Autoportrait d'Henri Aimé Gauthé par Tristan
Henri Aimé Gauthé est un simple fils de limonadier, mais aussi un soldat de la 2e classe en tant qu'agent de liaison. Il a écrit une poésie intitulée "Autoportrait", qui dénonce les horreurs de la guerre et les transformations que cela peut causer.
Cet autoportrait est écrit en alexandrins et est composé de plusieurs hémistiches qui s'opposent dans une série d'antithèses. Dans le premier hémistiche, il démontre qu'il est un homme gentil et calme, mais dans le second hémistiche, il éprouve du dégoût envers lui-même : "Je suis doux et timide avec des airs pervers."
Le passage ténébreux du second hémistiche est la transformation produite par la guerre. Dans le vers 13 ("je suis le chevalier de la piètre figure"), il démontre que la guerre n'est pas faite pour lui. Elle n'a pas fait de lui un héros mais à l'inverse un anti-héros, pour tout le mal qu'il a été obligé de faire. Ce vers, qui est aussi une périphrase, fait référence au Don Quichotte de Cervantes.
L'auteur a écrit ce texte pour prouver l'horreur de la guerre, mais ce texte pour lui est aussi une catharsis qui lui permet de résister à la transformation, car l'écriture en quelque sorte le soigne.
Le texte qu'il a écrit est le dernier lien qui le rattache à l'humanité, et qui lui permet de ne pas sombrer dans la déshumanisation, pour ne pas perdre sa dignité. Il se bat contre ce qu'il est en train de devenir malgré lui : un monstre.