niveau quatrième (le fantastique)
Séquence 1’ : l’écriture du testament
On a un raccord de regard lorsque l’on montre successivement le visage de Van Garrett puis ce qu’il voit : le cocher décapité mais aussi le champ de maïs et la citrouille.
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Qu’est-ce qui relève dans ce film de la légende ?
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L’omniprésence des sorcières, la belle-mère marâtre qui veut se débarrasser de sa belle-fille, les citrouilles découpées, sont autant d’éléments de la légende et du merveilleux.
La peur, la terreur, l’effroi, le mystère, l’ambiance gothique, les couleurs de la nuit, le moulin en ruine, le cimetière, sont autant d’éléments qui relèvent du registre fantastique.
Evaluation : Dracula de Bram Stocker
Jonathan Harker est invité au château de Dracula, en Transylvanie. Il découvre peu à peu le caractère étrange de son hôte…
8 mai.
En commençant ce journal, je craignais d’être diffus mais à présent je suis heureux de m’être, dès le début, arrêté sur chaque détail, car ce château, ainsi que tout ce qu’on y voit et tout ce qui s’y passe, est si étrange que je ne puis m’empêcher de m’y sentir mal à l’aise. […]
Quand je me fus mis au lit, je dormis quelques heures à peine et, sentant que je ne pourrais pas me rendormir, je me levai. J’avais accroché la petite glace de mon nécessaire à l’espagnolette de ma fenêtre et je commençais à me raser quand, soudain, je sentis une main se poser sur mon épaule et reconnus la voix du comte qui me disait : « Bonjour ! ». Je sursautai, fort étonné de ne pas l’avoir vu venir, puisque, dans le miroir, je voyais reflétée toute l’étendue de la chambre qui se trouvait derrière moi. Dans mon mouvement de surprise, je m’étais légèrement coupé, ce que je ne remarquai pas au moment même. Lorsque j’eus répondu au comte, je regardai à nouveau dans le miroir, essayant de comprendre comment j’avais pu me tromper. Cette fois, il n’y avait pas d’erreur possible, je savais que l’homme était tout près de moi ; il me suffisait de tourner légèrement la tête pour le voir contre mon épaule. Et pourtant son image n’était pas reproduite dans la glace ! Toute la pièce derrière moi était reflétée dans le miroir ; mais il ne s’y trouvait qu’un seul homme – celui qui écrit ces lignes. Ce fait stupéfiant, venant s’ajouter à tant d’autres mystères ne fit qu’accentuer la sensation de malaise que j’éprouve toujours lorsque le comte est là. Mais, au même moment, je m’aperçus que je saignais un peu au menton. Posant mon rasoir, je tournai la tête à demi pour chercher des yeux un morceau de coton. Quand le comte vit mon visage, ses yeux étincelèrent d’une sorte de fureur diabolique et, tout à coup, il me saisit à la gorge. Je reculai brusquement et sa main toucha le chapelet auquel était suspendu le petit crucifix. A l’instant, il se fit en lui un tel changement, et sa fureur se dissipa de façon si soudaine, que je pouvais à peine croire qu’il s’était mis réellement en colère.
- Prenez garde, me dit-il, prenez garde quand vous vous blessez. Dans ce pays, c’est plus dangereux que vous ne le pensez…
Puis, décrochant le miroir de l’espagnolette, il poursuivit :
- Et si vous vous êtes blessé, c’est à cause de cet objet de malheur ! Il ne fait que flatter la vanité des hommes. Mieux vaut s’en défaire.
Il ouvrit la lourde fenêtre d’un seul geste de sa terrible main, et jeta le miroir qui alla se briser en mille morceaux sur le pavé de la cour. Puis il sortit de la chambre sans plus prononcer un mot. […]
Quand j’entrai dans la salle à manger, le petit déjeuner était servi. Mais je ne vis le comte nulle part. Aussi bien je déjeunai seul. Je n’ai pas encore vu le comte manger ou boire. Quel homme singulier ! Après mon repas, l’envie me prit d’aller à la découverte dans le château. Je me dirigeai vers l’escalier et, près de là, était ouverte la porte d’une chambre dont la fenêtre donnait sur le côté sud. De cet endroit, la vue splendide me permit de découvrir un vaste paysage. Le château est bâti sur le rebord même d’un précipice impressionnant. […]
Mais je ne suis pas en humeur de décrire toutes ces beautés naturelles, car lorsque j’eus contemplé un moment le paysage, je poursuivis mon exploration. Des portes, des portes, des portes partout, et toutes fermées à clef ou au verrou ! Il est impossible de sortir d’ici, sauf peut-être par les fenêtres pratiquées dans les hauts murs.
Le château est une vraie prison, et j’y suis prisonnier !
1.
Quel est l’auteur du texte ?
2.
Quels sont les personnages de l’histoire ?
3.
Qui est le narrateur ?
4.
Dans quel état le narrateur se trouve-t-il au début du texte ? Relevez l’expression qui vous permet de répondre à cette question.
5.
Quel phénomène étrange le narrateur observe-t-il lorsque le comte arrive dans sa chambre ?
6.
Comment le comte réagit face à la vue du sang ?
7.
Pourquoi à votre avis, le comte détruit-il le miroir ?
8.
Que découvre le narrateur à la fin du texte ?
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Dracula de Bram Stoker : correction du test d’évaluation
1. Quels sont les personnages de l’histoire ?
Les personnages de l’histoire sont Jonathan Harker et le comte Dracula.
2. A quelle personne le récit est-il fait ? Qui est le narrateur ?
Le récit est écrit à la première personne du singulier. Le narrateur est Jonathan Harker.
3. Dans quel état le narrateur se trouve-t-il au début du texte ? Relevez l’expression qui vous permet de répondre à cette question.
Au début du texte, le narrateur ressent une impression de malaise, comme le prouve le passage suivant : « je ne puis m’empêcher de m’y sentir mal à l’aise. » (ligne 3)
4. Quel phénomène étrange le narrateur observe-t-il lorsque le comte arrive dans sa chambre ?
Lorsque le comte arrive dans sa chambre, le narrateur observe un phénomène étrange : le miroir ne reflète pas Dracula.
5. Quelle réaction l’arrivée du comte provoque-t-elle chez le narrateur ? Justifiez votre réponse en citant des mots du texte.
L’arrivée du comte provoque chez le narrateur une réaction de surprise mêlée de crainte : « Je sursautai, fort étonné de ne pas l’avoir vu venir, puisque, dans le miroir, je voyais reflétée toute l’étendue de la chambre qui se trouvait derrière moi. » (lignes 7-9) Le narrateur est habité par une « sensation de malaise » (ligne 17)
6. Comment le comte réagit face à la vue du sang ? Justifiez votre réponse en citant des mots du texte.
Le comte réagit violemment face à la vue du sang. Il ne se contrôle plus : « ses yeux étincelèrent d’une sorte de fureur diabolique et, tout à coup, il me saisit à la gorge. » (lignes 9-10)
7. Quel est l’objet qui modifie l’attitude du comte ? Justifiez votre réponse en citant des mots du texte.
L’objet qui modifie l’attitude du comte est le crucifix suspendu au chapelet, comme le prouve le passage suivant : « sa main toucha le chapelet auquel était suspendu le petit crucifix. A l’instant, il se fit en lui un tel changement, et sa fureur se dissipa de façon si soudaine… » (lignes 21-22)
8. Pourquoi, à votre avis, le comte redevient-il maître de lui en voyant cet objet ?
Le comte redevient maître de lui en voyant le crucifix car celui-ci est un symbole de Dieu, du bien et de l’amour. Or Dracula est un vampire, une créature diabolique qui est l’ennemie de Dieu. Le crucifix a le pouvoir d’éloigner les vampires. *
9. Pourquoi à votre avis, le comte détruit-il le miroir ?
Le comte détruit le miroir car il craint que son hôte ne devine qu’il ne peut pas se refléter dans une glace. Il ne veut laisser aucun soupçon derrière lui.
10. Que découvre le narrateur à la fin du texte ? Justifiez votre réponse en citant des mots du texte.
Le narrateur découvre à la fin du texte qu’il est prisonnier dans le château de Dracula, car toutes les portes sont fermées : « Des portes, des portes, des portes partout, et toutes fermées à clef ou au verrou ! Il est impossible de sortir d’ici, sauf peut-être par les fenêtres pratiquées dans les hauts murs.
Le château est une vraie prison, et j’y suis prisonnier ! » (lignes 39-52)
11. D’après ce texte, donnez les caractéristiques du vampire dans le récit fantastique.
D’après ce texte, les caractéristiques du vampire dans le récit fantastique sont les suivantes : le vampire est une créature diabolique qui ne mange ni boit, sauf le sang humain de victimes qu’il emprisonne dans son château. Il ne vit que la nuit, et ne peut pas se refléter dans un miroir. Il craint la croix et adore le sang humain.
ANALYSE D’IMAGES
Image n° 1 : L’Etrange Noël de M. Jack, film de Henry SELICK d’après un scénario de Tim BURTON, 1993.
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Décrivez cette image.
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Qu’est-ce qui donne à cette image un caractère fantastique ?
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A quelle fête traditionnelle américaine Tim Burton fait-il allusion ?
Image n° 2 : Sleepy Hollow, film de Tim BURTON, d’après le récit de Washington Irving, 1999.
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Relevez dans le sous-titre du film l’expression qui est illustrée par l’affiche.
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Comment le cavalier est-il mis en valeur dans cette affiche ? Expliquez ce qui, dans son attitude ou dans celle de son cheval, est menaçant.
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Quel détail, dans la façon dont est écrit le titre du film, peut annoncer la violence du « cavalier sans tête » ?
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Relevez, dans l’affiche, les éléments (décor et personnages) qui sont habituellement associés à une atmosphère fantastique.
L’image fantastique est caractérisée par l’intrusion d’éléments étranges dans un univers familier. L’image et les films fantastiques se nourrissent également de représentations inquiétantes ou mystérieuses :
- des éléments naturels : la brume, la lune, une sombre forêt…
- des figures imaginaires : les revenants, les fantômes, les loup-garous, le cavalier sans tête, les vampires, les sorcières.
Un des objectifs de l’image fantastique est de susciter la peur en révélant que notre réalité la plus familière et la plus quotidienne peut se révéler plus étrange qu’il n’y paraît. Notre monde est mystérieux : tel est un des enseignements principaux du fantastique.
Image n° 1 : L’Etrange Noël de M. Jack, film de Henry SELICK d’après un scénario de Tim BURTON, 1993.
L’angle de prise de vue adopté est plutôt celui de la contre-plongée : le paysage et le personnage sont vus d’en-bas. Le personnage principal se situe à l’arrière-plan, mais sa position est privilégiée, puisqu’il est au centre de l’image, sur une espèce de colline étrange, éclairé par une lune qui projette une lumière intense. Le protagoniste est un squelette bien vivant, comme le montre sa position : on dirait qu’il chante. Il s’agit donc d’un mort-vivant.
Au premier plan, on peut voir des croix, ce qui laisse supposer que l’on se trouve dans un cimetière délimité par une barrière en arrière-plan. Au premier plan et à l’arrière-plan, sont parsemées, sur la gauche, plusieurs dizaines de citrouilles éclairées, au regard sardonique, qui font directement référence à la fête d’Halloween.
Le personnage du squelette vivant et chantant, la lune imposante, le cimetière pendant la nuit, les citrouilles qui projettent une lumière énigmatique et inquiétante, sont autant d’éléments qui contribuent à faire de cette image une représentation fantastique.
Image n° 2 : Sleepy Hollow, film de Tim BURTON, d’après le récit de Washington Irving, 1999.
L’affiche du film illustre parfaitement l’expression du sous-titre « cavalier sans tête », puisque le cavalier sans tête est au centre de l’image, éclairé par une lune embrumée et imposante, ce qui le met particulièrement bien en valeur. La position du cheval, qui semble prêt à l’assaut, et la hache brandie, donnent un caractère particulièrement menaçant au protagoniste. Le titre écrit en lettres de sang permet d’annoncer la violence sanguinaire du cavalier sans tête. La lune imposante, la nuit sombre, la brume et l’arbre dégarni et tordu sont des éléments traditionnels de l’atmosphère fantastique, avec le cavalier sans tête, qui est un mort-vivant.
Objectif de la séance : différencier le récit merveilleux ou conte de fées, l’heroic fantasy et le fantastique à partir de l’analyse d’images fixes.
Image n°1 : La Naissance de Vénus de Botticelli [XVIè siècle] :
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A votre avis, qui est au centre du tableau ?
C’est Vénus qui est au centre du tableau. Elle est née de l’écume de la mer. Elle est la déesse de l’amour et de la beauté.
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A votre avis, que représentent les deux personnages à gauche de la jeune femme nue ?
Les deux personnages représentent les vents. Ce sont donc des allégories. Ils poussent Vénus vers le rivage, où l’allégorie du printemps se précipite pour la recouvrir d’un vêtement fleuri.
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Quelles sont les couleurs dominantes du tableau ?
Les couleurs dominantes du tableau sont le bleu, le vert et le blanc cassé. Le rouge est concentré dans le drap que tend l’allégorie du printemps vers la déesse de l’amour. Ce sont donc essentiellement des couleurs chaudes.
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Quel est le degré de lumière utilisé ?
Le degré de lumière utilisé est élevé. C’est un tableau très clair et très lumineux. Le peintre a réussi à donner l’impression que toute la lumière est concentrée sur la déesse qui irradie ainsi le regard du spectateur.
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A quel moment de la journée se déroule la scène représentée ?
La scène se déroule certainement en fin de matinée ou dans l’après-midi, au moment où le soleil illumine le paysage.
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Quels sont les éléments de la nature qui sont représentés ?
Le peintre représente les éléments du vent, de la terre, de l’eau et de l’air. Tous les éléments sont donc convoqués au moment de la naissance de la déesse de l’amour et de la beauté. Tout se passe comme si la nature entière était conviée à cet événement. La mer, l’air et les arbres semblent frissonner face à la présence de la divinité.
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Décrivez le visage de la jeune femme nue.
Le visage de la déesse nue est à la fois souriant et mélancolique, ce qui la rend plus mystérieuse et plus fascinante encore.
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Quels sentiments vous suggère ce tableau ?
Les sentiments suggérés par ce tableau sont la sérénité et la paix de l’âme.
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Y a-t-il des éléments qui rappellent un univers familier et quotidien ?
Aucun élément ne rappelle l’univers familier et quotidien. La déesse, comme les allégories qui l’entourent, est une créature surnaturelle. Sa naissance est elle-même exceptionnelle et surnaturelle. On est dans un autre monde, celui des légendes de la mythologie gréco-latine.
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A votre avis, s’agit-il d’une image fantastique ? Pourquoi ?
Il ne s’agit nullement d’une image fantastique, car elle ne correspond à aucun des critères du genre. La lumière est intense, la scène lumineuse et claire, les sentiments suggérés sont l’apaisement et la sérénité, les couleurs utilisées sont plutôt chaudes, alors qu’une image fantastique se caractérise par une lumière sombre, une atmosphère lugubre et étrange, suscitant le doute, la peur et l’inquiétude. On est aux antipodes du fantastique. Il s’agit bien de la représentation d’un événement surnaturel, la naissance d’une déesse, mais cette image relève du merveilleux, du conte ou de la légende, et non du registre fantastique.
Images n° 2 et 3 : dessin de Raymond Gaustadnes et affiche du film Le Seigneur des Anneaux, Le retour du roi :
Décrivez les personnages représentés.
Dans le dessin de Gaustadnes, un personnage ailé brandissant une épée lumineuse, possédant certainement le pouvoir de la foudre, est mis en scène. Ses yeux semblent illuminés par la foudre. Son corps est tatoué. Il possède des bottes et des vêtements déchirés autour de la taille. Il se situe au sommet d’une montagne.
L’affiche du film Le Seigneur des Anneaux représente plusieurs personnages. Au premier plan, un jeune homme tient une épée et brandit un anneau illuminé, probablement magique. Au second plan, une créature mystérieuse, semblable à un vieil elfe, sourit de manière démoniaque. Un autre jeune garçon semble accompagner le personnage du premier plan. Toujours au second plan, on aperçoit, comme sortant des nuages, une jeune femme très séduisante, probablement une princesse. La figure centrale de l’affiche est celle d’un chevalier, brandissant son épée de façon menaçante, comme s’il s’apprêtait à combattre. Son regard est dur et déterminé, sa pose épique et héroïque. En haut, à droite, un vieillard, semblable à un druide, tout de blanc vêtu, regarde l’horizon.
A quelle époque font référence les vêtements et les armes représentés ?
Les vêtements et les armes représentés font référence au Moyen-Age.
A quel être surnaturel vous fait penser le personnage du dessin de Raymond Gaustadnes ?
Le personnage ailé du dessin de Raymond Gaustadnes fait penser à un ange.
A votre avis, qui est le vieillard dans l’affiche du film (en haut, à droite) ?
Le vieillard dans l’affiche du film est probablement un druide ou un magicien.
Quel est l’objet lumineux tenu par le jeune garçon dans l’affiche du film ?
L’objet lumineux tenu par le jeune garçon dans l’affiche du film est certainement l’anneau annoncé par le titre du film. Il s’agit d’un objet magique.
Décrivez le paysage en arrière-plan dans ces deux images. Quelle différence faites-vous avec le temps dans le tableau de Botticelli ?
Dans ces deux images, le paysage en arrière-plan est similaire : on distingue une forte présence des nuages, ainsi que des rochers. Dans l’affiche du film, on aperçoit à l’arrière-plan une tour. Les nuages tourmentés créent une ambiance surnaturelle et semblent préfigurer des événements épiques.
Y a-t-il des éléments qui rappellent un univers familier et quotidien ?
Il n’y a aucun élément dans ces deux images qui rappelle un univers familier et quotidien. On est dans un monde merveilleux et d’inspiration médiévale.
A votre avis, s’agit-il d’images fantastiques ? Pourquoi ?
Il ne s’agit pas d’images fantastiques, car il n’y a aucun élément rappelant un univers familier ou quotidien, et les créatures surnaturelles représentées, ainsi que les héros, sont tous des personnages de l’univers merveilleux du Moyen-Age, alors qu’un récit fantastique prend toujours racine dans le présent, dans un monde apparemment normal et familier. On est ici dans ce que l’on appelle l’heroic fantasy, un genre de récit épique et merveilleux qui s’inspire fortement du monde médiéval et de la mythologie scandinave.
Les récits d’heroic fantasy sont souvent situés dans des mondes imaginaires, qui ressemblent au monde médiéval. Ils mettent en scène des guerriers, des mages, des trolls, des elfes, des lutins, des dragons, des armes magiques, des talismans, comme l’anneau de pouvoir dans Le Seigneur des anneaux de Tolkien.
Les thèmes du fantastique : le pacte avec le diable
Le Veston ensorcelé de Dino Buzzati : première partie (« Bien que j’apprécie l’élégance vestimentaire, […] comme ceux que l’on raconte aux enfants et que personne ne croit vrais. »)
Questions :
1. Le narrateur est-il extérieur à l’histoire ? Qui est le narrateur ? Que sait-on de lui ?
Le narrateur n’est pas extérieur à l’histoire. Il raconte une aventure qu’il a réellement vécue. Il est lui-même le héros de l’histoire qu’il raconte. Nous avons peu d’informations sur lui. Nous ne savons pas comment il s’appelle. Nous ignorons la nature de son travail. Nous ne savons que trois choses : il a une secrétaire (« J’écrasai la sonnette pour appeler ma secrétaire ») – il travaille donc dans un bureau –, il apprécie tout particulièrement les beaux vêtements (« j’apprécie l’élégance vestimentaire »), et il participe à des réceptions, ce qui laisse supposer qu’il appartient à une classe sociale aisée.
2. Pourquoi le narrateur aborde-t-il un inconnu lors de la soirée ?
Le narrateur aborde un inconnu lors de la soirée car il est attiré par « la beauté linéaire, pure, absolue de son vêtement. »
3. A quelle ligne se termine le récit de la soirée ? Qu’est-ce que le narrateur raconte immédiatement après ? Ces deux moments ont-ils pu se suivre de cette manière ?
Le récit de la soirée se termine à la ligne 28. Le narrateur raconte immédiatement après qu’il va chez le tailleur Alfonso Corticella, 17 de la rue Ferrara. Ces deux moments n’ont pas pu se suivre de cette manière. Le narrateur a effectué ce que l’on appelle une ellipse narrative : c’est un procédé qui permet au narrateur de ne rapporter que les points forts de l’histoire et d’accélérer le récit.
