L'homme de bois de Jade

Publié le par Professeur L

L'homme de bois
Conte écrit par Jade

Je m'appelle George, mais tout le monde m'appelle "l'homme de bois", signifiant la présence de ma jambe droite en bois toute rafistolée. J'ai un Ara de couleur mordorée et grenat recouvrant ses plumes de poussière. Cet animal, je l'avais trouvé au milieu de la forêt sur un tas de feuilles de couleur vert foncé. Cet oiseau est une sorte de perroquet qui était mon seul ami, mon seul compagnon et ma seule famille. Moi, je n'étais que vêtu de haillons et de chaussures trouées, ce qui témoignait de ma pauvreté au village de Venterbot. Venterbot est le village où j'habite, où les gens me traitaient comme un paria, une personne maltraitée.
Un beau jour, alors que le village où j'habite était en pleine placidité, un homme vieux comme le monde m'aborda. Il était grand et mince, avait des rides sur le visage, les cheveux blancs d'une éclaircie lumineuse et des yeux noir sombre. Il me dit alors :
" Commment t'appelles-tu ?"
Je répondis :
" Je m'appelle George, mais tout le monde m'appelle l'homme de bois. "
Mon action était alors de soulever la couverture qui me recouvrait chaudement et montrer ma jambe de bois. L'homme fut surpris de ma jambe mais continua sa conversation :
" Que fais-tu ici ?"
Je fus surpris à mon tour de toutes ces questions et lui dis alors :
" Pourquoi me posez-vous toutes ces questions ? Qui me dit que vous n'êtes pas comme tous les autres ici ? Et qui êtes-vous d'abord ? "
L'homme répondit :
" Je suis ton seul espoir dans ce monde."
Je dis alors :
" Qu'est-ce que vous insinuez ? "
L' homme :
" J'ai une mission pour toi, homme de bois. Une mission qui t'aiderait à être un homme riche et plus respecté."  Etonné, je réfléchissais un court instant et me posai des tas de questions : qui est cet homme ? Que me veut cet homme ? Quelle est cette mission ?
L'homme vit bien que j'hésitais et m'expliqua plus clairement. Il me dit qu'au plus profond de la forêt Classiquat une bête surnaturelle hantait les lieux, ce qui bloquait l'accès à tous les bûcherons du village de Classiquat en plein tumulte. Et avec elle était caché l'un des plus beaux trésors qu'on eut pû voir. Quand ce monsieur me dit cela, je ne fus pas effrayé mais plutôt très étonné de cette histoire.
Mais tuer ce monstre soulagerait les consciences de la forêt de Classiquat et m'aiderait, mon perroquet et moi. Des questions cependant me hantaient toujours, ce qui me faisait un peu peur. Je n'y croyais pas, mais quand je fus sur les lieux, après avoir marché pendant un certain temps, j'y croyais dur comme fer.
Ce monsieur - que j'avais appelé l'homme mystérieux - avait bien décrit la forêt. Elle était profonde et sa placidité donnait la chair de poule. Les arbres étaient très grands, à un point qu'on ne pouvait plus voir le soleil, ce qui provoquait de l'obscurité. Il n'y avait ni animal, ni fleur. En gros, cette forêt était comme un château hanté. Après avoir marché des kilomètres, je vis enfin un panneau indiquant " La grotte de Chimère". Je me demandais bien sûr si cette grotte était la cachette du trésor et si Chimère était un monstre. Après avoir passé le panneau, je marchai accompagné de mon perrroquet et quelques kilomètres plus tard, mes yeux ne furent guidés que par cette magnifique grotte en forme de tête de lion. Je m'avançai et soudain, je vis une ombre passer à toute allure. Cela m'avait effrayé, mais sans plus tarder, je continuai à marcher. Plus je m'approchai de la bête dont j'entendais le souffle, plus j'avais chaud et très peur. Pour me défendre, j'étais armé d'une lance, que j'avais fabriquée moi-même avec mes propres moyens. Malgré ma peur, je surgis pour attaquer la bête, mais je ne vis que sa queue qui était une queue de dragon, ce qui m'effrayait de plus en plus. Je courus après la bête et je me rendis compte que la tête avait plus peur de moi que j'en avais peur d'elle.
Après l'avoir coursé, le monstre s'arrêta brusquement et se retourna pour me regarder. Jusque-là, personne n'avait pu voir son corps et sa tête. Cet animal faisait peur physiquement. Il avait une tête de lion comme la grotte, un corps de chèvre et une queue de dragon. Il me regardait d'un regard stoïque et à cet instant il fit un grand bond sur moi sans hésiter. Mais ma jambe de bois le retenait pour ne pas me dévorer le visage. Je ne savais en aucun cas quoi faire. Ma lance était à un mètre de moi et mon bras était trop court pour que je l'atteigne. Alors mon perroquet, me voyant mal en point, m'aida à avancer la lance pour que je puisse la saisir. Pendant que mon perroquet était en difficulté, ma jambe de bois était affaiblie. Alors je la posai en fermant les yeux et ne les ouvrant je vis la créature morte sur moi avec une lance enfoncée dans l'estomac. Cet instant était un soulagement pour tout le monde. Après la mort accomplie de la bête, je remerciai mon perroquet et continuai le chemin de la grotte et je vis enfin le trésor. Il était placé dans une énorme pièce qui brillait de mille feux. Je n'en revenais pas de tous ces objets en or. Je me demandai comment allai-je transporter tout cela.
Je réfléchis un court instant en me disant qu'il valait mieux le laisser où il était et que la grotte de Chimère serait une exposition pour raconter l'histoire de ce fameux monstre, afin que tout le monde le sache, quand je ne serai plus de ce monde et que cette histoire serait une légende. Après réflexion, et une fois la mission terminée, je sortis de la grotte et je vis toute la forêt en couleurs. Les arbres avaient à nouveau des feuilles, au sol se répandaient un champ de fleurs et les éclaircies du soleil nous aveuglaient.
Quand nous rentrâmes, mon perroquet et moi, morts de fatigue, et quand le village apprit la nouvelle, il me fut très reconnaissant et organisa un grand festin en notre honneur. Mon village réagit de la même façon, comme si j'étais un grand personnage. Puis, peu après, les bûcherons se remirent au travail et mes projets se concrétisèrent. Les villages de Classiquat et de Venterbot se réunirent, ce qui fondait une ville dont moi, ma jambe de bois et mon perroquet furent le maire. Je créai un château pour recueillir les gens pauvres et fis de la grotte une exposition. Mais tout ça n'aurait jamais pu se faire sans l'homme mystérieux qui est maintenant mon meilleur ami. Ma maison, que j'avais bâtie, était très chaleureuse, et moi, j'étais devenu très coquet. Mon perroquet n'était plus recouvert de poussière. C'était un magnifique perroquet grenat et mordoré qui m'avait sauvé la vie.

MORALITE

Il ne faut jamais maltraiter une personne, mais plutôt l'aider dans tous les cas.
Mieux vaut rester chez soi quand on fait preuve de cruauté et avoir honte de soi.
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