Lecture-plaisir 1 : anthologie sur la Première Guerre mondiale par Cédric, Hugo, Mathis et Emmy
Cimetière américain de Romagne-sous-Montfaucon, Lorraine, France. 14246 Américains ayant combattu pendant la Première Guerre mondiale y sont enterrés.
LECTURE-PLAISIR
ANTHOLOGIE 1
ÉCRIRE LA GUERRE, RÉSISTER POUR TÉMOIGNER
Parcours Citoyen, Parcours d’Éducation Artistique et Culturelle
EPI "information, communication, citoyenneté" : Lafayette here we are !
En partenariat avec l'ONAC Oise, la DSDEN Oise et la Mairie de Rethondes
Supports : La Peur de Gabriel Chevalier, La Main coupée de Blaise Cendrars (1945), Compagnie K de William March (1933), L'Adieu aux armes (1932) d'Ernest Hemingway, L'Initiation d'un homme : 1917 (1920) de John Dos Passos (1896-1970)
Texte 1 : La Peur de Gabriel Chevalier (1930)
Le front est comparé à une usine infernale, destinée à la destruction des soldats : "les monstrueux creusets transformaient en lave sanglante la chair des hommes."
Cette vision du front fait penser à un paysage apocalyptique. On a l'impression d'être en enfer, dans un endroit désolé où les soldats sont destinés à mourir dans les flammes : "un génie malfaisant entretenait ces diaboliques flammes."
Texte 2 : La Main coupée de Blaise Cendrars (1945)
Les soldats blessés, en train de mourir, crient : "Maman ! Maman !"
Cela fait penser aux cris des bébés dans leur berceau. Les soldats souffrent et ont peur de la mort. Ils appellent donc leur mère pour les réconforter et leur donner de l'amour : "c'est l'appel tout nu d'un petit enfant au berceau."
Texte 3 : Compagnie K de William March (1933), "Soldat inconnu"
Dans le troisième paragraphe, le narrateur se compare aux lapins de son grand-père. Les lapins effrayés étaient enfermés dans un champ, pourchassés par un chien, et leur seule issue était la mort. Le soldat est prisonnier des barbelés, effrayé, blessé, et il sait qu'il va mourir.
Le narrateur comprend que tous les discours du maire dans son enfance ne sont que des mensonges. Il n'y a pas de gloire en mourant, et il ne veut pas qu'on le compare à un soldat mort en héros sur le champ d'honneur.
Le soldat allemand tue le narrateur par pitié, pour abréger ses souffrances, et pour ne plus entendre les gémissements du soldat mourant.
Texte 4 : L'Adieu aux armes (1932) d'Ernest Hemingway
L'aumônier penser que c'est bientôt la fin de la guerre parce que la dernière bataille de l'été s'est terminée sur un statu quo. Il pense que tous les soldats sont exténués, fatigués, et veulent la fin de la guerre.
Frédéric dit que les paysans ont été battus dès le début car ils ont été obligés de quitter leur vie pour aller se battre et ils savent qu'ils risquent de ne pas pouvoir revenir.
Frédéric soutient que la victoire est pire que la défaite car il pense que si un camp gagne, il voudra continuer la guerre. Alors la guerre ne pourra pas s'arrêter. Frédéric veut rentrer chez lui. Il veut que la guerre s'arrête.
Complément du professeur : De plus, les paysans sont les perdants de la guerre car leur œuvre et leur vie consistent à créer des paysages. Ils s'associent à la nature pour en faire fructifier les produits. Ils favorisent la vie et la civilisation, alors que la guerre détruit les paysages et engendre la mort.
Texte 5 : L'Initiation d'un homme : 1917 (1920) de John Dos Passos (1896-1970)
Dans la mythologie nordique, le Walhalla est le lieu où les valeureux guerriers défunts sont amenés. Il se trouve au sein même du royaume des dieux. Le Walhalla est un symbole de grandeur. C'est un lieu où les valeureux guerriers tués sur le champ de bataille sont amenés. L'auteur parle de soldats sales, qui sentent la sueur et le tabac, et jouent aux cartes. On n'a pas l'image de guerriers valeureux, de héros. Les soldats vont donc salir le Walhalla. C'est une image forte car les guerriers morts sont salis par l'horreur de la guerre. Cela donne une image noire de la guerre. Ce que font les soldats sur le champ de bataille n'a rien d'héroïque et en plus ils ne veulent plus faire la guerre. Le Walhalla est infecté car les soldats déshumanisés sont devenus des monstres à cause de la guerre.
Dans l'Antiquité et dans le Nouveau Testament, le Golgotha est une colline près de Jérusalem où les Romains crucifiaient les condamnés à mort. Le plus célèbre d'entre eux est Jésus-Christ. Le front est comparé au Golgotha car pour l'auteur les soldats sur le front sont tous des condamnés à mort.
Entre les combats, les soldats jouent aux cartes pour tromper leur ennui et la peur de la mort.
Le bruit des canons est comparé à une danse macabre où des tams-tams résonneraient.
Les soldats rient pendant qu'ils jouent aux cartes, mais ils ne sont pas heureux pour autant. On a au contraire une impression plutôt de désespoir. Le texte est froid. Les soldats savent qu'ils vont mourir et ils fuient leur peur en jouant aux cartes.