Entraînement au brevet. L'humanisme en danger : copie d'Emmy (Rhinocéros, extrait de l'acte III)

Publié le par Professeur L

Les questions sont extraites du manuel de français 3e, Colibris, éditions Hatier, ouvrage réalisé sous la direction d'Hélène Potelet.

1. De quoi Bérenger cherche-t-il à convaincre Dudard dans l'ensemble de ce passage ?

Dans cette scène, Bérenger essaie de retenir Dudard. Il veut l'empêcher de se transformer en rhinocéros comme les autres : "votre devoir est de vous opposer à eux, lucidement, fermement. Bérenger veut que Dudard reste humain et qu'il ne suive pas leurs collègues de travail tous transformés en rhinocéros.

 

2. En quoi le devoir consiste-t-il selon Dudard ? Selon Bérenger ?

Selon Dudard, son devoir est de suivre ceux qui se sont transformés et de ne pas les abandonner : "Mon devoir m'impose de suivre mes chefs et mes camarades, pour le meilleur et pour le pire." Quant à Bérenger, son devoir est ne pas abandonner son humanité même s'il faut pour cela abandonner les collègues : "Vous avez trop bon cœur, vous êtes humain." Pour Bérenger, tout ce qui compte, c'est de garder son humanité.

 

3. "S'il y a à critiquer, il vaut mieux critiquer du dedans que du dehors." (l.16) L'argument de Dudard vous semble-t-il valable dans l'absolu ?

L'argument de Dudard est valable dans l'absolu car il vaut mieux critiquer lorsqu'on a vécu un drame que de critiquer sans savoir de quoi on parle. Malheureusement, cet argument n'est pas valable dans la pièce. Perdre son humanité et se transformer en rhinocéros est un événement tragique. De plus, cet argument n'est pas valable car en perdant son humanité, il perdra sa lucidité, sa manière de penser, mais il ne semble pas s'en rendre compte : "je conserverai ma lucidité." "Toute ma lucidité" Un animal ne réfléchit pas comme nous. Et se transformer en animal car "il vaut mieux critiquer du dedans que du dehors" est absurde. Dudard se sert d'une excuse pour aller les rejoindre : "il les a rejoints, où est-il maintenant ?" Rien ne vaut son humanité.

 

4. Que pensez-vous des remarques de Daisy ? Que dévoilent-elles de son caractère ?

Les remarques de Daisy nous montrent qu'elle est indolente. Une didascalie nous informe qu'elle répond "mollement". Elle n'a pas l'air de se rendre compte du danger de la situation : "nous vous regrettons beaucoup, Dudard, mais nous n'y pouvons rien." Daisy laisse faire Dudard en respectant sa décision mais elle donne une impression de fille naïve. Ses phrases sont très rares et les seules qu'elle prononce ne sont pas utiles au déroulement de la pièce. Elle répète sans cesse : "nous n'y pouvons rien", comme pour montrer qu'elle ne veut pas se battre contre la rhinocérite.

 

5. Contre quoi Ionesco met-il en garde les humains à travers ce passage ? Jugez-vous la scène plutôt comique ? Plutôt tragique ? Justifiez votre réponse.

Ionesco nous montre que ce n'est pas difficile de perdre son humanité. Pourtant celle-ci est très importante. L'auteur nous prévient et nous conseille de ne jamais abandonner ce qui fait de nous des humains. Bérenger, lui, a compris l'importance de l'humanité et refuse de suivre les autres : "retenez-le. Il se trompe. Il est humain." Malheureusement, d'autres personnes suivent les rhinocéros. Comme Dudard, ils n'ont pas conscience de la gravité de leur action. Ils veulent juste être comme tout le monde : "Ils sont tous pareils, tous pareils." La différence est comme une sorte de honte. Ionesco a remarqué que dans la réalité la notion de suivre les autres sans se poser de question est très présente. Il essaie de démontrer grâce à cette scène fantastique ce que le monde serait si les personnes perdaient leur humanité et devenaient faibles d'esprit comme Dudard : "Vous aussi, vous êtes un faible, Dudard." Cet exemple montre qu'en abandonnant notre humanité, on perd également une force qui est en nous. Mais aussi qu'en faisant le choix de se transformer, Dudard n'a pas lutté pour son humanité.

Je trouve la scène tragique car Bérenger et Daisy sont face à Dudard qui a déjà fait son choix. Le destin de Dudard au début de la scène était déjà scellé car on remarque que, lorsque Bérenger en lui signalant que l'homme est supérieur aux rhinocéros, Dudard a des doutes : "Je ne vous approuve pas non plus." C'est un signe que sa transformation avait déjà commencé. Bérenger se bat et tente de le convaincre en vain : "revenez Dudard. On vous aime bien, n'y allez pas !"Je ne pense pas que la scène soit comique. Un homme se laisse tenter par les rhinocéros et abandonne son humanité. Rien n'est drôle là dedans.

Entraînement au brevet. L'humanisme en danger : copie d'Emmy (Rhinocéros, extrait de l'acte III)
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