"Parfum exotique" de Charles Baudelaire par Enzo

Publié le par Professeur L

Paul Gauguin, Montagnes tahitiennes, 1891, huile sur toile, Minneapolis Institute of Art, USA.

Paul Gauguin, Montagnes tahitiennes, 1891, huile sur toile, Minneapolis Institute of Art, USA.

Le poème s'intitule "Parfum exotique" de Charles Baudelaire. Il est composé de deux quatrains et de deux tercets. Il est écrit en alexandrin. C'est un sonnet.

Le poème exprime une relation intime entre l'auteur et son amante Jeanne Duval : "ton sein chaleureux". Le poète éprouve du bonheur : "rivages heureux". Il est stimulé par l'odorat, le parfum de son amante, et le toucher : "Je respire l'odeur de ton sein chaleureux". L'odorat et le toucher sont associés. Dans le premier quatrain, il y a aussi la vue : "l'oeil", "je vois", "éblouissent", "feu", "soleil", "les deux yeux fermés". Ce poème est le récit du rêve qu'il fait dans les bras de son amante : "ton sein chaleureux". Ils se tutoient, ce qui prouve qu'ils se connaissent de façon intime. Dans le deuxième quatrain apparaît le goût : "des fruits savoureux". Il rêve qu'il est sur une "île paresseuse où la nature donne". Il a l'impression qu'il est au paradis. On voit dans le deuxième quatrain une métamorphose de la femme en île paradisiaque. C'est un endroit tranquille, calme, sauvage, propice à l'oisiveté. La nature y est généreuse, dense et luxuriante : "des arbres singuliers", "la nature donne". Cette île tropicale est chaleureuse : "charmants climats", "soleil", "tamariniers", "rivages heureux", "fruits savoureux". Sur cette île, les hommes sont beaux : "des hommes dont le corps est mince et vigoureux", et les femmes sont franches, honnêtes, sincères et naturelles : "dont l’œil par sa franchise étonne". Ils vivent en harmonie et en symbiose avec la nature.

"Parfum exotique" de Charles Baudelaire par Enzo

Dans le premier tercet, la femme devient un port : "je vois un port rempli de voiles et de mâts". Le poète a l'impression de voyager, de s'évader, de partir vers l'ailleurs, vers l'infini. C'est la sensualité, le jeu de correspondances entre les cinq sens, qui provoque la rêverie érotique puis exotique. L'odorat provoque le toucher, qui engendre la vue, qui provoque le goût, qui engendre à la fin l'ouïe. Le poète éprouve un plaisir intense. Il est à l'apothéose, à l'apogée, au paroxysme du plaisir. Le poème est très sensuel, grâce aux cinq sens. Tout est harmonie, "calme, luxe et volupté" comme Baudelaire l'écrit dans un autre poème très célèbre des Fleurs du Mal qui s'intitule "L'Invitation au voyage". Pour finir, grâce au jeu des sensations, à la volupté, aux correspondances entre les sens, l'âme du poète voyage vers un autre monde, fait d'harmonie et d'unité, infini.

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