Le poète dans la ville

Publié le

 

SEQUENCE 1 : LE POETE DANS LA VILLE

 

 

 

Séance 1 : lundi 12 septembre 2011

 

Supports : Axel Bauer, « Au-dessus des villes », Charlélie Couture, « La Musique des villes ».

 

Objectif : comprendre deux visions poétiques opposées de la ville et comprendre l'originalité d'une description dynamique fondée sur le son.

 

 

 

Axel Bauer dans son texte veut en quelque sorte s'éloigner du monde. Il aime la solitude. Il en a marre des hypocrites. Il va en haut des immeubles pour être plus près des nuages et ne pas entendre les gens juger et se plaindre. Il n'aime pas le bruit des villes. Il a envie de s'enfermer dans sa « tour d'ivoire » pour être isolé du monde comme le poète romantique Lamartine dans « L'isolement ». La « tour d'ivoire », expression du poète français Sainte-Beuve dans Les Consolations en 1830, désigne le lieu dans lequel le poète se retire pour puiser l'inspiration et travailler sa poésie.

 

A la différence d'Axel Bauer, Charlélie Couture aime la ville et ses bruits. Cela ne le dérange pas d'entendre les gens se plaindre. Le poète décrit la ville essentiellement à l'aide de l'ouïe : « je tends l'oreille », « j'écoute les conciliabules », « à l'écoute aux aguets », « j'entends le son », « j'entends cette vieille pie », « symphonie de bruits », « les villes sont remplies de sons ». Le champ lexical de l'ouïe est très abondant. La description de la ville est dynamique parce qu'on peut lire et entendre que le chanteur se déplace partout dans la ville. L'auteur utilise les bruits de la ville comme une chanson.

 

 

Séance 2 : mercredi 14 septembre 2011

Objectif : comprendre une critique poétique de la ville industrielle

Support : "Les Usines", Les Villes Tentaculaires de Paul Verhoeren


Synthèse individuelle de Charlotte (4eA) :

 

Ce poème contient des rimes suivies (AA) ainsi que des rimes croisées (ABAB). Les vers dans ce texte sont des alexandrins (vers 1, 2, 8), des octosyllabes (vers 3, 4, 5, 9, 11 et 13) et des décasyllabes (vers 6, 7, 10, 12, 15 et 16). Des allitérations (c'est-à-dire la répétition d'un son basé sur une consonne) sont présentes dans ce texte comme la répétition en "p" dans le vers 12 ("ponts", "ports") ou encore celle en "m" dans le vers 3 ("mordent", "fument", "mâchoires"). Une assonance (c'est-à-dire la répétition d'un son basé sur une voyelle) en "o" se trouve également dans ce poème, dans le vers 4 ("monumentaux", "marteaux"). Tout ceci montre l'importance de la musicalité dans ce poème. Cette musicalité est très importante car elle reproduit le "tintamarre", le tohu-bohu, le chaos.

 

La scène se passe dans des usines de textile et de sidérurgie. Les vers 3, 4, 5 et 8, 9, 10, 11 le prouvent. Le poète possède deux visions différentes de ces usines : la vision fascinante et fantastique, où l'auteur est ébloui par cette technologie, ainsi que la vision terrifiante, représentant cette usine comme l'enfer, ce qui évoque un sentiment de peur. Ce poème contient également beaucoup de personnifications. Dans le vers 2 par exemple, le poète montre que les hommes à l'intérieur des usines maîtrisent la vapeur comme s'il s'agissait d'un animal. Il représente aussi les machines comme si elles étaient des bêtes féroces (vers 3). Toujours attiré par cette dimension infernale, l'auteur représente les feux des usines comme des "incendies" (vers 18), et associe ce feu à un animal qu'il faut "dompter" (vers 7). Il y a aussi de nombreuses énumérations où le poète exprime sa fascination pour la ville et le port en ébullition (vers 12). Il traduit le même sentiment et la même énergie débordante pour les machines situées dans l'usine (vers 15). L'auteur présente une autre personnification (vers 13) où celui-ci trouve tous ces bruits fantastiques. Le poète possède la même opinion que le chanteur Charlélie Couture, qui trouve son inspiration dans les bruits de la ville. Enfin, l'auteur trouve tous ces bruits fascinants et attrayants, mais lui donne un côté sombre et terrifiant, rappelant une véritable dimension infernale.

