Il a fallu que j'attende toutes ces années pour découvrir enfin qui était mon père. Un globe... Peut-être que mon père a fait le tour du monde. C'était un aventurier !

Père 1 : Bonjour mon fils ! Je suis en train de faire le tour du monde ! Je suis passé de l'autre côté du miroir. Je t'attends pour découvrir et explorer de nouveaux territoires inconnus !

James (il sort un fouet) : Non ! Il était dresseur de lion ! Il domptait certainement des animaux, ou chassait des bêtes féroces dans la jungle pour les montrer dans un cirque !

Père 2 : Viens James ! Viens chasser et dompter les bêtes sauvages de l'Afrique !

James : (il sort la bague) : C'était probablement sa bague de fiançailles qu'il a mise dans la boîte après le décès de ma mère.

Père 3 (le jour du mariage avec la mère et le prêtre) : Je te prends pour le meilleur et pour le pire, jusqu'à ce que la mort nous sépare.

Le prêtre : Je vous déclare mari et femme.

Père 3 : Je t'aime et je t'aimerai toujours, par-delà la mort. (ils s'embrassent)

James : (il sort les menottes) : non! Je ne peux pas le croire ! Mon père, un bandit ? Un évadé de prison ?

Père 4 : Ah ah ah ah ah ! Je leur ai échappé ! Personne ne me fera prisonnier ! Rien ni personne ne me résiste !

James : A présent, il est temps d'agir. Le don de ce coffret est un signe. Mon père a voulu me faire comprendre que je devais partir à sa recherche. Mon père, qui que tu sois, tu ne seras bientôt plus un secret pour moi.

 

 

 

 

Musique et chanson de la chorale : J'en rêve encore de Gérard De Palmas.

 

 

 

Scène 3 : JANET, JAMES, KATRINA, MICHAEL, ANABETH, BRIAN, BRIAN, LISA.

 

JANET : Mais que fais-tu James ?

JAMES : Je...je vais me coucher.

JANET : Bien sûr, et tu dors tout habillé ?

KATRINA : Dis-nous la vérité James ? Tu vas où ?

JAMES : Nulle part, rendors-toi !

MICHAEL : Pas question ! Pas tant que tu ne nous auras pas dit où et pourquoi tu pars !

JAMES : Bon, puisque vous voulez tout savoir, j'ai décidé de fuguer, je m'en vais loin d'ici.

KATE : Pourquoi veux-tu fuguer hors du collège ?

JAMES : Je pars de l'internat. Je n'en peux plus, j'ai besoin d'air, j'étouffe ici.

ANABETH : Mais pour quelle raison ? C'est à cause de nous ?

JAMES : Vous n'y êtes pour rien. Mais je ne supporte plus l'autoritarisme des adultes.

BRIAN : James n'a pas tort. Nous ne pouvons rien faire. L'autorité nous prive de tout ! J'en ai marre de me prendre des coups de fouet pour une simple erreur de grammaire ou de calcul !

KATE : Et puis au moindre faux pas on est maltraité à coup de fouet ! On est privé de notre liberté !

JANET : Mais vous dites n'importe quoi ! L'autorité sert à nous recadrer. Sans autorité on ferait n'importe quoi et on ne serait pas de bons adultes !

LISA : Janet a raison. L'autorité dont tu te plains est essentielle. Elle nous met des limites à ne pas dépasser. S'il n'y avait pas d'autorité, ce serait la jungle !

JAMES : Rien ne vous interdit de m'accompagner. Vous pouvez venir avec moi si vous le souhaitez. Ensemble nous serons plus forts.

ANABETH : T'accompagner pour aller où ? Pour dormir dans une grotte sale et humide ?

JAMES : La nature est moins sale que cet internat. Regarde l'état de nos chambres : nos draps sont sales, et personne ne vient les laver. Il n'y a aucune hygiène.

MICHAEL : Il faut reconnaître que les lits ne sont pas très confortables.

JANET : Mais nous avons un toit sur la tête. Nous sommes nourris, logés et lavés ! Dehors, tu ne mangeras rien, et tu dormiras sur le sol ! Tu penses vraiment que le sol est plus confortable que nos lits ?

BRIAN : Pour ma part, je préfère un tas de feuille qu'un lit rempli de cafards !

JAMES : Et alors ? On sera ensemble ! On vivra une aventure exceptionnelle ! Dehors, on sera libre !

KATE : Ce sera autre chose que la nourriture de la cantine !

BRIAN : La cantine est infecte. C'est immangeable ! Le poisson de la semaine dernière commence à me rendre malade.

ANABETH : C'est vrai, la nourriture est immonde. Manger tous les jours des épinards, moi, j'en ai marre !

KATRINA : Contente-toi de ce que tu as. Il y a des gens qui vivent dehors et qui aimeraient bien être à ta place !

JAMES : Notre intimité a disparu. La solitude nous est interdite. Même les douches sont collectives !

ANABETH : Et tu crois que pendant le voyage tu auras de l'intimité ?

LISA : Tu te laveras dans des ruisseaux et tu seras obligé de te cacher pour te changer !

JAMES : Vous ne comprenez pas. Je veux partir chercher mon père, la seule personne de ma famille peut-être encore en vie. Quelque part. Il m'attend. Il a besoin de moi comme j'ai besoin de lui. Je le sais. Je le sens.

KATE : Ton père ? Mais je croyais qu'il t'avait abandonné.

JAMES : Le principal m'a donné une lettre de mon père. Il l'avait écrite le jour où il m'a déposé dans ce collège. Je ne devais pas la lire avant le jour de mes quatorze ans.

MICHAEL : Et que raconte-t-il dans cette lettre ?

JAMES : Il explique qu'il m'a mis dans cet internat parce qu'il était aventurier, et qu'il ne pouvait pas s'occuper de moi. Il m'aime et il ne cesse de penser à moi. Il m'attend en Espagne.

JANET : En Espagne ? Et comment tu comptes t'y rendre ?

JAMES : Je vais m'embarquer sur un bateau, clandestinement.

LISA : ça ne regarde que toi James. C'est une affaire familiale entre toi et ton père, et l’idée de le retrouver serait un miracle, une histoire incroyable !

ANABETH : Lisa a raison. La quête de ton père est impossible. Le monde est immense ! Tu ne te rends pas compte !

JAMES : Je pensais que je pouvais compter sur vous, mais je m'aperçois que ce n'est pas le cas.

KATRINA : James, nous t'apprécions. Tu es un ami, mais ce que tu as l'intention de faire n'est que pure folie !

LISA : Tu t'accroches à une lettre qui a été écrite il y a plus de dix ans.

BRIAN : Découvrir le monde serait pourtant une expérience incroyable.

MICHAEL : On pourra explorer de nouvelles cultures !

JANET : Peut-être, mais ce monde est bien trop dangereux. Il fait très froid, et nous risquons de nous faire agresser, ou pire, tuer !

LISA : Et comment vas-tu faire pour survivre dans ce monde inconnu et violent ?

ANABETH : Le monde extérieur est rempli de dangers ! Tu peux mourir ou te faire kidnapper à chaque coin de rue.

KATRINA : Et il te faut de l'argent pour voyager, pour te déplacer et te nourrir. Sans argent, tu ne peux rien faire !

JAMES : L'amour de mon père n'a pas de prix.

 

 

Musique et chanson de la chorale : Another Brick In The Wallpart. 2 de Pink Floyd.

 

 

ACTE II



Scène 1 : Les adolescents, arrivés en Espagne, essaient de survivre en volant de la nourriture. Pourchassés par un policier dans les rues de Grenade, ils sont sauvés par une gitane, Carmen. Dans la course-poursuite, l'un des amis décide de se sacrifier afin de sauver les autres. Scène comique (burlesque) dans laquelle tout le monde s'accuse d'avoir volé l'orange du marchand.

MICHAEL, LISA, BRIAN, KATES, KATRINA, JAMES, LA POISSONNIERE, LE MARCHAND DE FRUITS, LE VENDEUR AMBULANT, CARMEN, DEUX POLICIERS, DES PROMENEURS.

MICHAEL : J'ai faim !

LISA : Et moi je meurs de soif !

KATRINA : Je rêve d'une glace !

BRIAN : Arrêtez de vous plaindre toutes les trois ! On est enfin arrivé en Espagne ! Profitez du soleil !

KATE : Brian a raison. Et puis on est toujours ensemble. C'est le plus important.

JAMES : J'entends un marché. Nous allons pouvoir enfin manger !

MICHAEL : Et la nourriture, on va l'acheter comment ? On n'a plus un sou !

BRIAN : (sur un ton complice et amusé) A ton avis ?

Les marchands apparaissent sur scène. 3 marchands, quelques promeneurs.

LA POISSONNIERE : Achetez mon poisson ! Il est bon mon poisson !

LE MARCHAND DE FRUITS : orange ! Abricots ! Ananas ! Ils sont bons, ils sont beaux, venez goûter mes fruits ! Ils sont délicieux !

LE VENDEUR AMBULANT : Bonjour Mesdames et Messieurs ! Approchez, approchez ! Venez voir cette incroyable invention ! Un problème hygiénique, mécanique ou pathétique ? J'ai la solution ! Venez découvrir le tout nouveau, le tout beau, le magnifique marteau à ressort !

LE MARCHAND DE FRUITS : Achetez mes avocats ! Ils sont moins chers qu'au tribunal !

LA POISSONNIERE : Qui veut du maquereau ? Du bon maquereau bien frais ! Vous allez vous ré-ga-ler !

LE VENDEUR AMBULANT : Avec le marteau à ressort, plus de problème manuel ! Plus de souci matériel ! Vous le faites tomber ? Il rebondit ! Vous voulez frapper une fois ? Il frappe deux fois ! Vous avez deux ennemis ? Il vous en débarrasse instantanément !

LA POISSONNIERE : Avec mon hareng fumé, plus de problème de voisinage ! Avec mon poisson, tous vos voisins disparaissent ! Achetez mon poisson !

LE MARCHAND DE FRUITS : Elles sont parfumées, elles sont colorées, elles sont sucrées ! Achetez mes oranges ! Mes belles oranges ! Avec mes oranges, c'est un soleil sucré que vous dégusterez !

LE VENDEUR AMBULANT : Avec la pince-à-tout, plus besoin de penser à tout ! Le pince-à-tout pense pour vous ! Besoin de faire sécher le linge ? Achetez le pince-à-tout ! Problème d'odeurs ? Pince-à-tout vous protège le nez !

Pendant la démonstration des marchands, les collégiens font semblant de s'intéresser aux différents produits proposés. James et Brian volent des oranges.

LE MARCHAND DE FRUITS : Au voleur ! Au voleur ! Mes oranges !

Deux policiers apparaissent. Les collégiens s'enfuient, guidés par une bohémienne. Pour faire diversion et leur permettre d'échapper à la police, Michael les interpelle, continue de se cacher, avant de se faire prendre.

Scène comique (burlesque) purement gestuelle et scénique.



Musique et chanson de la chorale : L'Orange de Gilbert Bécaud.



Scène 2 : L'accueil des fugueurs dans le camp tzigane : découverte d'une culture nomade et mystérieuse. Discussion sur la place des tziganes dans le monde moderne. Critique sociale.



Antonio (le père) : Qui sont ces inconnus Carmen ?

Carmen : Cette nuit, je les ai vus, au pied d'un arbre, sous la pluie, ils n'avaient pas mangé depuis au moins deux jours. Ce sont de jeunes adolescents recherchés par la police. Je les ai aidés à voler quelques oranges. Ils risquent de mourir de faim. J'ai eu pitié d'eux. Je leur ai proposé de dormir ici ce soir. Tu ne m'en veux pas ?

Antonio : Mais ce ne sont que des gadjos ! Pourquoi devrait-on les accueillir ? Pour eux, nous ne sommes que des voleurs et des bons à rien !

