Comment empêcher la guerre ?

Publié le par Professeur L

4ème 1 – Année scolaire 2007-2008

Séquence 4 : explication et argumentation : pourquoi les hommes font-ils la guerre ?

Séance 3 :

 

VICTOR HUGO

DISCOURS D’OUVERTURE DU CONGRES DE LA PAIX

21 AOUT 1849

 

" Messieurs, si quelqu’un, il y a quatre siècles, à l’époque où la guerre existait de commune à commune, de ville à ville, de province à province, si quelqu’un eût dit à la Lorraine, à la Picardie, à la Normandie, à la Bretagne, à l’Auvergne, à la Provence, au Dauphiné, à la Bourgogne : Un jour viendra où vous ne vous ferez plus la guerre, un jour viendra où vous ne lèverez plus d’hommes d’armes les uns contre les autres, un jour viendra où l’on ne dira plus : Les Normands ont attaqué les Picards, les Lorrains ont repoussé les Bourguignons. Vous aurez bien encore des différends à régler, des intérêts à débattre, des contestations à résoudre, mais savez-vous ce que vous mettrez à la place des hommes d’armes ? Savez-vous ce que vous mettrez à la place des gens de pied et de cheval, des canons, […] des lances, des piques, des épées ? Vous mettrez une petite boîte de sapin que vous appellerez l’urne du scrutin, et de cette boîte il sortira, quoi ? une assemblée en laquelle vous vous sentirez tous vivre, une assemblée qui sera comme votre âme à tous, un concile souverain et populaire qui décidera, qui jugera, qui résoudra tout en loi, qui fera tomber le glaive de toutes les mains et surgir la justice dans tous les cœurs, qui dira à chacun : Là finit ton droit, ici commence ton devoir. Bas les armes ! Vivez en paix ! [Applaudissements] Et ce jour-là, vous ne serez plus des peuplades ennemies, vous serez un peuple ; vous ne serez plus la Bourgogne, la Normandie, la Bretagne, la Provence, vous serez la France. Vous ne vous appellerez plus la guerre, vous vous appellerez la civilisation !

Si quelqu’un eût dit cela à cette époque, messieurs, […] tous les gens sérieux, tous les grands politiques d’alors se fussent écriés : « Oh ! le songeur ! Oh ! le rêve-creux ! Comme cet homme connaît peu l’humanité ! Que voilà une étrange folie et une absurde chimère ! » - Messieurs, le temps a marché, et cette chimère, c’est la réalité. [Mouvement.]

Eh bien ! vous dîtes aujourd’hui, et je suis de ceux qui disent avec vous, tous, nous qui sommes ici, nous disons à la France, à l’Angleterre, à la Prusse, à l’Autriche, à l’Espagne, à l’Italie, à la Russie, nous leur disons :

Un jour viendra où les armes vous tomberont des mains, à vous aussi ! Un jour viendra où la guerre paraîtra aussi absurde et sera aussi impossible entre Paris et Londres, entre Pétersbourg et Berlin, entre Vienne et Turin, qu’elle serait impossible et qu’elle paraîtrait absurde aujourd’hui entre Rouen et Amiens, entre Boston et Philadelphie. Un jour viendra où la France, vous Russie, vous Italie, vous Angleterre, vous Allemagne, vous toutes, nations du continent, sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité, vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure, et vous constituerez la fraternité européenne, absolument comme la Normandie, la Bretagne, la Bourgogne, la Lorraine, l’Alsace, toutes nos provinces, se sont fondues dans la France. Un jour viendra où il n’y aura plus d’autres champs de bataille que les marchés s’ouvrant au commerce et les esprits s’ouvrant aux idées. – Un jour viendra où les boulets et les bombes seront remplacés par les votes, par le suffrage universel des peuples, par le vénérable arbitrage d’un grand sénat souverain qui sera à l’Europe ce que le parlement est à l’Angleterre, ce que la diète est à l’Allemagne, ce que l’Assemblée législative est à la France ! […] Un jour viendra où l’on verra ces deux groupes immenses, les Etats-Unis d’Amérique, les Etats-Unis d’Europe (Applaudissements), placés en face l’un de l’autre, se tendant la main par-dessus les mers, échangeant leurs produits, leur commerce, leur industrie, leurs arts, leurs génies…"

 

Comment empêcher la guerre ?

 

On peut empêcher la guerre :

 

- par le droit et la loi

- en faisant du yoga

- en cessant de fabriquer des armes

- en signant des papiers de paix (des traités)

- par l'éducation

- par l'intervention de l'ONU

- en empêchant les trafics d'armes

- en appartenant à l'Union Européenne.

 

Restitution synthétique de l'analyse du texte de Victor Hugo :

 

Victor Hugo nous dit qu'il n'y aura plus de guerre entre les nations européennes car en 1849, il n'y a plus de guerre dans la société française. En effet, la démocratie en France a été installée (c'est l'époque de la Deuxième République). Les anciennes régions rivales se sont unies.

De même que les anciennes seigneuries féodales ont arrêté de faire la guerre elles aussi, de même les nations européennes arrêteront de combattre. Victor Hugo utilise un discours argumentatif qui s'appuie sur une comparaison entre les anciennes seigneuries et les nations européennes. Victor Hugo utilise ce que l'on appelle un raisonnement par analogie. A la fin du premier paragraphe, il oppose la civilisation à la guerre.

Victor Hugo se serait opposé aux gens sérieux et aux hommes politiques au Moyen-Age s'il avait annoncé l'unité des régions en France. Victor Hugo compare l'Assemblée législative de la France, le Parlement anglais, la diète allemande à ce qui deviendra l'Assemblée des Etats-Unis d'Europe.

Victor Hugo répète "un jour viendra où..." comme un prophète (un devin, un voyant) qui sait ce qui se passera dans l'avenir. Cette anaphore permet de donner un effet d'insistance et une dimension prophétique. Victor Hugo veut nous persuader que nous serons comme les Etats-Unis d'Amérique.

Nous ne ferons plus la guerre en Europe dans l'avenir selon Victor Hugo. Or il y a un Parlement européen aujourd'hui en Europe, à Strasbourg, qui représente tous les citoyens européens, exactement comme l'avait prédit Victor Hugo dans ce texte. Il n'y a plus la guerre entre les nations européennes grâce à l'Union Européenne. Mais il n'y a pas encore de Président de l'Europe.

 


 


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