Germinal de Zola, chapitre 3, première partie, commentée par Lyna et Yasmine
Commentaire rédigé par Lyna et Yasmine
Tout d’abord l’auteur décrit un monde infernal. Les mineurs travaillent dans des conditions inadmissibles. Ils ne sont pas à l’aise pour travailler : « les quatre haveurs venaient de s’allonger les uns au-dessus des autres », « rester couché sur le flanc, le cou tordu, les bras levés et brandissant de biais la rivelaine ». En plus de ces positions atroces, ils travaillent dans un endroit étroit : « cet endroit de cinquante centimètres ». Maheu souffre le plus car dans la mine « la température montait jusqu’à trente degrés », ce qui provoque des étouffements. Les ouvriers travaillent dans l’obscurité. Ils doivent donc ramener leurs lampes avec eux. Celles-ci augmentent l’effet de chaleur : « qui chauffait son crâne […] lui brûlait le sang ». Leur hygiène est insalubre à cause de la « houille grasse » et du « charbon » qui les noircit. Les ouvriers travaillent dans la souffrance et dans la violence comme le prouve le champ lexical de la douleur et de brutalité : « se traînant », « meurtrir », « brûler », « violemment », « sueur ». La mine nous fait penser aux Enfers mythologiques ou bibliques. Plusieurs mots dans le texte y font référence : « mort », « ténèbres », « noir inconnu », « des formes spectrales ». On est donc dans un registre fantastique. La chaleur de la mine amplifie cette dimension car elle nous fait penser au feu des Enfers.
En outre, l’auteur met en avant la routine des ouvriers qui sont déshumanisés. On évoque la déshumanisation car les mineurs travaillent comme des machines. Ils ne sont pas décrits comme des humains. L’auteur ne les décrit pas entièrement. Il fragmente les parties de leur corps : « hanche », « bras », « yeux ». C’est une métonymie. Les travailleurs ne communiquent pas, aucune parole n’est échangée entre eux. Les bruits dans la mine empêchent les travailleurs de penser et de parler : « pas une parole n’était échangée », « on n’entendait que ces coups irréguliers », « les bruits prenaient une sonorité rauque ». Un des cinq sens est absent : celui de la vie, car les mineurs sont dans le noir : « on ne distinguait rien ». L’écrivain insiste sur la déshumanisation en soulignant la « fatigue » des ouvriers.
Au terme de cette analyse, on peut constater que les conditions de travail des mineurs sont très compliquées, à l’image du tableau La Forge d’Adolph von Menzel. Le point commun entre notre texte et ce tableau réside dans la mise en évidence de la souffrance des ouvriers. Ceux-ci sont déshumanisés, et ils sont même décrits comme le fait Emile Verhaeren des habitants de la ville dans le recueil Les Villes tentaculaires. Ils sont décrits uniquement par les parties du corps. Et les machines sont plus imposantes que les hommes, en plein de la révolution industrielle.