Soleils couchants de Victor Hugo par les 3eE
Soleil couchant à Cavtat, Croatie, Europe.
DE LA POÉSIE LYRIQUE A LA POÉSIE ENGAGÉE
Séance 1 : lundi 29 janvier 2018
Support : Victor Hugo, « Soleils couchants », VI, Les Feuilles d'automne, 1831.
Objectifs :
- découvrir un poème lyrique
- comprendre la représentation romantique du temps, de la nature et de la finitude humaine
Le texte est un poème lyrique composé de quatre quatrains en alexandrin. Le poème est lyrique car il exprime de la morosité, du chagrin, de la nostalgie, du regret et de la mélancolie à cause du temps qui passe avec célérité. Le poème est composé du champ lexical du temps qui passe : « le soleil s'est couché », « ce soir », « demain », « nuit », « aube », « jours ». Il insiste sur « passeront » en utilisant le chiasme : le verbe est à la fois à la fin du premier hémistiche et au début du deuxième hémistiche. « Passeront » est un verbe de mouvement au futur simple de l'indicatif qui insiste sur l'idée de passage. Le temps passe avec célérité grâce aux anaphores « puis » dans la première strophe et « sur » dans la deuxième strophe. Le temps est personnifié : « pas du temps qui s'enfuit ». L'énumération dans les vers 6 et 7 donne l'impression que le temps passe de plus en plus vite. Les rimes « foule » et « roule » nous montrent que le temps s'enfuit. L'allitération en « f » (« face », « fleuves », « forêts ») accentue l'effet de vitesse.
Le poème est tragique car le poète ne peut pas lutter face au temps .
Mais il est aussi pathétique parce qu'il exprime des émotions douloureuses : « comme un hymne confus des morts que nous aimons ». Le temps qui passe rappelle que nous allons tous mourir.
Le poète évoque sa condition personnelle dans le dernier quatrain : « mais moi », « ma », « je ». Il insiste sur sa condition tragique grâce à une opposition entre lui et la nature. Il n'y a plus d'harmonie entre le poète et le monde, mais une séparation, un gouffre. Les quatre éléments sont présents dans le texte : l'air (« nuées », « orage »), la terre (« forêts »), l'eau (« fleuves », « mers ») et le feu (« le soleil »). On a une opposition entre la nature qui est plurielle et la solitude du poète. Il est seul face à une nature infinie : « immense ». La nature ne vieillit pas. C'est le cycle des saisons : « ridés et non vieillis », « toujours verts », « s'iront rajeunissant ». On a le champ lexical de la joie pour caractériser la nature : « joyeux », « fête », « radieux ». Cela renforce l'isolement du poète : « refroidi sous ce soleil ». L'antithèse montre la solitude du poète.