L'horreur d'Elise

Publié le par Professeur L

L'horreur. Des cadavres. Partout. A genoux, je regardais, hypnotisée et horrifiée, ce massacre. Du sang, des têtes, des épées. Des cris, des pleurs et encore des cris. La peur me paralysait. Une épée s'approcha de moi. Je fermai les yeux et perdis connaissance.

Quand je rouvris mes yeux, j'étais allongée. J'entendais toujours des cris, mais il n'y avait personne. Personne, sauf un soldat qui s'agenouilla près de moi. Il sourit et me dit :

" Comment vous sentez-vous ? "

Je ne lui répondis pas. Allait-il me tuer ? Il reprit :

" N'ayez pas peur. Je ne vous veux aucun mal. Allez-y. Asseyez-vous. Vous sentez-vous mieux ?

- Oui, articulais-je péniblement. Pourquoi vous ne me tuez pas ?

- Je fais mon service militaire, mais je suis pacifiste. Pour un soldat, c'est un comble, n'est-ce pas ? Je suis contre ce massacre. Mes camarades de régiment se sont laissé influencer par les discours de nos supérieurs. Les chiens ! Toutes ces histoires de religions sont stupides. Que vous soyez catholique, protestant, musulman, ou d'une autre religion, vous êtes d'abord et avant tout un Homme."

Il poussa un soupir, se leva, fit quelques pas et ouvrit une petite porte. Ensuite, il me releva et nous entrâmes dans une salle où était assise une vingtaine de personnes. Je repris la parole :

"Nous sommes des protestants. C'est pour cela qu'on nous massacre. Eux, ces catholiques sanguinaires, fous, qui se croient tout permis. Nous ne leur avons rien fait.

- Je suis catholique. Et je ne vous tuerai pas.

- Je le sais. Je suis entièrement d'accord avec votre discours. Si seulement, ces soldats et surtout leurs chefs pouvaient être comme vous. Ces soldats ne font qu'obéir aux ordres comme des chiens dociles, et...

- Pas tous les soldats ! me coupa-t-il. Regardez-moi ! J'ai refusé de les écouter. Alors oui, je risque de me faire tuer par l'armée, mais j'ai choisi de me battre contre les injustices !

- Tout le monde n'en est pas capable. Cette guerre est un massacre inutile d'innocents, uniquement pour faire plaisir aux gens qui ont du pouvoir et qui aiment les combats. Ils veulent montrer leur force, mais, si l'Homme meurt, les Idées restent. Qu'ils nous tuent ! La religion protestante existera encore dans le futur. Ils croient qu'ils peuvent tout maîtriser. Quels idiots !"

Je me tus, haletante. Tous ces yeux, d'où sortaient parfois des larmes, étaient tournés vers moi. Le soldat me sourit. Ma vie était ombre, ce jour-là, elle devint lumière, tel l'astre lumineux sortant de derrière la masse noire.

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