Parodie des chevaliers de la Table Ronde

Publié le par Professeur L

Année scolaire 2013-2014 – Collège Jules Vallès de Saint Leu d'Esserent

Niveau cinquième : Le Roman de Fauvel

Scène parodique des chevaliers de la Table Ronde et du cycle arthurien par les élèves de 5eC

 

ALEXANDRE : Pourquoi nous a-t-on réunis ici ?

 

ROBIN : Je l'ignore.

 

EREC : Comment le savoir ?

 

LANCELOT : Moi j'ai peut-être une idée.

 

YVAIN : Que sais-tu ?

 

GAUVAIN : Dis-nous la vérité Lancelot.

 

MERLIN : Si tu connais le motif de notre convocation, tu dois nous le dire.

 

LANCELOT : Encore faut-il que vous me laissiez le temps de parler.

 

PERCEVAL : Nous t'écoutons.

 

LANCELOT : Eh bien...

 

NABILLA : Oui ?

 

LANCELOT : Je pense que le roi nous a réunis ici pour chercher le Graal.

 

GUILLAUME : C'est quoi « le Graal » ?

 

NABILLA : Non, mais allô quoi ! Vous ne savez même pas ce qu'est le Graal ?

 

MERLIN : Le Graal, c'est une sorte de saladier...

 

GUILLAUME : Ikea ?

 

MERLIN : Si tu veux...Il s'agit d'un saladier magique...

 

PERCEVAL : Pour être plus précis, le Graal, c'est une coupe...

 

YVAIN : Moi on m'a dit que cela ressemblait à un verre...

 

LANCELOT : Un calice plutôt...

 

ALEXANDRE : Je croyais que c'était plutôt comme une assiette...

 

MERLIN : Le Graal est une sorte de coupe qui contenait quelques gouttes de sang de Jésus sur la croix.

 

GUILLAUME : Mais comment le reconnaît-on ?

 

PERCEVAL : Cette coupe est en or pur. Elle est ornée de pierres précieuses variées, rares et toutes aussi brillantes les unes que les autres : rubis, émeraude, cristaux inconnus...On n'a jamais rien vu d'aussi beau.

 

LANCELOT : Certains prétendent que la coupe a le pouvoir d'illuminer une pièce dans l'obscurité.

 

GUILLAUME : C'est pratique, dans certaines situations...

 

MERLIN : La légende raconte que celui qui boira dans le Graal deviendra immortel.

 

GAUVAIN : ça fait rêver...

 

Le roi arrive. Tout le monde se lève pour l'accueillir.

 

GUILLAUME : Votre Altesse est splendide aujourd'hui.

 

FAUVEL : Merci, mon brave. Tiens, voilà pour toi. (Il lui donne de l'argent).

 

ROBIN : Vous déchirez grave aujourd'hui.

 

FAUVEL : Que dit-il ?

 

EREC : Il dit que vous avez une mine superbe.

 

FAUVEL : Qu'il est bon d'être accueilli comme il faut ! Tiens, tu pourras t'acheter une nouvelle épée. (Il lui donne de l'argent).

 

GAUVAIN : Ce vêtement vous va à ravir.

 

EREC : Vous êtes beau comme un dieu.

 

MERLIN : Apollon lui-même ne saurait vous surpasser en beauté.

 

FAUVEL : Ah ! Qu'il est agréable d'être torché ainsi de si bon matin ! Tenez, voilà pour vous. (Il leur lance de l'argent)

 

YVAIN : Et vous avez bonne haleine aujourd'hui. Ça change !

 

Tout le monde regarde le roi, qui s'est immobilisé, choqué par cette remarque.

 

FAUVEL : Tiens, voilà pour toi, petit impertinent ! (Il lui donne un coup sur la tête). Ecoutez-moi tous. Je suis certain que vous vous demandez pourquoi je vous ai tous réunis ici.

 

LANCELOT : Nous croyons en connaître la raison, Sire.

 

FAUVEL : Comment ? Qui a pu trahir mon secret ? Ce n'est pas possible !

