Lettre d'Eugénie et Jodie à Monsieur Zylberstein, ancien déporté venu témoigner en classe

Publié le par Professeur L

Mémorial de l'Holocauste, Berlin, Allemagne.

Mémorial de l'Holocauste, Berlin, Allemagne.

Cher Monsieur Zylberstein,

Je tenais à vous remercier de vous être déplacé pour nous raconter votre histoire, ce que vous avez vécu. Vous avez été très courageux de témoigner, cela a du être dur pour vous de vous rappeler tout ce que vous avez traversé et d'en parler.

Le documentaire a été assez dur à voir, il y a des images choquantes, comme le tractopelle qui déplace les cadavres, comme s'ils étaient des objets. Je trouve qu'il n'y a aucun respect pour les victimes, ils sont entassés, écrasés, comme s'ils n'avaient jamais vécu. Ces images m'ont fait de la peine mais j'ai aussi été énervée de voir à quel point les déportés étaient déshumanisés. J'ai trouvé ça vraiment injuste, qu'ils soient considérés comme des « Stücke » et non des humains. Vous nous avez dit qu'il y avait vraiment très peu de nourriture, que vous aviez faim tout le temps, j'ai du mal à imaginer ce que vous avez du ressentir car nous n'avons jamais connu la faim, nous n'avons jamais connu ces horreurs. J'ai trouvé beau le fait que les mères se soient sacrifiées pour leurs enfants, jusqu'à leur donner une partie de leur pain.

J'ai bien aimé cette conférence car j'ai appris beaucoup. Le fait que ce soit quelqu'un qui a vécu ça qui raconte, ça change beaucoup, c'est plus marquant, ça donne de la vie au récit. J'ai appris que les enfants de prisonniers de guerre étaient un peu « privilégiés ». J'ai appris également qu'il y avait des « ruses » pour essayer d'avoir plus de nourriture, comme suivre un Kapo pour récupérer les croûtes de fromage, récupérer les légumes à la surface de la soupe. Il y a même une femme qui a eu une relation avec un Kapo et qui avait du coup « des avantages ». J'ai appris que le 16 juillet 1942, il y avait eu la rafle du Vel d'Hiv, où la police française a été vous chercher chez vous pour vous emmener dans un camp d'extermination, mais comme vous étiez fils de prisonnier de guerre, vous avez été relâché et vous avez repris une vie normale jusqu'en 1944, lors de votre 2ème rafle.

Merci de vous être déplacé et de nous avoir appris tout ça, je m'en souviendrai, et bravo pour votre courage.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :