L'Enrôlement des volontaires de 1792 de Thomas Couture par la Seconde 16 groupe 1

Cette toile met en scène un événement fondateur dans l'histoire de France. Le 20 avril 1792, la guerre est déclarée avec l'Autriche, terre natale de Marie-Antoinette. Le 11 juillet 1792, alors que la République est en guerre contre les monarchies européennes hostiles à la Révolution, l'assemblée législative proclame « la Patrie en danger » : « Que ceux qui vont obtenir l'honneur de marcher les premiers pour défendre ce qu'ils ont de plus cher, se souviennent qu'ils sont Français et libres. » Le décret des 4 et 5 juillet 1792 avait prévu les mesures à prendre quand la patrie est en danger : « Lorsque la sûreté intérieure ou la sûreté extérieure de l’État sont menacées et que l'Assemblée nationale aura jugé indispensable de prendre des mesures extraordinaires, elle le déclarera par un acte du corps législatif conçu en ces termes : Citoyens, la patrie est en danger...Aucun fonctionnaire public ne pourra s'éloigner ou rester éloigné de son poste...Tous les citoyens en état de porter les armes et ayant déjà fait le service des gardes nationales seront aussi en état d'activité permanente. » Cette déclaration est promulguée les 22 et 23 juillet 1792 à Paris. On estime qu'entre 200 000 et 250 000 hommes se sont portés volontaires pour résister contre l'invasion des armées étrangères, diffuser le modèle républicain en Europe, et fonder véritablement la République en France. Cette levée en masse des citoyens français va aboutir à la victoire de Valmy contre les Prussiens le 20 septembre 1792.

SEQUENCE 2 : LE ROMAN ET LA NOUVELLE AU XIXe SIECLE : DU REALISME AU NATURALISME

ETUDE D'UNE OEUVRE INTEGRALE : LA FORTUNE DES ROUGON D'EMILE ZOLA

Introduction : mercredi 14 novembre 2018

Support : L'Enrôlement des volontaires de 1792 de Thomas Couture

Le tableau de Thomas Couture est inachevé car Napoléon III n'en voulait plus. Cette toile représente et fait l'éloge de la République. Or Louis-Napoléon Bonaparte a fait un coup d’État le 2 décembre 1851 pour instaurer un régime autoritaire : le Second Empire (1852-1870). Napoléon III substitue à la devise républicaine « Liberté, Égalité, Fraternité » la devise impériale « Libertés et ordre public ».

Le héros du tableau est le peuple. Le peuple est en mouvement. Il y a une dynamique collective. La représentation du peuple est lyrique parce qu'elle nous montre des sentiments comme la colère, l'espoir, la tristesse, l'enthousiasme et la fraternité. L'enthousiasme du peuple prouve qu'il est effectivement en combat contre des forces opposées. Par conséquent, la représentation du peuple est aussi épique.

Thomas Couture s'est inspiré du tableau La Liberté guidant le peuple d'Eugène Delacroix. Dans les deux œuvres, le peuple est accompagné par l'allégorie de la République et de la liberté. Dans les deux cas, l'ouvrier et le bourgeois sont solidaires. De plus, la représentation des corps musclés et du cheval est réaliste : Couture s'inspire des techniques de Géricault, le peintre du Radeau de la Méduse. Enfin, pour représenter les mères tendant leurs enfants, Couture fait référence à l’œuvre de Jacques-Louis David intitulée L'Intervention des sabines (1799).

Pour terminer, l’œuvre de Thomas Couture est à la fois romantique, symbolique, réaliste et révolutionnaire.