Lecture-plaisir : La Vague par Christelle
"Cette année, j'ai pris un cours particulier avec Monsieur Wenger sur l'autocratie. Au fur et à mesure, beaucoup d'élèves se sont inscrits. Durant un des cours, Monsieur Wenger nous a demandé si la dictature pouvait revenir en Allemagne. Pour ma part, cela était impossible : les Allemands avaient trop souffert avec Hitler. Et c'est là que tout a commencé. Nous devions appeler le professeur, qu'on avait jusqu'à présent l'habitude de tutoyer, par son nom de famille. Nous devions demander la parole et nous lever lorsque l'on souhaitait s'exprimer. Après quelques cours, M. Wenger nous a même proposé d'avoir une tenue commune : une chemise blanche. Dès le lendemain, les chemises blanches étaient présentes un peu partout dans le lycée. Mais Caro, une amie, n'était pas de cet avis, donc elle a quitté le groupe. Je commençais à me sentir importante. J'aime le fait d'appartenir à un groupe, à une communauté. Ensuite, un élève a proposé un nom pour notre communauté : la Vague. Et un autre nous a créé un logo et un site Internet. Monsieur Wenger nous a tous changé de place. On a appris à s'aider et à se souder les uns les autres : Chiche Kebab, un camarade, et son ami, ont défendu Tim face des motards. Puis on a eu notre propre salut. La Vague était à présent une vraie famille pour moi. Mais les autres lèves du lycée n'étaient pas tout à fait d'accord. Personne n'aimait la Vague. Un jour, le frère de Caro a même barré l'entrée d'un sixième qui refusait de faire le salut. Un soir, on a décidé de taguer notre vague partout dans la ville. Tim l'a même fait sur un bâtiment en construction. Il y a aussi eu cette fête au bord du lac, avec tous les membres de la vague. On se sentait tellement puissants !
Mais cela a dégénéré. Marco a frappé Caro, sa fiancée. Tim se baladait avec une arme à feu, et le match de water polo a du être interrompu à la suite d'une dispute. Rainer nous a donc tous convoqués au gymnase pour fêter le triomphe de la vague. J'avais l'impression qu'il se prenait pour le maître du monde. Il criait et nous, nous l'applaudissions. Comme si c'était Dieu." Christelle
Les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux.