Les Contemplations de Victor Hugo : dossier de lecture de Justine en seconde 16. Première partie

Publié le par Professeur L

Victor Hugo en exil sur l'île de Guernesey, sous le Second Empire.

Victor Hugo en exil sur l'île de Guernesey, sous le Second Empire.

Interview de Victor Hugo

« -Bonjour M Hugo, merci d’avoir accepté d’être interviewé. Vous qui êtes un grand poète du XIXème siècle, parlez-nous un peu plus de votre vie. Quand êtes-vous né ?

 

-Victor Hugo : Je suis né le 26 février 1802 à Besançon et je suis le troisième fils de Léopold Hugo et Sophie Trébuchet.

 

-Très bien. Maintenant parlez-nous de vos parents. Qui est votre père ?

 

-Victor Hugo : Mon père est Joseph Léopold Sigisbert Hugo. Il est né le 15 novembre 1773 à Nancy. Mon père a gravi des échelons dans la hiérarchie militaire au côté des Bonaparte. Peu après ma naissance, il devient gouverneur d’Avellino en Italie puis gouverneur de trois provinces d’Espagne où le roi Joseph Bonaparte, le nomme comte en 1811. Peu après, Napoléon Ier le nomme général d’Empire. Cependant la chute de Napoléon et le retour des Bourbon entraîne la disgrâce et l’exclusion de mon père des armées royales. Malheureusement mon père meurt en 1828 dans la maison de mon frère Abel à cause d’une attaque d’apoplexie foudroyante.

 

-Qui est votre mère ?

 

-Victor Hugo : Ma mère est Sophie Trébuchet. Elle est née le 19 juin 1772 à Nantes. Elle est issue de la bourgeoisie nantaise. Mes grands-parents sont morts jeunes donc ma mère a vécu après de sa tante à Châteaubriant. Ma mère a rencontré mon père en 1796 lors de la Révolution française à Châteaubriant. Alors elle a décidé de le suivre à Paris puis dans la famille de mon père à Lunéville puis à Bastia et à Besançon où mon père est successivement nommé. C’est au cours de ses déplacements que ma mère met au monde trois garçons : Abel en 1798 puis Eugène en 1800 et enfin moi en 1802. En 1813, ma mère se sépare de mon père donc je me suis installé avec elle à Paris car elle avait une liaison avec le général d’Empire Victor Fanneau de la Horie. Je l’aimais comme mon second père. Ma mère décède le 27 juin 1821.

 

-Merci beaucoup. Maintenant parlons un peu plus de votre enfance et de votre jeunesse. Racontez-nous ceci ?

 

-Victor Hugo : J’étais un enfant fragile, ma mère me donnait beaucoup d’attention et dormait régulièrement auprès de moi. J’ai passé mon enfance au 8 rue des Feuillantines dans le 5ème arrondissement de Paris. J’ai passé de nombreux séjours à Naples et en Espagne à la suite des affectations militaires de mon père. En 1813, avant de rejoindre mon père, nous avons fait une halte à Hernani qui est une ville du pays basque espagnol. J’étais en pension avec mes frères Abel et Eugène dans une institution religieuse de Madrid (le Real Colegio de San Antonio de Abad). Comme je l’ai dit précédemment, ma mère se sépare en 1813 de mon père pour se mettre avec Victor Fanneau. En 1815, moi et mon frère allons en pension Cordier. C’est vers 13 ans, que j’ai commencé à versifier. J’étais autodidacte et j’ai appris seul la rime et la mesure. Ma mère et mon frère Eugène m’encouragés, ce qui me donné des ambitions immenses. J’ai d’ailleurs par la suite noté dans mon journal « Je veux être Chateaubriand ou rien ».

 

- Avez-vous participé à des concours ? Parlez-nous de vos succès.

 

-Victor Hugo : Oui j’ai participé à plusieurs concours. En 1817, j’ai participé à un concours de poésie organisé par l’Académie Française où j’ai reçu une mention. Puis j’ai participé et gagné à des concours organisés par l’Académie des Jeux floraux de Toulouse. En 1819, j’ai gagné un Lys d’or grâce à mon poème La statue de Henri IV puis en 1820 une Amaranthe d’or grâce à mon poème Les vierges de Verdun. A l’âge de 19 ans, j’ai écrit mon premier recueil de poèmes qui s’intitule Odes. Les exemplaires se sont écoulés et le roi Louis XVIII m’a octroi une pension annuelle de 1000 francs ce qui me permettait de vivre de ma passion et d’épouser mon amie d’enfance Adèle Foucher.

 

-Quelles ont été vos sources d’inspiration pour écrire vos poèmes ?

 

-Victor Hugo : J’ai trouvé l’inspiration un petit peu partout. Tout d’abord il y a le cénacle qui est un groupe d’intellectuels de la Comédie humaine d’Honoré de Balzac. En 1827, j’ai renoué le dialogue avec mon père ce qui m’inspira les poèmes Odes à mon père et Après la bataille. D’ailleurs mon père meurt en 1828. En 1829, j’ai écrit deux courts romans Les Orientales et Le dernier Jour d’un condamné où j’ai présenté mon dégoût pour la peine de mort. De 1830 à 1843, je me suis beaucoup investi dans le théâtre. En 1830, j’ai créé Hernani qui est une œuvre romantique qui a fait succès. En 1833, je rencontre l’actrice Juliette Drouet qui elle, m’a apporté de l’inspiration pour de nombreux poèmes et elle me sauvera de l’emprisonnement pendant le coup d’état de Napoléon III. J’ai créé aussi la pièce de théâtre Marie Tudor qui est inspirée de la vie de la reine Marie I. La mort de mon frère Eugène m’a également inspiré pour écrire le poème À Eugène vicomte H en 1837. La mort de ma fille Léopoldine m’a très abattu et m’inspira plusieurs poèmes composant le recueil de 158 poèmes Les Contemplations que je publierai en 1856 et dont l'un de mes poèmes Demain, dès l'aube.... Le coup d’Etat du 2 décembre 1851 m’inspire Histoire d’un crime et je prends pour cible le second empire en écrivant en 1853 Les châtiments. Enfin je rends hommage au peuple du Guernesey dans mon roman Les travailleurs de la mer.

 

-Quelles sont vos œuvres principales et quels sont leurs thèmes ?

 

-Victor Hugo : Mes principaux romans sont Notre dame de Paris en 1831, le nom vient de la cathédrale puisque l’intrigue du roman se passe là-bas. L’histoire du roman Les Misérables en 1862 évoque l’émondeur de Farevolles, Jean Valjean qui est condamné au bagne pour un pain volé parce que les enfants de sa sœur avaient faim. Enfin Les Travailleurs de la mer en 1866 je l’ai écrit à Hauteville House durant mon l'exil dans l'île anglo-normande de Guernesey. J’ai d’ailleurs décidé d’aller sur cette île car Napoléon III est décédé sur cette petite île. Mes principales poésies que j’ai écrites sont Les Orientales en 1829. Dans ce recueil je décris les paysages de l’Orient méditerranéen, je partage mon opinion sur la guerre d’indépendance grecque. Enfin je décris l’Orient. J’ai écrit Les Châtiments en 1853 qui est un recueil. Je l’ai écrit pendant l’exil sous l’impression du coup d’Etat qui a instauré le second Empire. Les Contemplations que j’ai écrites en 1856 est un recueil principalement pour ma fille Léopoldine qui est décédée. Ce décès m’a énormément affecté. Dans ce recueil je retrace également des moments de ma jeunesse qui m’ont marqué. Enfin La Légendes des siècles est destiné à dépeindre l’Histoire et l’évolution de l’Humanité. Au niveau du théâtre mes plus grandes œuvres sont Hernani, c’est l’histoire d’Hernani qui est un fils d’un homme décapité sur ordre du père de Don Carlos qui veut venger son père. Enfin Ruy Blas est l’histoire de Don Salluste, ministre du roi d'Espagne, qui vient de tomber en disgrâce et d'être exilé par ordre de la jeune reine. Il jure de se venger et songe un moment à se servir dans ce but de son cousin, don César de Bazan, homme perdu de débauches ; mais celui-ci, apprenant qu'il s'agit de tendre un piège à une femme, se récrie et refuse avec fierté.

 

-On dit que vous êtes un homme engagé politiquement. Est-ce vrai ?

 

-Victor Hugo : Oui bien sûr je suis un homme engagé. Je suis orateur à l’Assemblée Nationale sous la IIème République. Je suis un opposant du second empire depuis Jersey et Guernesey où je me suis exilé pour échapper à la répression. Je m’engage pour la dignité de l’être humain, pour l’abolition de la peine de mort et la liberté de la presse. Mais j’incarne aussi une autre façon de concevoir la politique, et de la faire : en poète je veux que « le cœur pense » comme j’écris moi-même. 

 

-Pourquoi utilisez-vous le romantisme ?

 

-Victor Hugo : Je l’utilise car pour moi l’expression des sentiments personnels, dire ce que l’on pense est primordial. Le but est de faire connaitre nos expressions et faire cesser l’aspect fictif que les gens donnent au poème et au roman. Le romantisme est une sorte de refuge pour s’évader et oublier.

 

-Enfin comment avez-vous commencé à utiliser ce mouvement ?

 

-Victor Hugo : J’ai commencé avec la préface de Cromwell qui est devenue un manifeste du romantisme. L’écriture de cette préface est un violent réquisitoire jeter « à la tête des Goliaths classiques ». Elle décrit l’opposition entre les écrivains modernes et les autres. Ainsi, je prophétise l’arrivée d’une nouvelle génération d’écrivains qui n’hésitera pas à mélanger le beau et le laid, le drame et le comique pour créer une littérature qui « changera toute la face du monde intellectuel ». Je me moque des classiques car pour eux tout doit être sublimé. Le théâtre classique est un manque d’originalité.

 

-Merci beaucoup d’avoir pris de votre temps pour vous entendre parler.

 

-Victor Hugo : C’est moi qui vous remercie de m’avoir écouté. »

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