Les Contemplations de Victor Hugo : dossier de lecture d'Anaëlle en seconde 16. Première partie.
Turner, Landscape with a River and a Bay in the Background, huile sur toile, 93x123, 1835-1840, Musée du Louvre, Paris, France.
I. Interview du Grand Victor Hugo
Notre journal info 1885 vous proposes une interview complète d’un grand poète de la littérature française qui touche chacun des lecteurs et traversera sans aucun doute toute les générations. Interview réalisée par Anaëlle
« Bonjour Monsieur Victor Hugo, le Grand écrivain romantique si vous me le permettez. Nous avons l’immense plaisir de vous interviewer dans notre journal qui est lu chaque jour par près d’un quart des passionnés de littérature française. Vous avez écrit de nombreux recueils comme les Contemplations ou encore les Châtiments dans lequel vous exprimez votre opinion public mais surtout contre le pouvoir Français. Sans oublier bien entendu votre chef d’œuvre, Les Misérables extrêmement touchant. Monsieur Victor Hugo pouvez vous nous décrire votre enfance pour commencer si vous le voulez bien… »
Victor Hugo : « Je suis né à Besançon le 26 Février 1802 d’un père général des armées napoléoniennes de son nom Joseph Léopold Sigisbert Hugo et de ma charmante mère Sophie Trebuchet. Je suis leurs troisièmes enfants, le cadet après mes frères Abel et Eugène. Je vis une partie de ma vie à Paris entre les différentes mutations de mon père. J’y vécu donc de 1804 à 1807, de 1809 à 1811 puis je m’y installai pour le reste de mon enfance dans notre propriété familiale des Feuillantines en 1813. Les mutations de mon père que nous suivions à chaque instant concernaient les pays que combattaient les armées de Napoléon en Italie et en Espagne .Mes parents ne sont pas restés toute leur vie ensemble, car ma mère avait une liaison avec un général de l’Empire Victor Fanneau de la Horie. J’ai ensuite poursuivi mes études aux lycées Louis-Le-Grand. J’étais très ambitieux et déterminé, je ne vous le cache pas. J’avais déjà une idée très fixe sur la personne que je voulais devenir et sur mes futurs projets. A mes 14ans j’ai même déclaré « je veux être Chateaubriand ou rien ».
« Quand avez-vous publié vos premiers poèmes ? »
Victor Hugo : « Lorsque j’ai publié mes premiers poèmes j’avais 19ans, je les ai regroupés dans le recueil Odes qui est finalement sorti en 1822. Sans oublier qu’à mes 17ans je fondai une revue avec mon frère Abel « Le conservateur »
« Êtes-vous marié ou fiancé ? »
Victor Hugo : « Si bien évidemment. Je suis marié avec mon amie d’enfance Adèle Fouchet. Nous avons eu ensemble mes 5 fabuleux enfants Léopoldine, Adèle, Charles, François-Victor et Léopold. Malheureusement ma très chère fille Léopoldine est morte noyée lorsqu’elle faisait une balade sur un bateau qui venait d’être acheté par son fiancé avec son oncle et son neveu.Cette noyade n’a pas été l’unique drame de ma famille. Mon frère Eugène a du être interné à vie. Il a subitement sombré dans la folie en étant follement amoureux de ma femme. »
« Très bien. Quelles ont été vos œuvres principales ? »
Victor Hugo : « Ma première œuvre principale fut Notre Dame de Paris en 1831 qui me vaudra pour le plus grand plaisir le surnom de Romancier du petit peuple. J’ai également écrit les Misérables en 1862 qui décrit le destin tragique de la famille de mon personnage principal Jean Valjean et qui dénonce les inégalités sociales présentes en France. Les travailleurs de la mer publié en 1864 m’a permis d’honorer le travail, la volonté, le dévouement, l’effort qui font de tout ce qu’est un homme Grand. J’ai également composé des poésies lyriques. Je citerai en premier plan Les Orientales composé de 41 poèmes qui vise à défendre les libertés de la Grèce et je décris majoritairement des paysages de l’Orient méditerranéen. J’ai consacré une grande partie d’un recueil pour ma fille Léopoldine les Contemplations en 1856. Mais la partie Autrefois du recueil décrit également la joie et le bonheur de l’amour de la jeunesse qui nous berce dans un climat doux et somptueux dont on ne veut jamais sortir. La légende des siècles est un de mes plus beaux recueils épiques publié en trois séries en 1859, 1877 et 1883. Mon but était de dépeindre l’histoire et l’évolution de l’humanité . Mon recueil écrit récemment « L’art d’être Grand Père » permet d’établir un énorme tournant dans ma vie le fait de voir le monde sous un tout autre angle, vous voyez cet instant ou on comprend réellement ce que veut dire vivre le jour présent et je rajoute le savourer. Le fait de prendre conscience que la plus grande partie de notre vie sur Terre fus belle et que c’est notre histoire, notre chemin. »
« Parlez nous du rapport quelque peu tumultueux que vous avez entretenu avec Napoléon III. »
Victor Hugo : « Je n’étais en aucun cas en approbation avec la politique de Napoléon III exercé sur la France. Sa prise de pouvoir soudain ma choqué mais il n’y a pas que cela. La façon dont il s’occupait de chacun des problèmes de ses habitants m’a révolté. J’ai donc décidé par la suite d’écrire un de mes plus grands recueils de poèmes satiriques : Les Châtiments qui dénonce l’affreux pouvoir politique exercé par Napoléon III. Pour pouvoir continuer a publié mes poèmes quelque peu révolutionnaire j’ai dû m’exiler sur l’île de Jersey pour me protéger moi ainsi que ma famille car à cette époque Napoléon III que je surnomme « Napoléon le petit » arrêtait tous les opposants à son régime politique. Si vous lisez mon recueil vous allez découvrir que je lui consacre une série de vers . »
« Je le lirai sans aucun doute. Nous savons tous que vous avez également fait du théâtre. Pouvez- vous nous expliquer votre évolution ? »
Victor Hugo : « A l’aurore, j’ai formé un petit groupe de théâtre avec quelques écrivains que je connaissais personnellement et nous avons nommé notre troupe « Le Cénacle ». Nous avons fait ensemble et structuré notre première pièce de théâtre Cromwell qui défie les lois classiques du théâtre français. C’est un drame romantique composé de cinq actes que nous avons édité pour la première fois en 1827. Elle raconte l’histoire d’un républicain austère Olivier Cromwell qui devient roi de l’Angleterre mais qui va se trouver persécuter par ceux qui veulent anéantir la couronne royale. Et ce terminera par cette phrase : Quand donc serai-je roi ? Ensuite à mes 27ans je présenta une nouvelle pièce Hernani à la Comédie Française qui fut contre toute attente très mal perçu des comédiens classiques du théâtre les Perruques dû à la règle des trois unités. Je l’avais présenté pour la première fois à la comédie Française de Paris le 25 Février 1830. C’est un drame romantique qui se terminera par la mort du héros Hernani et de l’empoisonnement de sa fiancée Dona Sol. »
« Quels ont été vos principales sources d’inspiration ? »
Victor Hugo : « Pour les Misérables je me suis inspiré de la ville de Montreuil que je choisis comme décor et dans laquelle je vis chacun de mes personnages. Dans un cas général voyager me procurait de l’inspiration pour chacune de mes œuvres. En passant par les Alpes, le Nord de la France, la Belgique, le Rhin, l’Espagne, les Pyrénées et le Luxembourg. J’utilise plus précisément la rébellion comme création poétique. Je ne suis pas les règles classiques de l’écriture pour en créer un nouveau genre. Certains de mes poèmes sont inspirés de la souffrance intérieure de l’homme aux plus profonds de ses sentiments comme la perte d’un être cher.
« Pouvez -vous détailler votre rôle dans le romantisme littéraire et artistique ? »
Victor Hugo : « On me considère comme l’un des piliers du romantisme littéraire. Le romantisme littéraire permet d’exprimer ses sensations, expressions et sentiments tout en ne suivant absolument pas les règles de la littérature classique. Il joue sur des contrastes essentiels comme l’opposition entre le beau et le laid par exemple. Il s’exerce dans les romans, la poésie sans oublier le théâtre. Ce qui m’a fait devenir le chef de file du romantisme littéraire est ma pièce de théâtre Cromwell qui constitue ma première œuvre dramatique. Je n’ai sous aucun prétexte respecté la règle des trois unités. Je défie donc les règles du théâtre classique pour laisser apparaître un nouveau genre, le théâtre dramatique. Ma seconde pièce Hernani provoqua lors de ma première représentation une bataille entre les partisans du drame romantique et les défenseurs de la conception classique du théâtre. On l’appellera « la bataille d’Hernani ». Les Orientales fut également un de mes plus grands ouvrages avec les diverses images de la Grèce en flamme et des visions de ville espagnol. Les Contemplations fut un ouvrage caractéristique de la filière romantique dans lequel j’exprime un refus de séparer le moi de l’humanité. Le moi que j’exprime qui est aussi une parole collective comme « la destinée est une » est un trait du romantisme. Le romantisme artistique se base sur les mêmes principes que la littérature c’est-à-dire défier les lois du classique artistique. Mes dessins illustrent mes écrits, tantôt fantastiques, tantôt rêveurs. »
« Vous avez également participé à de nombreux débats lors des assemblées, Qu’avez-vous fait et dénoncé ? »
Victor Hugo : « J’ai été élu à l’assemblée législative de 1849. J’y ai plaidé contre la loi Falloux de 1850 qui obligeait l’enseignement à être exclusivement catholique. J’ai même déclaré « L’église chez elle et l’État chez lui ! ». Je souhaitais que l’école devienne laïque et uniquement dirigée par l’État. J’ai été également contre le putsch de Napoléon III que j’ai surnommé pour mon plus Grand plaisir Napoléon le Petit. Comme je vous l’ai dit j’ai dû donc m’exiler à Jersey mais pas uniquement aussi à Bruxelles jusqu’en 1871. Sans oublier que j’ai été nommé Pair de France par le roi Philippe en 1845, je suis donc entré à la chambre des pairs en tant que Vicomte Hugo. Ce statut m’aidera heureusement à échapper de justesse à la prison pour un délit d’adultère avec Léonie Biard qui fut mise en prison. Je suis devenu sénateur en 1876 sollicité par de nombreux Républicains. Puis j’ai fait un discours en 1878 pour privilégier la paix à la guerre et faire cesser la guerre civile présente en France. Le pardon est la meilleure destruction de la haine. Après tout, la France mérite mieux que toute cette colère.
« Quand avez-vous été élu à l’Académie Française ? »
Victor Hugo : « J’ai été élu à l’Académie française au siège Népomucène Lemercie le 7 Janvier 1841 après quatre échecs. »
« Merci Monsieur Victor Hugo pour avoir répondu à nos questions. Nous vous souhaitons une bonne continuation »