Une mare de larmes par Alizée et Aurore
Masque à gaz retrouvé sur les lieux de la Bataille de la Somme (01 juillet 1916), Première Guerre mondiale (1914-1918), Musée Somme 1916, Albert, Somme, France.
Ma chère Anaïs,
Une marre de larmes, de sang tombant dans la boue...Je n'avais jamais vécu cela auparavant. C'est insoutenable pour moi de te parler de tout ça, mais il faut que tu saches. Je ne sais même plus depuis quand je suis ici. j'ai perdu la notion du temps. Je me souviens juste que nous sommes à Verdun. Ce combat est atroce pour nous. Les hommes tombent les uns après les autres, tués par balle, par baïonnette, sous la mitraille, les obus et le gaz moutarde. Tout est horrible dans cette guerre. Nous mourons de froid, nous mourons de faim, nous mourons de fatigue. Nous pourrissons de l'intérieur à cause de cette guerre, car même si elle ne nous a pas tuée, elle nous poursuit et nous consume.
Est-ce qeu cette guerre nous apportera la paix ? Pendant ce combat que je mène avec mes compagnons, la terreur, la crainte, l'horreur, l'épouvante augmentent chez les soldats qui m'entourent. Les tranchées dans lesquelles nous sommes tous sont boueuses, rapeuses à certains endroits et couvertes de flaques à d'autres. Le champ de bataille bat son plein, puis quelques jours plus tard, on ne voit que des cadavres d'hommes et d'animaux éparpillés sur le front. On voit des cadavres décomposés, des cadavres dont les boyaux sortent des corps et se mélangent à la terre.
On aimerait que tout ceci ne soit qu'une pièce de théâtre, mais j'ai l'impression de vivre un rêve éveillé et terrifiant à vivre, à voir, à entendre et à ressentir.