Je t'écris aujourd'hui par Aurélien et Jérémy

Publié le par Professeur L

Masques à gaz de l'armée britannique de la Première Guerre mondiale, Musée Somme 1916, Albert, Somme, France.

Masques à gaz de l'armée britannique de la Première Guerre mondiale, Musée Somme 1916, Albert, Somme, France.

Ma chère femme,

Je t'écris aujourd'hui pour te raconter l'horreur de cette guerre. Quand l'armée de terre m'a réquisitionné, je me suis dit, comme tout le monde, que nous allions rentrer au bout d'un mois. Malheureusement, cela fait déjà trois ans. Nous sommes actuellement le 11 septembre 1917, et nous sommes en train de creuser de nouvelles tranchées, notamment pour passer l'hiver à l'abri. C'est ce que l'on appelle la guerre de position.

Rappelle-toi, au début, nous avions fait la bataille de la Marne, celle où tous les taxis de Paris ont été réquisitionnés pour bloquer l'avancée allemande qui se dirigeait vers la capitale. Puis, après cette bataille, nous avons combattu les Boches  près de Verdun.

L'odeur insoutenable des cadavres allemands et français envahit notre odorat. La vue de nos compatriotes et amis décédés devient insupportable. Le son de la voix des gens qu'on aime nous provoque un sentiment de haine, de crainte, de terreur et d'horreur, car il nous est impossible d'aider nos amis bloqués dans les trous d'obus, en train de souffrir. Le goût de la boue, du sang de nos alliés et de nos ennemis nous assassine moralement car la noirceur de ces actes est un signe propre de la déshumanisation et de la perte de dignité.

Les Allemands, avec la progression de leur armement, bénéficient d'une avancée technologique sur nous. Schrapnel et gaz asphyxiants font des carnages. Les attaques incessantes des Allemands démoralisent énormément de combattants. Beaucoup de lettres écrites par les soldats ont été interceptées par l'Etat français. Pour éviter une révolution, ce qui nous obligerait à arrêter la guerre, entraînant une perte considérable de terres, économiquement et politiquement.

L'angoisse entre chaque bataille est à son comble. J'ai souvent peur de mourir ou de savoir que je n'ai pas pu défendre ma patrie, mon pays, ma famille. Mais les véritables assassins de cette guerre ne sont pas les soldats. C'est le gouvernement.

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