 

Synthèse collective des 4eA :

 

 

Ce poème contient des alexandrins et des octosyllabes. Les rimes sont suivies : « usines/cuisines/résines », et croisées (a/b/a) : « fument/monumentaux/enclumes ». Des assonances sont présentes : « marteaux monumentaux ». Le poème contient également des allitérations : « ports, ponts » Le rythme est rapide, car ce qui est décrit est en mouvement perpétuel. Le poète décrit une ville industrielle et des usines en pleine ébullition.

 

Ce poème apporte une vision positive et négative d'une ville industrielle et de ses usines. Il exprime sa fascination à travers des énumérations comme « voici les docks, les ports, les phares et les gares ». De plus, l'auteur compare les machines à des bêtes féroces : « des mâchoires d'acier mordent et fument ». Ici la métaphore est une personnification, car la machine fait penser à un animal ou à un monstre puissant et menaçant. La métaphore animale à la fin suggère la même idée : « dont les meutes de feu et de lueurs grandies mordent parfois le ciel, à coups d'abois et d'incendies. » ; « force prisonnière » est aussi une personnification. La force mécanique fait penser à un animal qu'il faut dompter : « dompte ». Il compare l'usine à l'enfer.

 

Mais l'usine ne possède pas seulement aux yeux du poète une dimension infernale. Il compare le travail dans l'usine au travail des dieux. D'où sa fascination et sa peur pour ce monde nouveau qui apparaît sous ses yeux.

 

 

Synthèse collective des 4eD :

 

 

Cette œuvre a été créée en 1895, en pleine révolution industrielle. Les usines ressemblent à des monstres menaçants : « se regardant avec les yeux cassés de leurs fenêtres », « ronflent terriblement usines et fabriques. » Cette description des usines est ce que l'on appelle une personnification, c'est-à-dire que l'auteur donne de la vie aux usines, en les comparant à des personnes vivantes. Les usines paraissent des châteaux forts avec leurs cheminées. Elles sont décrites comme des forteresses hostiles dans la deuxième strophe. Le paysage est sombre dans le poème : « les quais d'ombre et de nuit », « murs noirs », « yeux noirs », « le brouillard ». L'atmosphère est tendue et sinistre. La ville est aussi monotone : « immensément, par les banlieues », « par la banlieue, à l'infini » ; « longs murs noirs durant des lieues », « faubourgs lourds », « marquant sa barre à l'infini ». De plus, l'activité de l'usine ne s'arrête jamais : « ronflent le jour, la nuit ». Tout ceci appartient aux champs lexicaux de la nuit et de l'immensité. On peut donc en conclure que ce texte est descriptif.

 

L'auteur nous présente une vision négative ou péjorative de la ville industrielle car celle-ci pollue (vers 12-13, vers 2). De plus, les ouvriers sont exploités (vers 6). La ville industrielle produit de la misère. Le paysage est glauque.

 

Ce texte est un poème car il est écrit en vers et en strophes. La monotonie du paysage est soulignée par la musicalité créée à partir des rimes riches, suffisantes, suivies, internes et embrassées. On a même un refrain qui fait penser à une lamentation.

 

 

 

Séance 3 : jeudi 06 octobre 2011

 

Support : « Les yeux des pauvres » de Charles Baudelaire

 

Objectif : comprendre un poème en prose et le double message : critique des inégalités sociales et de l'illusion de l'amour fusionnel

 

 

 

Ce texte intitulé « Les yeux des pauvres » de Charles Baudelaire est un poème en prose. Ce texte évoque le contraste entre les riches et les pauvres et l'amour. La musicalité est présente dans ce poème. L'auteur fait en effet des rimes : « blancheur », « splendeur », « ardeur »/ rimes en [é] : « café », « inachevées », « fatiguée ». Le narrateur utilise des assonances et des allitérations : « neuf » répété comme dans un refrain. Le vocabulaire est riche, soutenu et recherché : « toute la mythologie mise au service de la goinfrerie », « déesse », « nymphe », « Hébé » et « Ganymède ».

