Plaidoyer de Maximilien B. et Thomas
Ma cliente, Madame Médée, icic présnte en ce jeudi 13 juillet 1945 dans notre salle d'audience, aurait commis, selon les accusations portées contre elle, un infanticide. Ce meurtre dont elle est accusée est bien sûr irréfutable, car le fait est bel et bien présent. Mais retraçons cette brève histoire. Il est dix heures sur la place Saint Charles de Chartres, quand ma cliente se fait tondre l'intégralité de ses cheveux. Elle est humiliée, obligée de défiler dans la rue et pointée du doigt par toutes les classes sociales de la ville. Aucun être humain ne peut pas alors se sentir plus inférieur, car même les pauvres sont plus dignes. Il est onze heures trente approximativement. Madame Médée rentre en courant chez elle et fait ses valises, mais à onze heures quarante-cinq environ, elle s'assoit sur le lit et ressasse ses pensées aussi douloureuses que de profondes blessures. Ma cliente se rend alors compte de la trahison commise au peuple français. Elle s'en persuade. L'enfant né d'une relation avec un soldat allemand dort. Il se fait étrangler cinq minutes plus tard.
Mais ce n'est pas pour enfoncer ma cliente dans la culpabilité et le remord que je suis ici. En effet, ma cliente ne nie pas le meurtre, l'infanticide. Mais pourtant, elle me confia dans ses paroles avoir eu une volonté de vengeance à l'égard de son amant. Elle ne la souhaitea pas directe, car elle voulait le voir souffrir. Elle tua alors son enfant. Mais peut-être, me direz-vous, monsieur le procureur, que ce meurtre est inhumain et que ma cliente n'est en aucun cas digne d'être mère ?
Peut-être en jugerez-vous ainsi ?
Mais il n'en est rien. De surcroît madame Médée m'a confié qu'elle voulait effacer son passé, et elle ne voulait pas voir son enfant humilié et persécuté à l'avenir, en raison de ses origines.
Et c'est pour cela que ma cliente doit avoir une peine allégée, afin d'être soignée et rééduquée en prison.
Pour conclure mon plaidoyer, j'en appelle à votre indulgence pour libérer ma cliente et briser ses chaînes psychiques qui l'enferment et l'aliènent. C'est pour cela que je demande uen peine minimale pour ma cliente.