Le combat d'Yvain contre Harpin de la Montagne par Lisa
Moi, Yvain, le Chevalier au Lion, je vais vous conter une de mes aventures : ma rencontre et mon combat contre Harpin de la Montagne, un géant.
En arrivant avec mon lion devant un château, j'eus l'hospitalité de gentes dames, chevaliers et demoiselles. Mais je fus surpris de les voir heureux et malheureux à la fois. Le Seigneur des lieux m'expliqua qu'un géant s'acharnait à les nuire. Il voulait qu'il lui donne sa fille car elle était d'une beauté sans égale. Ce géant s'appelait Harpin de la Montagne. Il avait tué deux de ses fils. Les quatre autres le seraient s'il ne lui livrait pas sa fille. Le géant, me dit-il, avait tout saccagé : châteaux et forteresses.
Je me demandai pourquoi il n'avait pas sollicité l'aide du Roi Arthur. Je voulais bien volontiers les aider à l'affronter, mais il me fallait partir à midi. Ma décision le toucha et il me remercia. J'appris que ses enfants étaient les neveux et nièce de Monseigneur Gauvain qui m'est très cher.
Après avoir passé la nuit au château, je faillis partir le lendemain car le temps pressait. La jeune fille du Seigneur se mit à pleurer et m'implora.
Soudain, je vis arriver à vive allure le géant avec les chevaliers. Il portait au cou un pieu carré, énorme et pointu, dont il se servait pour les frapper. Le géant réclama la fille du noble père. Moi, en cœur généreux et bon, je dis au Seigneur que le géant méprisait sa fille. Il ne fallait pas lui céder. Je demandai mes armes et mon cheval. Mon fidèle compagnon, le lion, me suivit. On me baissa le pont et je sortis sous des regards se demandant si j'allais subir le même sort que ceux qui avaient échoué.
Le géant s'élança vers moi, féroce et menaçant. Il pensa que personne ne devait m'aimer pour me laisser le rencontrer. Étant pressé d'en finir, je m'élançais vers lui, et lui vers moi. Je me mis à le frapper en pleine poitrine d'un coup. Le sang jaillit du corps. Je remarquais que le géant n'avait pas d'armure pour se protéger, tant il était sûr de sa force et de son invincibilité. Je m'élançais encore, l'épée au poing, et lui tailladais la joue. Le géant répliqua si violemment que je m'affaissais sur l'encolure de mon cheval. Le lion voulut me porter secours. Il bondit et s'acharna sur le géant en lui arrachant une partie de la hanche. Le géant hurla comme un taureau. Il voulut frapper avec son épieu mais il n'arriva pas à nous toucher. Je levai mon épée et lui donnai deux coups au corps. Son épaule fut séparée de son buste. A mon deuxième coup, je l'atteignis sous la mamelle droite et enfonçai mon épée dans son foie. Le géant s'effondra.
Tous les gens du château accoururent. Ils voulaient voir le géant étendu, la bouche ouverte vers le ciel.
Les quatre fils étant libres, il ne me resta plus qu'à partir. Ils me prièrent de revenir les voir pour un repos bien mérité et pour me divertir lorsque j'aurai fini ce pourquoi je devais partir.
Je leur dis que je n'étais pas certain de pouvoir m'en tirer. Avant de partir, je leur demandai de raconter mon exploit à Monseigneur Gauvain et de me présenter comme le Chevalier au Lion. Je leur dis qu'il me connaissait bien et que moi aussi. Et je pris congé après cette aventure.