Mama Clémence : Mais tu es folle ! Ils peuvent être dangereux ! Ce sont peut-être des criminels !

Luna (la sœur) : Des criminels ? Vous plaisantez ? Ils ont l'air tellement gentils !

 

Michael : Où sommes-nous ?

Kate : On dirait des brigands.

Katrina : On ferait mieux de ne pas rester ici. Cet endroit a l'air dangereux.

James : Apparemment, nous sommes dans un camp gitan.

Brian : Des gitans ? Mais ce sont des voleurs !

Katrina : Je ne me sens pas bien ici, j'ai l'impression d'être observée.

Kate : En plus, il n'y a même pas de salle de bain !

James : On trouvera bien un moyen pour nous laver. Il y a une rivière près du camp.

Kate : Tu me vois, moi, me laver dans une rivière avec les gitans à côté ?

Brian : Et on va manger quoi ? Du hérisson ?

Michael : Il paraît qu'ils mangent des insectes.

James : Taisez-vous ! Arrêtez avec ces préjugés ! On ne connaît pas ces gens. Si ces nomades nous voulaient du mal, ils l'auraient déjà fait depuis longtemps !

(Carmen se rapproche des collégiens)

Carmen : Venez, je vais vous présenter au chef de la tribu. Il s'appelle Antonio, et c'est mon père.

Antonio : D'où venez-vous ?

James : Nous venons d'un collège de Glasgow en Grande-Bretagne.

Brian : Nous avons décidé de fuguer pour suivre notre ami qui veut retrouver son père et cela fait deux mois que nous parcourons les moindres recoins de l'Espagne.

Michael : Nous cherchons la liberté !

Katrina : Mais...vous êtes des gitans, c'est bien ça ?

Luna : Nous sommes des gitans et fiers de l'être. Pourquoi ?

Kate : Peut-être que nous devrions partir alors.

Antonio : De quoi avez-vous peur ? Vous êtes des étrangers, et nous vous accueillons. C'est nous qui devrions avoir peur.

Michael : Il y a plein de légendes sur vous. On raconte que vous êtes des menteurs, des voleurs, des tricheurs...

Mama Clémence : Mais ne croyez pas les critiques que l'on dit sur nous. Nous avons du cœur. Nous ne sommes pas des voleurs, mais plutôt un groupe d'artistes. Nous savons danser et chanter.

Luna : C'est la musique qui nous passionne. Et si nous voyageons beaucoup, c'est pour gagner notre vie, découvrir de nouveaux horizons et être libres !

Antonio : Alors, si vous devez rester, vous devez pratiquer notre tradition : la danse !

 

Les comédiens dansent sur l'air de Minor Swing de Django Reinhard, guidés par Antonio.

 

 

Musique : Minor Swing de Django Reinhardt.



Scène 3 : Les deux amis tombent amoureux de Carmen. Celle-ci hésite entre les deux.

KATE, LISA, BRIAN, JAMES.



James écrit une lettre, Brian fait des exercices physiques, Lisa range des fruits dans une corbeille , Kate accorde une guitare.

KATE : Qu’est-ce que tu écris James ?

LISA : Tu fais tes devoirs ?

BRIAN : Pourquoi tu t'embêtes à écrire ? On n'est plus en cours !

JAMES : Laissez-moi tranquille, j'essaie de me concentrer. J'écris une lettre. A quelqu'un.

LISA : On est enfin libre de faire ce que l'on veut. Ce camp gitan nous a accueillis, et lui ne pense qu'à écrire !

KATE : Tu as des soucis James ? Tu veux en parler ? Et toi (s'adressant à Brian) tu t'entraînes pour les Jeux olympiques ?

BRIAN : Tais-toi, tu n'es qu'une fille, tu ne peux pas comprendre.

LISA : On ne peut pas comprendre quoi ?

JAMES : Vous ne pouvez pas comprendre encore les choses importantes dans la vie.

KATE : L'amitié, ce n’est pas important peut-être ?

BRIAN : Si bien sûr. Mais il y a des choses plus importantes encore.

LISA : Qu'y a-t-il de plus important que l'amitié ?

JAMES : L'amour.

BRIAN : L'amour des femmes.

KATE : Viens Lisa, on s'en va.

LISA : On ne va pas vous déranger plus longtemps.

JAMES : Où allez-vous ?

BRIAN : Quelle mouche vous a piquées ?

KATE : On va s'occuper des choses importantes de la vie.

LISA : Il y a des hommes qui nous attendent pour danser. Mais vous ne pouvez pas comprendre bien sûr, vous n'êtes que des garçons.

Elles quittent la scène. Brian et James restent seuls.

BRIAN : Ah James ! Je dois dire que tu as eu une excellente idée de nous amener dans ce camp.

JAMES : Merci. Toi au moins, tu es un ami.

BRIAN : Je peux t'avouer un secret ?

JAMES : Bien sûr. Je t'écoute.

BRIAN : J'ai rencontré une fille. Une gitane.

JAMES : Moi aussi. Je suis amoureux.

BRIAN : Elle est si belle ! C'est la plus belle femme de sa tribu.

JAMES : Elle m'a ensorcelé. Son regard est à fois voluptueux et farouche.

BRIAN : C'est une jolie manouche !

JAMES : Sa peau est cuivrée comme le soleil.

BRIAN : Sa voix est douce comme du miel !

JAMES : Ses yeux sont ténébreux.

BRIAN : Elle a les cheveux longs, noirs et luisants, comme les plumes d'un corbeau.

JAMES : Ses dents sont plus blanches que des amandes.

BRIAN : Et elle sent bon la lavande !

JAMES : Elle s'appelle...

BRIAN : Carmen !

Les deux garçons se regardent, étonnés, terrifiés, et avec un air de défi, venant de comprendre qu'ils étaient amoureux de la même fille, et donc rivaux.



Musique et chanson de la chorale : L'Amour Est Un Oiseau Rebelle...(Carmen de Bizet, acte I)

ACTE III

Scène 1 : Brian et James se disputent au sujet de Carmen. Celle-ci s'amuse de leur dispute et proclame haut et fort son amour pour Brian.



CARMEN : Vous m'avez appelée ?

JAMES : Je croyais que tu étais un ami !

BRIAN : Je reste ton ami, mais je n'y peux rien si Carmen a succombé à mon charme !

JAMES : Les amis ne se volent pas les fiancées !

BRIAN : Attends un peu. Je ne t'ai rien volé. Carmen n'a jamais été ta fiancée. Et quand tu m'as avoué tes sentiments pour elle, il était déjà trop tard.

CARMEN : Mais arrêtez de vous disputer ! Vous êtes pires que des enfants.

JAMES : Carmen, je...tu...Enfin, tu vois...

CARMEN : Eh bien ? Que veux-tu me dire ? Tu as perdu la parole ?

BRIAN : James n'accepte pas notre amour.

CARMEN : Oh ! Le pauvre ! Mais tu n'as pas être jaloux, tu sais. L'amour n'a rien de sérieux. L'amour n'est qu'un jeu !

BRIAN : Carmen a raison. Ne brise pas notre amitié pour si peu. Il y a autour de toi des personnes qui t'aiment. Il suffit de...

JAMES : Vous dites n'importe quoi ! Il n'y a rien de plus sacré que l'amour ! Ne jouez pas avec mes sentiments ! Brian, je ne peux plus être ton ami. Tu m'as trahi.

BRIAN : Ah oui ? C'est moi, le traître, le menteur, le dissimulateur ? C'est comme ça que tu remercies un ami qui t'a aidé à venir en Espagne ? Et pour quoi déjà ? Pour retrouver ton père, un homme qui a disparu depuis des années et qui n'est même pas dans ce pays !

JAMES : Tais-toi Brian.

BRIAN : Et cette fameuse lettre que ton père t'aurait laissée, pourquoi tu ne nous l'as jamais montrée ?

JAMES : Tais-toi, Brian, je t'en prie.

BRIAN : Non, je ne me tairai pas ! Je vais te dire pourquoi tu ne nous as jamais montré cette lettre. Je vais tous vous dire la vérité sur James votre héros !

JAMES : Brian, non...

BRIAN : Cette lettre n'existe pas ! Tu as tout inventé, parce que tu n'acceptes pas la réalité. Tu n'acceptes pas le fait que tu n'aies pas de père. C'est pour ça que tu voulais quitter le Royaume-Uni. Et maintenant tu n'acceptes pas que j'ai une fiancée. Que vas-tu faire à présent ? Nous abandonner ici ? Mais ne t'inquiète pas, si tu pars, je ne serai plus là pour te piquer tes fiancées. Je suis bien ici. J'ai rencontré une vraie famille, et je ne suis pas prêt de la quitter. On n'a pas besoin de toi ici pour être heureux.



Musique et chanson de la chorale : BAD de Michael Jackson.

 

 

 

 

 

Scène 2 : James vient annoncer à Antonio, le chef de la tribu gitane, qu'il s'en va.

 

JAMES : Antonio...

ANTONIO : Oui James, tu veux me parler ? Viens près de moi. Alors, comment trouves-tu la vie dans notre tribu ?

JAMES : J'aime beaucoup votre culture. Mais...

ANTONIO : Mais ? Ne me dis rien. Laisse-moi deviner. Tu es tombé amoureux de Carmen, mais elle préfère ton meilleur ami, c'est ça ?

JAMES : Oui, mais comment...

ANTONIO : Ah ! Ah ! Ah ! J'ai beau être un vieux gitan, je ne suis pas bête pour autant ! Tu as encore beaucoup de choses à apprendre sur la vie !

JAMES : Puisque vous savez tout, il est inutile de vous expliquer pourquoi j'ai décidé de partir.

ANTONIO : Je me doutais de ta décision. Tu pars à la recherche de ton père, c'est ça ?

JAMES : Oui, je veux le retrouver, il est là, quelque part.

ANTONIO : Tu es sûr que c'est ton père que tu cherches ?

JAMES : Que voulez-vous dire ?

ANTONIO : James, je connais la vérité. Je sais que tu as tout inventé, que toute cette histoire à propos de ton père n'est pas vraie.

JAMES : Je...

ANTONIO : Mais tu n'as pas besoin de m'expliquer. Je ne te juge pas. Je respecte ton choix. Je comprends ta souffrance. Et j'admire ton courage.

JAMES : Il fallait que je parte.

ANTONIO : Je sais. Nous devons tous partir un jour. La vie est un immense voyage. Mais ce n'est pas ton père qu'il faut chercher.

JAMES : Je ne comprends pas. J'aurais tellement aimé le connaître, comme n'importe quel garçon de mon âge ! Comment puis-je trouver un sens à ma vie, si je ne sais même pas d'où je viens ?

ANTONIO : Ecoute-moi. Tu es jeune, brave, intelligent. Tu as du cœur. Tu me dis que tu dois partir. Pars. Tu as la vie devant toi. Le monde s'offre à toi. Pars l'explorer, fais de ta vie le plus beau des voyages. Et tu finiras par découvrir ce que tu cherches.

JAMES : Vous pensez que je peux retrouver mon père ?

ANTONIO : Tu découvriras quelque chose de plus important que ton père.

JAMES : Quoi donc ?

ANTONIO : C'est toi-même que tu découvriras. Ce que tu es réellement. Ton être profond. Ta véritable personnalité. Elle brille au fond de toi, comme une étoile perdue dans l'univers.

JAMES : Et comment je vais découvrir ce que je suis réellement ?

ANTONIO : Tu le découvriras progressivement. En écoutant ton cœur. En suivant la direction de ta ligne intérieure, au fil de tes rencontres. Tu comprends ?

JAMES : Je crois, oui. Merci pour tout, Antonio. Je ne vous oublierai pas.

ANTONIO : Va mon petit. Il est temps de partir à présent. Un grand voyage t'attend.

 

Musique et chanson de la chorale : Le Soleil bleu de Ridan. 

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