Ma chère et tendre Mary par Cameron et Quentin
Ma chère et tendre Mary,
Le paysage est sombre, imprégné par la mort. Les conditions de vie sont horribles. Nous sommes entassés les uns contre les autres, et couverts de boue, car nous sommes dans les tranchées. L'hygiène y est tellement horrible que nous dormons et cohabitons avec les rats. Nous risquons à tout moment d'attraper une maladie grave. Nous n'avons pas de quoi nous laver. A chaque repas que l'on prend, on a les mains sales, recouvertes de la boue qu'on a touchée. Sur le champ de bataille, c'est la désolation à perte de vue : des cadavres partout, des cadavres en décomposition, des cadavres d'animaux.
La guerre est pour moi un long périple interminable. La peur a envahi toute mon âme. La guerre est pour moi synonyme de désespoir.
Avant de partir au combat, je me rappelle de ton corps chaud, doux et courbé. Je me souviens aussi de ton odeur si sensuelle, fleurie et douce. Cela me donne du courage et de la détermination.
Je ne me souviens presque plus de rien, tant je suis traumatisé par ces massacres. Ces massacres terribles, horribles, terrifiants. La guerre grignote petit à petit mon âme. Je commence à devenir un monstre. Je commence à prendre goût au massacre des casques à pointe.
Tu dois te demander pourquoi je me suis engagé dans l'armée, et pourquoi je me bats en France. C'est très simple : je considère les Français comme des frères. Ils nous ont aidés à obtenir notre indépendance et à nous libérer de la colonisation anglaise en 1776.
J'espère bientôt te revoir, ma douce Mary.
Johnny