niveau quatrième (poésie et schéma narratif)

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Séance consacrée à la poésie : variations autour de Sensations d'Arthur Rimbaud
 


Sensations

Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, - heureux comme avec une femme.

Arthur Rimbaud (1854-1891), Poésies, 1870



Variations autour de Sensations par Aurore :



Ce soir-là, j'aimerai être seule comme un oiseau solitaire.

Je pourrai voir et sentir l'air qui m'entoure.
Je pourrai entendre le ruisseau et la cascade qui coulent comme le vent souffle.
Je pourrai découvrir la nature.

J'irai à droite, à gauche, pour voir ce qui se passe dans la vie des animaux qui m'entourent.
Je sentirai la brise légère du vent qui se lève au petit matin.
J'aimerai être invisible pour ne pas effrayer les animaux.
Je sentirai le doux parfum des fleurs qui m'environnent.
J'aurai l'impression que le temps s'arrête autour de moi.

Je pourrai voir la nature comme personne ne l'a jamais vue.
Je pourrai admirer le théâtre de la nature tout au long de la journée.
Pour moi, la nature vaut plus qu'une multitude de diamants.

J'aimerai être un animal pour être au coeur de cette nature que j'admire tant.

Aurore, le 02 juillet 2008.

Variations autour de Sensations par Anthony :


Sensations

Demain, en forêt, je me baladerai,
Et, comme un explorateur, je fouinerai chaque chose,
Car tel sera ma bonheur, et en voyant tous ces arbres,
Il me dira que cela représente la vie.

Tous ces végétaux me rappeleront que la paix est possible,
Tous ces boutons d'or me feront penser que la beauté vaut de l'or,
Tout cela à explorer me procurera du bonheur
Et autant de plaisir que si j'explorais le corps d'une femme.

Anthony, le 02 juillet 2008


Variations autour de Sensations par Rémi :


Pendant les chaudes journées d'été,
Je m'évaderai dans l'inconnu,
M'imaginant dans une forêt, hébété,
Je sentirai l'humidité sur ma peau charnue,
Je m'enfoncerai comme dans l'abîme
A la découverte de la belle faune,
J'éprouverai des sensations même infimes,
Dans les pâles lueurs qui m'étonnent,
Je ne penserai à personne, seul,
Peut-être entouré de mes aïeuls,
Sans que rien ne m'empêche,
Je marcherai dans l'herbe sèche.

Solitaire, tel un mage,
Endigué par mon âge,
Je m'éveillerai à la science,
Je resterai dans le silence.

Rémi, le 02 juillet 2008


Séquence 1 : comprendre le fonctionnement du schéma narratif

Exercice : Rédiger la suite de ce texte en respectant le lieu et le temps.
 
Cette scène se passe au Moyen-Age. Le comte Renaud de Morlange, féroce chevalier, passionné de chasse et de guerre, a été maudit par un ermite.
 
ALAIN SURGET
LE RENARD DE MORLANGE  (Illustration Philippe Mignon, Nathan Poche, collection Fantastique, 2005)
 
           " La forêt était au bout du champ, sombre barrière étirée sous le feutre de la nuit. La lune éclairait la terre d’une lueur blanchâtre, la première rangée d’arbres paraissait bleue. Poussé par une force étrange, le comte Renaud s’engagea dans le sous-bois. L’obscurité n’était pas aussi totale qu’il l’avait cru : une lumière opalescente tombait des ramées en rais obliques, et là où les arbres commençaient à être dépouillés, le sol se parsemait de larges auréoles d’un gris laiteux presque nacré. Quelque chose attirait l’homme vers la source de la Lenderre : un désir soudain de s’y baigner.
-         Allons, raisonnait-il, ce n’est pas sérieux, je dois retourner. Quel besoin ai-je d’aller me rendre là-bas en pleine nuit alors que mes amis m’attendent au château ?
Il tenta bien à plusieurs reprises de rebrousser chemin, mais chaque fois cédait à l’appel mystérieux de la forêt.
-         Bah, une simple trempette, ce ne sera pas long.
[…]
La source jaillissait d’entre deux rochers au milieu d’un groupe de noisetiers, et formait une petite mare argentée en contrebas. Le seigneur retira ses vêtements, les déposa sur une pierre blanche, entra dans l’eau. "
 
Copie d’Anthony :
 
L’eau était très chaude, et le seigneur s’assoupit puis s’endormit. Un peu plus tard, quand le seigneur se réveilla, il était enfermé dans une petite cage de fer qui se trouvait, suspendue, dans une immense et lugubre grotte éclairée par une petite fissure de sa paroi. Le temps que le comte Renaud de Morlange s’habitue à l’obscurité de la caverne, il aperçut, à quelques mètres de lui, accrochées au mur par un vulgaire clou, des clefs. Il pensa tout de suite que les clefs pouvaient être celles du cadenas qui l’empêchait de sortir, tel un canari dans sa cage. Il tenta d’attraper les clefs en tendant le bras, mais en vain. Il eut tout à coup une brillante idée : il prit sa longue épée et parvint à s’emparer de ces précieuses clefs qui correspondaient parfaitement à la petite serrure du cadenas, sortit et sauta sur le sol rocailleux de cette effrayante grotte.
Il marcha très longtemps et il parvint à voir de la lumière au fond de cette antre lugubre. Arrivé au bout du tunnel, il entendit un grognement rauque et terrifiant. C’est alors qu’il vit arriver une sorte d’énorme lézard rouge, volant à la façon d’un aigle, et crachant de longues traînées de flammes rougeoyantes dans le ciel. La créature se déposa devant le comte, et un réflexe inattendu du guerrier fut d’envoyer l’épée dans la gorge du monstre qui hurla de douleur. Le chevalier retira son arme ensanglantée du cou de l’animal et courut, aussi vite qu’il le put, jusqu’à son château.
Il vit l’espoir renaître dans son cœur, et rentra. Quand l’un de ses serviteurs, l’air triste, approcha, il s’évanouit en hurlant : « Un fantôme ! ». L’ermite qui avait maudit le comte arriva et s’écria : « Tu t’es sauvé ! Tu es le premier homme que la terre ait porté, à s’évader du royaume des enfers ! ». Le chevalier comprit alors qu’il était mort dans son sommeil…
Exercice : Rédiger la suite de ce texte en respectant le lieu et le temps. Vous introduirez au moins une métaphore ou une comparaison et vous utiliserez des substituts ou procédés de reprise. Vous introduirez également une description. Votre texte commencera par la dernière phrase de l’extrait choisi.
 
LA SECONDE JEUNESSE DU MAJOR RATHBONE de Jack London  (extrait de La Peste écarlate et autres nouvelles, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Louis Postif, François Postif et Frédéric Klein, préface de Noël Mauberret, Phébus libretto, Paris 2006)
 
 
Cette scène se passe au début du vingtième siècle, en Amérique. Le savant Dover vient de trouver un élixir qui permet de lutter contre la mort et de rajeunir. Il expérimente son précieux médicament sur un vieillard, le major Rathbone.
 
" Le major Rathbone, littéralement enthousiasmé par la promesse d’une nouvelle jeunesse, nous obéissait au doigt et à l’œil. Pour les gens de l’extérieur, une maladie très grave le retenait cloué au lit, et il se mourait. En réalité, il récupérait de jour en jour et faisait réellement plaisir à voir. Nous travaillâmes sans relâche pendant trois longs mois à cette tâche hérissée de risques permanents et si absorbante que nous ne vîmes pas le temps passer. Les couleurs revinrent peu à peu sur la peau parcheminée du major, qui reprit du muscle et perdit presque toutes ses rides. Comme il avait été dans son plus jeune âge un athlète accompli, et comme d’autre part il n’était affecté d’aucune déficience organique, ses forces lui revinrent pleinement, comme par miracle. La vivacité et l’énergie dont il faisait preuve étaient admirables, et la tumultueuse jeunesse qui déferlait de nouveau dans ses veines était telle que nous eûmes plus d’une fois beaucoup de mal à le calmer. Nous qui avions commencé à ressusciter un faible vieillard, nous nous trouvions maintenant en présence d’un jeune géant infatigable. […]
Un beau jour, au début du mois d’avril, Dover et moi-même fûmes obligés de nous absenter pour nous occuper d’un embrouillamini administratif très compliqué à la poste, au sujet d’un envoi de médicaments. Nous avions donné à Michel, l’homme de confiance de Dover, les instructions nécessaires, et nous étions partis l’âme sereine. Mais à notre retour Michel nous attendait l’air penaud, à l’entrée du jardin.
- Il est parti ! s’écria-t-il en suffoquant. […] Je lui ait dit que j’avais reçu des ordres pour qu’il ne sorte pas, mais il était aussi impatient qu’un jeune taureau, et voulait savoir de qui venaient ces ordres. Je le lui ait dit, et il m’a répondu qu’il était grand temps que je sache qu’il n’avait d’ordres à recevoir de personne. Et, lorsque je me suis mis sur son chemin pour lui barrer le passage, il m’a pris le bras et me l’a broyé ou peu s’en faut. »
 
Dans la suite de ce texte, il faut donc :
 
1.      Introduire au moins une comparaison ou une métaphore.
2.      Utiliser des procédés de reprise.
3.      Introduire une description.
4.      Commencer par la dernière phrase de ce texte. 


Copie de Rémi (16,5)
 
« Et, lorsque je me suis mis sur son chemin pour lui barrer le passage, il m’a pris le bras et me l’a broyé ou peut s’en faut. »
Nous le rassurâmes et ensemble, nous rentrâmes à l’intérieur.
La maison était grande, de luxueuses pièces étaient aménagées. Les murs, solides, classiques, étaient bordés d’une myriade de cadres et de diplômes.
Nous entrâmes dans le laboratoire qui se trouvait à l’étage. Celui-ci était rempli de fioles, de tubes à essais et aussi par tout le matériel de notre recherche.
Nous prîmes une carte accrochée au mur et nous essayâmes de penser comme le major Rathbone. Que pouvait-il faire ? Après tout, il est octogénaire dans un corps d’athlète, un Apollon. Donc, après cette conclusion, nous penchâmes pour les cabarets : il n’y en avait qu’un dans ce quartier. C’était le « Monte Cristo Parnachi », un monstre de bois rempli de peintures et de femmes respirant la vie en la croquant à pleines dents.
Nous nous y rendîmes et nous ne tardâmes pas à voir le major Rathbone : il avait trouvé une place où cinq filles l’entouraient. Elles étaient semblables à des femmes ardentes. Aphrodite elle-même s’en mordrait les doigts. Nous nous étonnâmes de voir que le major, cet homme richissime, tenait entre ses mains une fiole. Elle contenait à vue d’œil l’élixir. Nous nous approchâmes et il s’expliqua :
« Lors de votre départ, argumenta-t-il, je me suis aperçu que je vieillissais de minutes en minutes et, de peur, j’ai couru vers le laboratoire j’ai pris une des deux fioles. Puis je me suis dit qu’après avoir fini la fiole, je me laisserai mourir, en solitaire. »
A le voir, il était sur un nuage, calme, et nous étions arrivés de manière turbulente, le faisant descendre à la dure réalité. Nous le laissâmes tranquille, et nous repartîmes vers la maison pour détruire notre projet, car on ne peut lutter contre la nature et contre le temps. Ce projet n’était que pure folie, et le major Rathbone nous rappela l’essentiel : autant s’amuser et profiter de la vie ! L’avenir, seul Dieu saura ce qui se passera.

4ème 1 – Année scolaire 2007-2008
Séquence 1 : Comprendre le fonctionnement du schéma narratif pour pouvoir rédiger la suite d’un texte
Lecture prospective : « Rencontre nocturne », in Chroniques Martiennes de Ray Bradbury.
Ecriture : vous êtes en 2033. Racontez ce que vous êtes devenu, votre vie, votre métier, le monde dans lequel vous vivez.
 
Copie de Clément (16,5 / 20) :
 
Nous sommes en 2033. J’ai trente-neuf ans. Je suis militaire pour une armée qui protège l’eau. L’eau est devenue très rare sur Terre et des gens se battent pour en avoir.
A cause des hommes, la plupart des animaux et de la végétation a disparu. L’eau qui a été longtemps gaspillée par les hommes est maintenant sous la responsabilité du gouvernement et d’une armée spéciale. Chaque jour, nous devons nous battre contre des pilleurs qui veulent prendre nos réserves d’eau. Je dois aussi distribuer un peu d’eau aux personnes qui ont un ticket de ravitaillement. C’est difficile de voir la misère et de se battre chaque jour.
Nous vivons dans de grandes tours. Il n’y a plus de campagne. Nous nous déplaçons avec des voitures à énergie solaire. Bientôt nous pourrons vivre sur une autre planète pareille à la Terre avec eau et oxygène.
Il m’arrive souvent de penser avec tristesse à la Terre que j’ai connue enfant, avec ses arbres, ses fleurs et ses oiseaux. Dans ces moments-là, j’ai honte de ce que nos ancêtres ont fait de notre planète. Voilà ce qu’est devenue la Terre en 2033.


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