4. Combien de temps s’écoule-t-il entre la commande du complet et sa livraison ? Relevez la phrase qui l’indique. Ces jours sont-ils racontés en détail ? Pourquoi ?
Entre la commande du complet et sa livraison, il s’écoule « quelque vingt jours » (ligne 43). Ces jours ne sont pas racontés en détail : le narrateur procède à nouveau à une ellipse narrative, car le récit de ces jours n’est pas intéressant pour l’histoire en elle-même. Le narrateur préfère se concentrer les événements les plus importants, afin d’accélérer le récit et de mettre l’accent sur le caractère étrange de son aventure.
5. Quelles impressions le vieux tailleur a-t-il produite sur le narrateur ?
Le narrateur trouve tout d’abord le vieux tailleur fort sympathique : « Quel homme sympathique ! pensai-je tout d’abord. » Mais la gentillesse trop appuyée du tailleur finit par produire chez le narrateur une impression de « malaise » : « en somme je n’avais aucune envie de le revoir ».
6. Quel est l’événement étrange qui se produit ?
L’événement étrange qui se produit est l’apparition inexplicable et répétée de billets de banque dans la poche droite du veston :
« C’était un billet de dix mille lires.
Je restai interdit. Ce n’était certes pas moi qui l’y avais mis. D’autre part il était absurde de penser à une plaisanterie du tailleur Corticella. […] C’était un autre billet de dix mille lires. Alors, je fis une troisième tentative. Et un troisième billet sortit. »
7. Quelle explication le narrateur tente-t-il d’apporter ?
Le narrateur pense qu’il s’agit d’un oubli de la part du tailleur : « L’unique explication, une distraction de Corticella. » Mais la répétition étrange du phénomène rend cette explication fausse. Ce phénomène demeure donc inexpliqué.
8. Pourquoi le narrateur ne dit-il rien à sa secrétaire ?
Le narrateur ne dit rien à sa secrétaire car il craint de passer pour un voleur ou pour un fou. Il n’a en effet aucune explication valable à donner pour se justifier ou pour comprendre la véritable nature de ce phénomène étrange. D’autre part, on peut supposer qu’il commence à entrevoir les possibilités que lui offre ce veston : il peut devenir immensément riche.
9. A votre avis, que va-t-il se passer après ? Faites des hypothèses sur la suite de l’histoire.
On peut imaginer que le narrateur va utiliser tout cet argent pour devenir l’homme le plus riche de la planète, et influer sur le cours de l’histoire, en finançant des projets pour améliorer la société, en combattant le crime organisé, en luttant contre la mafia.
Deuxième hypothèse : il va devenir l’homme le plus riche de la planète, et avec sa richesse infinie, il va devenir le maître du monde, achetant à tour de bras les services des gouvernements et des armées.
Ou bien il va devenir tellement riche que la police va le soupçonner de vol. Il sera condamné à la fuite et à l’anonymat, jusqu’à ce qu’il se fasse
tuer et qu’on lui vole le veston.
Le Veston ensorcelé de Dino Buzzati : deuxième partie (« Sous prétexte que je ne me sentais pas bien, […] Il devenait indispensable de le détruire. »)
Questions :
-
Qu’est-ce qui pousse le narrateur à vouloir toujours plus d’argent ? Répondez en citant le texte.
Plusieurs raisons poussent le narrateur à vouloir toujours plus d’argent. Tout d’abord, c’est la crainte que le veston ne donne plus d’argent qui le motive à soutirer des billets de banque :
« Je travaillai avec une tension spasmodique des nerfs dans la crainte de voir cesser d’un moment à l’autre le miracle. » (lignes 45-45 page 109)
Ensuite, c’est le goût du luxe et la passion immodérée de la possession qui le pousse à vouloir toujours plus d’argent :
« Plus on possède et plus on désire. J’étais déjà riche, compte tenu mes modestes habitudes. Mais le mirage d’une existence de luxe effréné m’éperonnait. » (lignes 14-16 page 111)
L’argent devient peu à peu sa nouvelle idole.
Pourquoi le narrateur décide-t-il, un jour, de détruire le veston ?
Le narrateur décide un jour de se débarrasser du veston car il commence à comprendre la nature diabolique de celui-ci : à chaque fois qu’il soutire de l’argent de son veston ensorcelé, un malheur se produit dans le monde. Plus il s’enrichit, plus les tragédies autour de lui se multiplient :
« Assez, assez ! pour ne pas m’enfoncer dans l’abîme, je devais me débarrasser de mon veston. Mais non pas en le cédant à quelqu’un d’autre, parce que l’opprobre aurait continué (qui aurait pu résister à un tel attrait ?). Il devenait indispensable de le détruire. » (lignes 5-8 page 114)
-
« Quand je me réveillai le lendemain matin » (ligne 54 page 109) : donnez la nature et la fonction de cette proposition.
Il s’agit d’une proposition subordonnée conjonctive de temps. La fonction est complément circonstanciel de temps. La conjonction de subordination est « quand ».
« Chaque fois que je soutirais de l’argent de mon veston » ( ligne 43 page 112) : donnez la nature et la fonction de cette proposition.
Il s’agit d’une proposition subordonnée conjonctive de temps introduite par la conjonction de subordination « chaque fois que ». La fonction est complément circonstanciel de temps.
Quels sont les temps verbaux dominants de la ligne 40 à la ligne 74 pages 108-109 ?
Les temps verbaux dominants de la ligne 40 à la ligne 74 pages 108-109 sont l’imparfait et le passé simple. Le passé simple est le temps de l’action dans un récit au passé.
A quels temps sont les verbes de la ligne 3 à la ligne 7 (le cambriolage) et de la ligne 25 à la ligne 29 (l’incendie) page 111 ?
Les temps des verbes de la ligne 3 à la ligne 7 et de la ligne 25 à la ligne 29 page 111 sont le plus-que-parfait à la voix active et passive et l’imparfait. Cela signifie que les événements relatés sont antérieurs à l’action au passé simple.
Pourquoi passe-t-on du passé simple à l’imparfait et au plus-que-parfait ?
On passe du passé simple à l’imparfait et au plus-que-parfait car le narrateur relate des événements qui se sont passés la veille.
Comment appelle-t-on le passage d’un événement présent à un événement passé ?
Le passage d’un événement présent à un événement passé est appelé retour en arrière ou flash-back.
Quel est l’intérêt de ce procédé ?
Ce procédé de retour en arrière permet de rapporter des informations nécessaires à la compréhension de l’histoire. Ici en particulier, le retour en arrière permet d’effectuer une corrélation entre le veston et les incidents qui se produisent la nuit, quand le narrateur soutire de l’argent. Le retour en arrière est donc un procédé très important dans la nouvelle de Buzzati, car il permet au lecteur comme au narrateur de prendre conscience de la nature diabolique du veston.
Quel est le lien entre les faits divers rapportés dans les journaux et le veston ensorcelé ?
Il y a un lien de causalité entre les faits divers rapportés dans les journaux et le veston ensorcelé, car à chaque fois que le narrateur soutire de l’argent, un malheur se produit autour de lui : cambriolage, incendie, mort.
11. Y a-t-il une explication ? Relevez des expressions du texte pour justifier votre réponse.
Apparemment, il n’y a pas de véritable explication permettant de comprendre le pouvoir ensorcelé du veston. Le narrateur parle de « miracle » : or un miracle est par
définition un phénomène qui échappe aux lois de la logique et de la nature. La seule explication que le narrateur propose n’est pas scientifique mais morale : « désormais je
savais que l’argent que le veston me procurait venait du crime, du sang, du désespoir, de la mort, venait de l’enfer. »(lignes 31-32 page 111)
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Observez les temps des verbes dans le dernier paragraphe. Dans ce paragraphe, les événements sont-ils passés ? Pourquoi utilise-t-il ces temps ?
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Dans le dernier paragraphe, s’agit-il d’un retour en arrière ? Comment appelle-t-on le procédé utilisé ?
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Quel est l’effet produit par l’expression finale : « l’ultime règlement de comptes » ?
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Quels sentiments provoquent les événements chez le narrateur ? Justifiez votre réponse en citant des mots du texte.