 

Enfin, le poète multiplie les figures de style pour composer son texte : énumération, comparaison. Les phrases obéissent pour la plupart à un rythme ternaire.

 

La scène se passe à la fois dans un café et sur le boulevard : « devant un café neuf qui formait le coin d'un boulevard neuf. » Le café est très beau. Le poète décrit le café, notamment à l'aide de la vue : « le café étincelait ». Cet endroit est luxueux, comme le prouvent les mots suivants : « tout l'or du monde », « les ors », « les murs aveuglants de blancheur », « les nappes éblouissantes des miroirs ». Tous ces mots appartiennent au champ lexical de la vue. Le narrateur emploie une longue énumération qui nous apprend que le café est opulent. Il manifeste une richesse ostentatoire. On voit qu'il y a des gens riches à l'intérieur du café dans la description parce qu'ils montrent leurs richesses avec leurs animaux de compagnie. Apparemment, le café est fréquenté par des aristocrates.

 

A la vue de ce café, les pauvres sont éblouis. Le poète utilise une variation de points de vue d'un personnage à l'autre : il épouse d'abord le regard du père, puis des deux fils. L'écrivain dresse un portrait de cette famille qui suscite de la pitié et de la compassion : « brave homme », « je me sentais un peu honteux ».

 

Ce poème dénonce le contraste entre les riches et les pauvres et surtout l'égoïsme et l'indifférence des riches envers les pauvres. Ainsi le poète se rend compte que la femme qu'il pensait aimer d'un amour fou (« toutes nos pensées nous seraient communes à l'un et à l'autre ») est en réalité profondément égoïste et ne partage pas du tout ses sentiments. Baudelaire dénonce donc l'illusion de l'amour fusionnel : « le plus bel exemple d'imperméabilité féminine qui se puisse rencontrer », « la pensée est incommunicable, même entre gens qui s'aiment ! ».

 

Synthèse collective des 4eD :

 

 

Ce texte est un poème écrit en prose. Le langage est soutenu : « splendeurs », « éblouissantes », « le plus bel exemple d'imperméabilité féminine qui se puisse rencontrer ». Ce poème est composé de rimes : « café », « fatiguée », « étincelait », « inachevée » ; « splendeurs », « blancheur », « ardeur ». La troisième strophe comporte une longue énumération (accumulation). Enfin, le poète utilise un rythme ternaire. Toutes ces caractéristiques (vocabulaire recherché, musicalité, style et rythme) prouvent que ce texte est un poème en prose.

 

Ce texte exprime un certain regard sur la pauvreté. Ce poème décrit une famille pauvre composée d'un père et de deux enfants. Le cadet est porté par le père. Dans les bras de son père, il semble être trop faible pour marcher ou se tenir debout : « un petit être trop faible pour marcher ». Il souffre peut-être d'une maladie de croissance ou de malnutrition. Le père a une « barbe grisonnante ». On dirait qu'il vieillit plus vite à cause de la pauvreté : « il remplissait l'office de bonne ». Ils sont « tous en guenilles ». Le narrateur essaie de lire leurs pensées à travers leurs regards d'où le titre du poème : « les yeux des pauvres ». L'auteur dresse le portrait de ces trois personnages. Il change de point de vue, en passant du regard du père à ceux de ses fils. Tous trois sont fascinés et émerveillés par la beauté luxueuse du café. Ils sont en admiration : « que c'est beau... » « avec une admiration égale. »

 

Baudelaire décrit le café à l'aide d'une énumération entre la ligne 10 et 16. Cette énumération permet de montrer que le café est grand, beau, et d'une richesse ostentatoire.

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :