La Vague de Todd Strasser par Gaëlle

Publié le par Professeur L

Auschwitz, Pologne.

Auschwitz, Pologne.

L'histoire débuta lors du cours de mon professeur d'histoire, Monsieur Ross.

Il décida ce jour-là de nous montrer un documentaire sur les camps de concentration et sur le nazisme en Allemagne. Pour ma part, comme une majeure partie de la classe, j'étais choquée. Je ne m'attendais pas à voir une telle horreur ni un tel massacre infligés à des humains. Nous n'avions pas compris comment il était possible qu'autant de soldats et de citoyens aient pu suivre un homme aussi pervers et monstrueux qu'Adolf Hitler.

Mais une seule question restait sans réponse : comment Hitler avait-il pu imposer ses idées sans que personne ne réagisse et ne s'y oppose ?

Nous avions demandé à notre professeur ce qu'il en pensait, mais celui-ci nous répondit que nous en saurions un peu plus bientôt. Monsieur Ross est un professeur génial, mais avec lui, nous ne savons jamais à quoi nous attendre.

Le lendemain, il était revenu avec des idées pleins la tête. Il décida de nous faire un cours sur la discipline. Durant la séance, nous devions, par exemple, nous déplacer dans la classe ou améliorer notre posture. Notre dos se devait d'être bien droit, et lorsque nous voulions prendre la parole, nous avions l'obligation de nous lever et de nous mettre à côté de notre table, et de commencer nos phrases par "Monsieur Ross". A la fin de ce cours, il nous donna un premier slogan résumant la séance : "la Force par la Discipline". Les jours passaient, et ce mouvement initié par Monsieur Ross prenait de plus en plus d'ampleur. Il prit le nom de "la Vague". J'étais surprise de remarquer que la classe était plus soudée qu'avant. Même Robert, qui était toujours le dernier, avait trouvé sa place. Mais le succès de ce mouvement ne resta pas seulement dans notre classe. Il atteignit aussi beaucoup d'autres élèves du lycée.

Dans un premier temps, la "Vague" rencontra rapidement un vif succès. Même si le mouvement générait de l'inquiétude auprès de certaines personnes (comme certains parents et professeurs), il suscitait une énergie nouvelle, de l'entraide et de la solidarité.

Puis, petit à petit , la Vague a pris de l'ampleur et on vit apparaître des incidents plus ou moins tristes et regrettables : les élèves ne voulant pas adhérer au mouvement étaient dénoncés ou encore refusés dans les tribunes des rencontres sportives. Un jeune élève juif s'est fait agresser en sortant du lycée, alors que d'autres recevaient des menaces, comme la rédactrice en chef du journal du lycée, qui était explicitement opposée au mouvement de la vague. Les choses allaient trop vite et semblaient dépasser tout le monde, même le professeur, à tel point que nous avions été informés que Monsieur Ross avait été convoqué dans le bureau du proviseur pour qu'il arrête l'expérience.

Avant de s'exécuter, Monsieur Ross proposa à tous ceux qui avaient rejoint le mouvement de rencontrer le dirigeant de la vague au niveau national. C'est avec horreur que nous aperçûmes le portrait du chef de ce mouvement : Adolf Hitler lui-même ! Ainsi les explications du professeur ne faisaient que confirmer l'expérience : nous nous étions demandé quelques jours auparavant pourquoi les nazis suivaient bêtement les ordres d'Hitler, et nous nous sommes rendu compte, moi y compris, qu'il était très simple de manipuler le cerveau de quelqu'un.

Nous, simples lycéens américains, avions porté un regard si critique sur le comportement de tant d'Allemands sous le régime nazi, alors que nous prenions la même direction, sans nous en rendre compte !

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