Le fantastique 2011-2012
Séance 1
Support : Thriller de Michael Jackson (clip réalisé par John Landis)
Objectif : découvrir les caractéristiques du fantastique (l'atmosphère) et l'incertitude entre le rêve et la réalité
Synthèse collective des 4eD :
Ce clip de Michael Jackson est fantastique. Celui qui l'a aidé pour réaliser ce clip est John Landis qui avait déjà créé un film fantastique intitulé Le Loup-garou de Londres. Michael Jackson incarne le personnage principal. Il joue le rôle d'un jeune homme qui se transforme en loup-garou. La scène se passe dans la forêt, la nuit, à minuit, au moment de la pleine lune. Le loup-garou tente d'agresser une jeune fille qui nous fait penser au Petit Chaperon rouge, puisque dans les deux cas il s'agit d'une femme innocente poursuivie par un monstre ou un loup. Mais en réalité cette scène est un film projeté dans une salle de cinéma. On ne le comprend qu'après. On était directement plongé dans le film sans savoir qu'il s'agissait d'un film. En effet, à chaque moment du film, on ne sait jamais si c'est réel ou pas. Ainsi, la deuxième partie du clip se passe au cinéma puis dans la rue et aux alentours d'un cimetière. Le couple se promène. Mais apparaissent des zombies qui attaquent la jeune fille et qui dansent avec M.J lui aussi transformé en zombie. La caméra passe alors du plan d'ensemble au gros plan pour voir les visages déformés des zombies, ce qui produit un sentiment de terreur. Les couleurs sont froides (bleu; gris, vert) et chaudes (rouge comme le sang). Le rouge tranche avec le reste. Plongée et contre-plongée renforcent le sentiment d'insécurité. La jeune fille court alors se réfugier dans une maison abandonnée qui ressemble à une maison hantée. Les zombies la rattrapent. C'est alors qu'on comprend qu'il ne s'agissait que d'un cauchemar. M.J la réveille. On se retrouve dans un salon illuminé. Et le danseur lui propose de la ramener chez elle. M.J se retourne, regarde la caméra, et un gros plan révèle que le chanteur a des yeux démoniaques, ce qui est accompagné par un rire diabolique. Ce clip est intéressant car il rassemble les ingrédients traditionnels du fantastique et il met en scène l'incertitude permanente entre le rêve et la réalité.
Synthèse collective des 4eA :
Le clip de Michael Jackson est fantastique. On peut penser à une comédie musicale, car on a des passages dramatiques, des dialogues, du chant et de la danse. C'est un véritable court métrage réalisé par John Landis, le créateur du Loup-garou de Londres. Ce clip est fantastique car il met en scène des êtres surnaturels et des phénomènes inexplicables : loups-garous et zombies. Ce film est composé de trois parties : la première partie se déroule dans une forêt sombre. Le jeune couple sort de la voiture qui est tombée en panne. Il fait nuit. MJ se métamorphose en loup-garou. Dans la deuxième partie, on se rend compte que le début n'était qu'un film regardé par MJ et sa copine. La scène se passe ensuite devant le cinéma, dans la rue, dans un cimetière et enfin dans une maison abandonnée. La jeune fille est poursuivie par des zombies. Au moment où elle va se faire dévorer, elle se réveille et le spectateur comprend qu'il s'agissait d'un rêve. MJ lui propose de la ramener chez elle. Et au dernier moment, il se retourne vers la caméra, il regarde le spectateur avec des yeux surnaturels. Tout le film repose sur une série de mises en abyme : on voit un film dans un film (une œuvre est insérée dans une œuvre du même type) : c'est un film dans un cauchemar dans un clip. Pour finir, ce clip appartient au registre fantastique car : il met en scène le sentiment de la peur face à des événements surnaturels (les gros plans sur les monstres renforcent le sentiment d'horreur) il provoque avec les mises en abyme le doute : on ne sait pas si ce qui est arrivé est réel ou pas.
Séance 2 : mercredi 16 novembre 2011 (4eA)
Support : « Le Veston ensorcelé » de Dino Buzzati
Objectifs : reconnaître l'expression du doute et de l'incertitude, le sentiment de la peur lié à l'angoisse de la folie et comprendre les tentatives de rationalisation face au surnaturel.
La scène se passe à Milan, en Italie. Le héros est le narrateur. Le point de vue est donc interne : on pense la même chose que le personnage principal, on ressent ce qu'il ressent. On ne sait presque rien de lui. On sait seulement qu'il est célibataire, riche ; il aime l'élégance vestimentaire. Il travaille dans un bureau et dispose d'une secrétaire, ce qui prouve qu'il a des responsabilités. Il a aussi une femme de ménage. Le héros fait appel à un tailleur qui s'appelle Alfonso Corticella. Il s'agit d'un petit vieillard très aimable, même trop, avec son sourire « doucereux ». Il lui commande un veston qu'il reçoit quelques jours plus tard. L'auteur pratique l'ellipse narrative pour passer d'une action à une autre, sans que le lecteur ait le temps de s'ennuyer, pour se concentrer sur l'essentiel et accélérer l'action. Au tout début de l'histoire, tout est normal. On est dans un cadre réaliste. On est dans la vie quotidienne et on ne s'attend à l'émergence du surnaturel. Quand le premier événement inexpliqué apparaît, le narrateur ne prend pas conscience du caractère surnaturel. Il se pose d'abord des questions. Il tente de rationaliser pour comprendre et expliquer. Quand le phénomène inexpliqué se répète (l'apparition systématique de billets dans la poche du veston), le narrateur ressent des sentiments contradictoires, complexes et partagés : un mélange de plaisir et de peur, allant jusqu'à la folie.
Séance 2 : vendredi 18 novembre 2011 (4eD)
Support : « Le Veston ensorcelé » de Dino Buzzati
Objectif : découvrir le début d'un récit fantastique, du cadre réaliste à l'émergence du surnaturel
La scène se passe à Milan, en Italie, à l'époque contemporaine. Le narrateur et le héros sont la même personne. Le narrateur est interne à l'histoire. C'est le personnage principal. C'est ce qu'on appelle le point de vue interne. Grâce à ça, le lecteur connaît les sentiments du personnage. Là, on est dans la peau du héros-narrateur, on ressent ce qu'il ressent, on pense ce qu'il pense. On ignore le nom du héros. Cela permet de donner plus de suspense et cela renforce le doute et l'identification du lecteur au personnage. On devine qu'il est riche car il a une femme de ménage et une secrétaire. Il va dans des soirées mondaines. On ne connaît pas sa profession mais on sait qu'il travaille dans un bureau. Il a les moyens de payer un costume sur mesure. Le narrateur va voir un personnage mystérieux, le tailleur Alfonso Corticella, pour obtenir un costume. Il perturbe et déstabilise notre héros, par ses sourires « doucereux » et insistants. On peut supposer, quand on connaît la suite de l'histoire, que ce tailleur est un sorcier, ou un génie, un magicien. Dès l'apparition du premier billet, le héros ne s'attend pas à un phénomène surnaturel. Il cherche une explication logique. Quand il comprend que c'est magique, il se sent puissant (on sent qu'il va devenir victime de la mégalomanie), il ressent du doute, mais aussi et surtout de la peur (peur face au surnaturel, peur d'être découvert).
Séance 3 : lundi 21 novembre 2011
Support : « Le Veston ensorcelé » de Dino Buzzati
Objectif : faire une chronologie des événements pour repérer l'utilisation des temps verbaux
1. Il retire de l'argent : 50 millions
2. Cambriolage et mort d'un passant
3. Début de mégalomanie
4. Il retire 130 millions de son veston.
5. Un immeuble en feu, deux pompiers morts, 130 millions brûlés
6. Il retire 30 mille lires.
7. Suicide d'une personne âgée car elle a perdu sa pension.
Les actions principales du héros sont écrites essentiellement au passé simple : « j'eus », « je rentrai à la maison », « je fermai les portes ». L'imparfait sert à décrire et à raconter des actions moins importantes. L'imparfait de l'indicatif sert aussi à exprimer une action qui se répète dans le passé : « je suffoquais », « je soupirais », « répondait ». Enfin, le plus-que-parfait sert à exprimer des actions antérieures à une action au passé simple ou à l'imparfait. Dans « le veston ensorcelé », tous les flash-back qui permettent de décrire les meurtres commis la nuit sont écrits au plus-que-parfait : « un des gangsters s'était mis à tirer », « un des passants avait été tué. » On construit le plus-que-parfait en mettant l'auxiliaire être ou avoir à l'imparfait auquel on ajoute le participe passé.
Séance 4 : jeudi 24 novembre 2011 (4eD)
Objectif : interpréter « le veston ensorcelé »
« Le Veston ensorcelé » s'adresse à nous, aux lecteurs. Cette histoire est captivante et troublante. Le thème est fantastique, mais l'auteur vise à refléter la réalité. L'écrivain semble dénoncer l'activité financière d'un certain nombre de personnes qui s'enrichissent en provoquant la mort et la misère : vendeurs d'arme, dealers, mafias, proxénètes et certains actionnaires à la Bourse. Enfin, cette nouvelle illustre le proverbe selon lequel « bien mal acquis ne profite jamais ».
Séance 4 : vendredi 18 novembre 2011 (4eA)
Support : « Le Veston ensorcelé » de Dino Buzzati
Objectif : comprendre le sens profond de la nouvelle et formuler des interprétations
Le héros narrateur finit par comprendre que son veston est ensorcelé et que sa magie l'entraîne dans une spirale infernale. Dès qu'il soutire de l'argent, un crime dans le monde se produit : « Oui, parce que désormais je savais que l'argent que le veston me procurait venait du crime, du sang, du désespoir, de la mort, venait de l'enfer. » Cette phrase est intéressante car elle repose sur une énumération qui est en même temps une gradation : il accumule des mots de plus en plus forts. Cela permet de créer de l'émotion et de montrer qu'il a clairement conscience des forfaits qu'il provoque. On peut dégager plusieurs interprétations de cette histoire, plusieurs messages :
- en détruisant les autres, on finit par se détruire soi-même. (puisqu'il finit seul et ruiné, attendant le jugement dernier) -rien n'est gratuit dans la vie : il n'a pas payé le veston par de l'argent, il l'a payé avec la vie des autres. Il a vendu son âme au diable.
- Bien mal acquis ne profite jamais.
Cette nouvelle s'adresse à tous les lecteurs, mais on peut penser qu'elle vise les mafias, les dealers, et certains actionnaires qui à la Bourse poussent certaines entreprises à licencier pour faire des profits.