Autoportrait d'Henri Aimé Gauthé par Sébastien
Mémorial franco-britannique de Thiepval en l'honneur des soldats tombés lors de la Bataille de la Somme en 1916.
L'auteur de ce texte est Henri Aimé Gauthé qui est un soldat français de la Première Guerre mondiale. Ce texte est un poème en alexandrin. Chaque hémistiche s'oppose en formant des antithèses : "Je suis doux et timide/avec des airs pervers." Au début il montre qu'il n'est pas de nature violente, puis après il insiste sur sa transformation à cause de la guerre qui est horrible. Il avoue prendre plaisir à faire le mal : "Je fais pour m'amuser des piqûres atroces." Il emploie un vocabulaire péjoratif : "pervers", "gros et gras", "de caricature". Tout cela montre qu'il a une double personnalité.
On voit que ce poème est très travaillé car il y a des parallélismes de construction : les antithèses sont toutes construites de la même façon dans chaque alexandrin. Les structures grammaticales se répètent. On peut également remarquer que le poète se sent mal dans sa peau à cause de son physique qui pour lui est déplorable à cause de la guerre, mais aussi de son moral. Il est dépité car il tue et fait du mal. Il ne prend plus soin de lui comme le montre le vers 12 : "Je suis inélégant avec désinvolture". Le soldat se délaisse de plus en plus. L'auteur utilise aussi une comparaison pour montrer que la guerre est terrible : "J'ai la lèvre rouge comme une fraîche blessure".
Le soldat ne veut pas qu'on le prenne pour un héros malgré son courage et sa bravoure. Il se prend pour un anti-héros. Il n'a pas le caractère d'un héros traditionnel. Dans ce poème, l'auteur écrit pour témoigner de l'horreur de la guerre et il se soulage en employant une catharsis, c'est-à-dire qu'il se purifie, il exprime son vécu pendant la guerre et ses atrocités, et cela le soulage. Grâce à ce poème, le soldat se vide de tous ses problèmes dûs à la guerre. Pour moi, ce soldat est digne, c'est-à-dire qu'il mérite la reconnaissance de tous. Il a perdu tout son caractère humain, il est déshumanisé à cause de la guerre, il a perdu toutes ses qualités humaines.