Le tiramisu par Thomas H.
Je vais faire un tiramisu. Je n'ai pas besoin d'aller en Italie. J'ai tous les ingrédients qu'il me faut. Devant eux, je rêve du résultat final. Je prends délicatement les oeufs si fragiles. Je les casse avec facilité. Vient le moment de les séparer. Je garde ces petits ronds jaunes qui se promènent au fond du plat. Ils ne savent pas encore que je vais les battre avec le sucre roux et doré. Je le verse en pluie comme une grosse averse et je tourne, je tourne, à en faire perdre la tête à mes oeufs. Voici venir le cousin vanillé en tout petit sachet. Il se mélange quelque odeur délicate sous mon nez. J'ajoute le mascarpone et fouette la préparation qui devient épaisse, beige, lisse et brillante. Je n'ai qu'une envie : mettre mon doigt dedans et le lécher. Je monte les blancs en neige, ils montent, ils montent comme la mousse d'un bain prêt à déborder du plat ! Je les incorpore délicatement à la spatule de mon mélange. C'est alors qu'apparaît une crème onctueuse. Des petits biscuits habillés de paillettes de sucre vont faire trempette dans le café très parfumé et ressortent tout bronzés et moelleux. Ils partent se reposer au fond d'un plat. Je les recouvre d'une avalanche de crème onctueuse pour qu'ils ne prennent pas froid en faisant des couches. Je finis par saupoudrer d'un merveilleux cacao brun. Il tombe sur la crème et forme des petites dunes comme un désert. J'attends, j'attends pendant quatre heures. J'attends le moment de la dégustation. C'est prêt. J'enfonce ma cuillère et hop ! dans ma bouche. Je ressens une sensation de fraîcheur, le mélange des biscuits imbibés de café et cette crème délicatement parfumée à la vanille me transportent. Je ferme les yeux. Me voilà parti dans une forêt enchantée. C'est exquis. C'est le paradis. Je fonds comme les biscuits dans ma bouche. Je ne peux plus m'arrêter, mais hélas ! je redescends sur terre en ouvrant les yeux car j'ai déjà tout englouti.