Autoportrait d'Henri Aimé Gauthé par Manon

Publié le par Professeur L

Mémorial franco-britannique de Thiepval dans la Somme en hommage aux soldats tués lors de la Bataille de la Somme en 1916.

Mémorial franco-britannique de Thiepval dans la Somme en hommage aux soldats tués lors de la Bataille de la Somme en 1916.

Ce poème a été écrit par Henri Aimé Gauthé le 10 janvier 1918. Le poème est composé d'alexandrins et d'hémistiches qui s'opposent. C'est une forme poétique rigoureuse. Dans certains vers, il y a une série d'antithèses, c'est-à-dire qu'il commence l'alexandrin par un hémistiche axé sur les qualités pour ensuite finir dans le second hémistiche par les défauts. C'est un poème engagé, sur la Première Guerre mondiale. L'auteur se montre et se décrit, dans un portrait de lui péjoratif. Au début, on recense quelques qualités qu'il avait avant la guerre, et nous remarquons aussi ses défauts, dévoilant ainsi que la guerre était une période très difficile, et que même si les autres le voient comme un héros, lui se voit comme un monstre.

Il fait un autoportrait très dénigrant vis-à-vis de lui-même, tout en essayant de conserver ce que la guerre lui a pratiquement arraché : sa dignité. La dignité, c'est ce que possède tout être humain, ce qui le différencie d'un simple objet. On voit très clairement que la guerre l'a transformé autant physiquement que moralement. Il insiste d'abord sur sa douceur et sa timidité, puis met l'accent sur sa perversité : "Je suis doux et timide avec des airs pervers" (vers 3). Il montre aussi à quel point il est devenu sadique, comme le montre le vers 7 : "Je fais pour m'amuser des piqûres atroces". Puis aussi un portrait très dur et vraiment péjoratif, montrant à quel point il ne s'aime pas lui-même : "Mon sourire est amer ; mon rire décevant". ((vers 8) et "J'ai le nez gros et gras - nez de caricature." (vers 9). On sent dans sa façon d'interpréter ce texte qu'il veut montrer à quel point la guerre peut transformer une personne et aussi démontrer que même si on fait la guerre, on n'en ressort pas comme un héros.

En conclusion, nous pouvons dire que l'auteur a écrit ce texte pour montrer la déshumanisation qu'engendre la guerre envers un soldat. Il perd aussi sa dignité, car si la guerre l'a déshumanisé, tout ce qui fait de lui un être humain est supprimé. On sent que l'écriture est son dernier espoir de retrouver une part d'humanité et donc de le ramener en arrière. On observe qu'écrire le libère. On parle donc de catharsis. On sent irrévocablement que l'écriture est une façon pour lui de se rapprocher d'une réalité et de ce qui faisait de lui un être humain avant tout ça. Il annonce ainsi la violence de la guerre et les conséquences, et même les changements, qui provoquent la transformation physique et morale d'une même et unique personne.

Il se voit comme un anti-héros car comme le montre ce vers : "Je suis le chevalier de la piètre figure" (vers 13), il se décrit comme un faux chevalier et il se compare même à Don Quichotte de Cervantès, qui était un fou se prenant pour un chevalier, alors qu'il ne l'était pas. L'auteur se trouve dans cet état d'esprit en pensant être un "piètre chevalier."

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