 

PERCEVAL : La quête du Graal n'est un secret pour personne, Votre Altesse. Et cela fait des années que j'attends ce moment. Je suis prêt à vous ramener cette coupe sacrée, Majesté.

 

FAUVEL : Ecoutez-moi tous, tout ceci n'a rien à voir. Si je vous ai tous réunis, c'est pour quelque chose de beaucoup plus important que le Graal.

 

ALEXANDRE : Plus important que le Graal ? Mais de quoi s'agit-il ?

 

ROBIN : Vous êtes malade ?

 

FAUVEL : Exactement. Je suis malade...

 

Tout le monde est choqué.

 

MERLIN : Mais enfin expliquez-vous ! Je vais vous donner les remèdes nécessaires et...

 

FAUVEL : Je crains qu'il n'existe aucun remède pour me guérir de cette maladie mon bon Merlin.

 

YVAIN : Mais de quoi souffrez-vous ?

 

FAUVEL : Je souffre d'une maladie incurable, qui gagne en puissance à chaque fois que l'on s'efforce de lutter contre elle.

 

GAUVAIN : Mais c'est horrible !

 

GUILLAUME : Le roi se meurt ! Nous sommes perdus !

 

NABILLA : Mais enfin vous ne voyez pas de quoi notre bon roi veut nous parler ? Notre roi est amoureux !

 

FAUVEL : Heureusement que vous êtes là pour relever le niveau ma chère Nabilla. En effet, la maladie dont je souffre n'est autre que l'amour.

 

YVAIN : Le roi veut pécho ! A ces mots, les deux chevaliers qui entourent Yvain frappent ce dernier sur la tête.

 

MERLIN : Qui est la maîtresse de votre cœur Majesté ?

 

FAUVEL : Son nom résonne dans mon cœur comme le plus doux des chants.

 

GUILLAUME : Cette information ne va pas vraiment nous aider à trouver...

 

FAUVEL : Son nom est Fortune. Je voudrais séduire Fortune !

 

PERCEVAL : Et à quoi ressemble cette Fortune ?

 

FAUVEL : Fortune est la plus belle femme au monde. Elle a les cheveux rayonnants et scintillants comme le soleil. Son visage est aussi doux que la soie. Ses yeux, profonds et envoûtants, sont bleus et purs comme le ciel. Et sa bouche ! C'est une cerise que l'on a envie de cueillir. Fortune est une merveille de Dieu. Jamais vous n'avez vu pareille beauté.

 

GAUVAIN : Là on ne va plus pouvoir l'arrêter...

 

FAUVEL : Elle est tellement belle qu'on pourrait la confondre avec Vénus, la déesse de l'amour. Dieu nous a apporté sur terre la plus belle fille du monde !

 

GUILLAUME : En gros c'est comme une tomate.

 

ROBIN : J'aime les tomates.

 

FAUVEL : Quel est le rapport entre Fortune et une tomate ?

 

YVAIN : Les deux ont l'air très bonnes. Les deux chevaliers qui l'entourent le frappent sur la tête.

Que pouvons-nous faire pour vous aider à guérir ?

 

FAUVEL : Je ne veux surtout pas guérir. Ce qu'il me faut, ce sont des conseils.

 

GAUVAIN : Des conseils ?

 

NABILLA : Mais oui ! Notre roi veut que nous l'aidions à séduire Fortune ! Notre roi est vraiment malade : réunir les chevaliers de la Table Ronde pour l'aider à séduire une fille ! Vous êtes fou !

 

FAUVEL : Tais-toi femme. C'est moi qui ai le pouvoir. Tu n'as rien à dire.

 

LANCELOT : Pourquoi ne pas lui offrir quelque chose ?

 

FAUVEL : Oui, mais quoi ?

 

LANCELOT : Un bouquet de roses, un bijou, des pierres précieuses...Je ne sais pas vraiment. A vous de choisir ce qu'il vous paraîtra le mieux.

 

NABILLA : Invitez-la dans une bonne auberge.

 

EREC : Vous devez être gentil avec elle : courageux, galant. Soyez vous-même, comme d'habitude.

 

YVAIN : Il est courageux d'habitude ? Les deux chevaliers qui l'entourent le frappent sur la tête.

 

ALEXANDRE : Allez lui parler ! Dites-lui ce que vous ressentez pour elle. Il faut tout de suite sortir le grand jeu : les bougies, la bague dans la bière...

 

ROBIN : Vous la kiffez dans la street et là vous la pécho grave.

 

FAUVEL : Que dit-il ?

 

EREC : Laissez-moi traduire : vous l'invitez dans un lieu agréable, près d'une fontaine, et là vos lèvres entrent en contact et c'est l'amour fou.

 

GUILLAUME : Les filles n'aiment pas les phrases compliquées. Ce qu'il faut, c'est agir, et vite.

 

FAUVEL : Que proposez-vous ?

 

ROBIN : Faites-lui un strip-tease. Quand elle découvrira votre beauté surnaturelle, elle ne pourra que succomber à votre charme irrésistible.

 

PERCEVAL : Elle s'évanouira face à votre beauté rayonnante.

 

YVAIN : A moins qu'elle ne s'évanouisse à cause de l'odeur... Les deux chevaliers qui l'entourent le tapent sur la tête.

 

FAUVEL : Un chevalier courtois ne peut pas se déshabiller tout de suite.

 

GAUVAIN : Vous avez raison. Il faut attendre une petite heure avant de passer aux choses sérieuses.

 

FAUVEL : Que de bons conseils !

 

NABILLA : Ils ne sont pas célibataires pour rien !

 

EREC : Tais-toi, femme ! Emmenez-la avec vous pour faire une balade dans la forêt.

 

NABILLA : Offrez-lui des produits de beauté, du parfum...

 

MERLIN : Je peux vous concocter un puissant philtre d'amour en guise de parfum.

 

PERCEVAL : La dernière fois que vous avez utilisé vos recettes Merlin, vous avez transformé Guenièvre en carotte râpée.

 

YVAIN (qui était en train de manger une carotte s'arrête de mâcher, tétanisé par ce qu'il vient d'entendre) : Désolé ma reine. J'espère que je ne vous ai pas fait trop mal.

 

MERLIN : Sire, n'écoutez pas ces mauvaises langues. Ils sont jaloux. Cette nouvelle potion que j'ai préparée permet de séduire absolument toutes les femmes.

 

FAUVEL : Merci, brave Merlin. Quels sont les effets secondaires ?

 

MERLIN : Trois fois rien : cette potion engendre seulement la perte des cheveux et des dents, des gaz le jour, des ronflements de porc la nuit, et une haleine de chacal.

 

FAUVEL : Tout bien réfléchi Merlin je vais me passer de tes services pour cette fois.

 

LANCELOT : Bon soyons sérieux une minute. Quand vous voyez Fortune, voilà ce qu'il faut faire : vous lui dites une phrase comme : « Salut ça gaze ? »

 

PERCEVAL : Ensuite vous lui montrez vos muscles.

 

GAUVAIN : Puis vous lui courez après, en lui faisant des tonnes de compliments comme : « Que tu es belle aujourd'hui ! » Ou alors : « Face à ta splendeur, Aphrodite est un troll ! »

 

FAUVEL : Ah oui, pas bête...

 

GUILLAUME : Et pour terminer, tu l'invites à dîner, sans lui laisser le choix, en lui disant : « toi et moi, rendez-vous ce soir à l'auberge, à 18 heures. Fais-toi belle et ne me déçois pas ! »

 

FAUVEL : Très bien. J'ai compris. Je pense que ça va bien marcher. Merci mes fidèles compagnons ! Sans vous, je ne serais qu'un âne.

 

Tout le monde s'en va. Nabilla reste sur scène.

 

NABILLA : Eh bien si avec tout ça il ne se prend pas une bonne gifle bien méritée, c'est qu'elle est vraiment bête cette fille !

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :