Germinal de Zola, quatrième partie, chapitre 7, commentaire de Sarah E. et Sarah D.

Publié le par Professeur L

Germinal de Zola, quatrième partie, chapitre 7, commentaire de Sarah E. et Sarah D.

Texte 5

 

Année scolaire 2018-2019 – Lycée Cassini (Clermont-de-l'Oise)

Le roman et la nouvelle au XIXe siècle : réalisme et naturalisme

Etude d'une œuvre intégrale : Germinal de Zola (1885)

Séance 3 : Germinal - Zola - Quatrième partie - chapitre 7

Comment l'auteur met-il en scène un nouveau prophète, menaçant et vengeur, de la révolution ?

Commentaire de Sarah D et Sarah E

Les remarques en italique sont rajoutées par le professeur.

 

            Dans ce texte, un discours épique et polémique dénonçant l’exploitation des mineurs est instauré.

            Le discours d’Etienne est polémique car le champ lexical de la misère et de la souffrance est utilisé, ce qui nous fait comprendre que les mineurs sont exploités et ont des conditions de vie pitoyables : « terrible », « misère », « usé à la mine », « affamée », « les maladies des mineurs », « misérable », « on les parquait », « esclavage », « brute encrassée, « meurt-de-faim ». La direction des mineurs est personnifiée : « mangée par la compagnie », ce qui apporte un éclairage décisif sur la monstruosité et l’indifférence des supérieurs qui abusent de leurs pouvoirs. Tout repose sur l’exploitation : « cent cinquante francs de pension à un vieillard de soixante ans. » Grâce au point de vue interne qui nous plonge dans la conscience d’Etienne, nous constatons le mépris que les gérants de la mine ont envers les mineurs, ce qui leur est insupportable et humiliant, comme le lecteur peut le ressentir grâce au discours indirect libre.

            La dimension polémique du discours apparaît également dans la violence des accusations portées contre les gérants de la compagnie : en effet, Etienne accuse le système qui exploite les mineurs d’être corrompu : « on paie des pots-de-vin à des ministres », ce qui nous éclaire sur le fait que le travail et l’argent produit par le travail des mineurs servent avant tout à entretenir les plus riches qui ne travaillent pas.

 

            Le discours d’Etienne Lantier est également épique. Nous le comprenons dès le début de l’extrait car les phrases sont courtes et les mots frappants : « si violemment », « criant vengeance ». Dans ce passage, Etienne évoque sur un ton prophétique « une armée » qui « poussait des profondeurs des fosses ». Cette image d’une armée naissante et en marche est un motif de l’épopée. Il y a bien sûr ici un sens littéral et un sens allégorique. L’armée désigne d’abord les mineurs encrassés de charbon, à cause de leur travail dans la mine d’où ils remontent à la fin de leur journée. Ensuite le sens allégorique : les mineurs sont comparés à une « armée », animés par la révolte. L’auteur donne un aspect apocalyptique à cette armée qui semble sortir des ténèbres : « poussait des profondeurs des fosses ». Cet aspect apocalyptique nous permet de nous plonger dans une scène fantastique et effrayante, presque surréaliste. Car l’effet de masse produit par la métaphore de l’armée donne l’image d’une révolution cosmique contre l’injustice dont sont victimes les mineurs exploités.

 

 

                Le discours que tient Etienne a des aspects apocalyptiques, comme on peut le lire dans l’Évangile selon saint Jean, qui évoque la destruction de l’humanité et du monde. Cette destruction est le résultat d’un bouleversement profond dont les mineurs en révolte sont pour Etienne le premier avertissement.

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