Autoportrait d'Henri Aimé Gauthé par Alexandre
Mémorial franco-britannique de Thiepval dans la Somme en hommage aux soldats tués lors de la Bataille de la Somme en 1916.
Le poème engagé d'Henri Aimé Gauthé est l'autoportrait d'un soldat français lors de la Première Guerre mondiale. Un poème engagé est un poème où l'auteur dénonce un fait. Dans le cas de ce poème, le soldat montre que la guerre transforme les humains en monstres.
Le poème est composé de quatorze alexandrins (12 syllabes par vers), chaque vers étant décomposé en deux hémistiches. Dans les hémistiches, on peut remarquer une figure de style s'appelant l'antithèse. Au début du vers, le soldat montre son côté gentil d'avant la guerre, comme le prouve "Je suis doux et timide" (vers 3) ou alors "Je fais pour m'amuser" (vers 7), puis son côté méchant transformé pendant la guerre : "avec des airs pervers" (vers 3) ou "des piqûres atroces" (vers 7). Le soldat se dévalorise, il s'abaisse, il montre qu'il est devenu laid. La comparaison "ma lèvre est rouge comme une fraîche blessure" (vers 10) fait penser à la guerre et au sang qui coule. Il se décrit comme un anti-héros dans le vers 13 : "Je suis le chevalier de la piètre figure", peut-être parce qu'il pense qu'il ne revient pas victorieux, mais survivant ou chanceux de cette guerre.
Il se sert de ce poème pour faire une catharsis, il veut résister à la transformation de soi, de sa dignité. La dignité est l'estime de soi, notre valeur. L'écriture lui permet donc de lutter contre l'horreur de la guerre qu'il a vécue. En écrivant cet autoportrait, il évite la déshumanisation et la dépersonnalisation. La déshumanisation est l'action de transformer un humain en objet sans valeur.