La ville de Plassans par Anaëlle et Inès
Aix-en-Provence, où a vécu Zola, et dont il s'est inspiré pour imaginer la ville de Plassans dans le cycle des Rougon-Macquart..
Plassans se compose de différents quartiers avec de grands hôtels bâtis sous Louis XIV et sous Louis XV. Ainsi, on en distingue plusieurs dont le quartiers des nobles, connu sous le nom de quartier saint-Marc, un quartier s'étalant au sud sur le bord du plateau où certains hôtels montrent un admirable point de vue sur toute la vallée de la Viorne grâce aux terrasses des hôtels construits "au ras même de la pente". Cependant le quartier de saint Marc est comparable "au calme lourd d'un cimetière", ce qui révèle une atmosphère lugubre et un quartier sans vie.
De plus, le vieux quartier, situé au nord-ouest de la ville, est surpeuplé d'ouvriers, de commerçants et de "tout le peuple actif et misérable". Par conséquent, ce quartier est le plus peuplé. Néanmoins, ce quartier est un lieu où l'on se débarrasse "des productions du pays", "des huiles", des "vins", et des "amandes". On peut qualifier cette partie de la ville de ville poubelle où les gens viennent se débarrasser de toutes leurs mauvaises affaires. De même, on peut apercevoir la ville neuve, un quartier étendu au nord-est de Plassans, avec des "maisons bien alignées, enduites d'un badigeon jaune clair". Ainsi, ce quartier est celui de la bourgeoisie, des habitants avec une immense fortune. Toutefois ces quartiers sont séparés et bornés par de grandes voies : le cours Sauvaire et la rue de Rome allant "de l'est à l'ouest, de la Grande Porte à la Porte de Rome". Plassans est donc divisée en deux parties, et cette division sépare le quartier des nobles des autres quartiers.
En outre, le narrateur donne une image d'isolement ainsi que d'une ville coupée du monde comme le prouve l'exemple suivant : "pour s'isoler davantage et se mieux enfermer chez elle", de même que la ville est entourée "d'une ceinture d'anciens remparts". Il s'agit d'une métaphore renforçant l'idée d'éloignement et d'ancienneté de la ville montrée par l'exemple suivant : "les fortifications ridicules mangées de lierres et couronnées de giroflées sauvages". Les lierres sur les fortifications projettent une image dégradée de la ville au fil des années. Ces remparts ne servent qu'à rendre Plasasns "plus noire et plus étroite", dévoilant une ville sinistre, sombre, ténébreuse, avec peu d'espace, peu étendue et donc exigüe. L'énumération de termes péjoratifs : "poltronnerie", "égoïsme", "haine" permet de décrire Plassans comme une ville repoussante et monstrueuse avec une identité marquée par la vantardise et la vanité : "Je suis chez moi ! dit avec la satisfaction d'un bourgeois". De plus, la ville est personnifiée, puisqu'elle apparaît comme une jeune femme timorée : "la ville, après avoir ainsi poussé les verrous comme une fille peureuse, dormait tranquille." Par conséquent, cette comparaison nous dévoile que Plassans ne laisse rentrer aucun étranger dans la ville et surtout durant la nuit, par peur. C'est une ville qui ne s'ouvre pas au monde, avec des habitants au caractère haineux et égoïste, qui ont "la haine du dehors". Le narrateur montre Plassans comme une ville pleine de ténèbres, ressemblant en ce sens aux Enfers.
Plassans est une ville avec "autant de quartiers" et "autant de petits mondes". Ce parallélisme nous révèle une population importante et bigarrée, avec la répétition de l'adverbe "autant". Ainsi, cette population est répartie en trois groupes avec les nobles, vivant cloîtrés chez eux depuis la chute de Charles X. Ils "ne vont chez personne, et ne se reçoivent même pas entre eux". Ils font penser à des zombies ou à des vampires, vivant dans l'ombre et aux marges de la vie, enfermés dans le passé. On distingue aussi les bourgeois, les notaires, les avocats, "tout le petit monde qui peuple la ville neuve", qui contrairement aux nobles, sont qualifiés "d'esprits avancés", se permettant de rire lorsqu'ils parlent des remparts, "vestige d'un autre âge". De plus, on distingue un autre groupe : la population ouvrière. Les ouvriers sont le groupe "qui travaille et végète", se perdant "milieu des oisifs du pays". Ils n'ont aucun repos, à la différence des patrons qui "se lavent les mains" le "dimanche". Ainsi, "commerçants, détaillants, ouvriers, ont des intérêts communs qui les unissent en une seule famille".
Le narrateur donne une image d'insociabilité des nobles, qui ne se lient pas à la population, puisque "les portes et les fenêtres sont soigneusement barricadés", renforçant ainsi l'impression d'isolement et d'enclavement. "Ce sont des morts s'ennuyant dans la vie", puisqu'ils ne sortent pas de chez eux, ce qui signifie qu'ils sont très froids, renfermés et non chaleureux. Cependant le narrateur mobilise le registre fantastique avec les mots "démarche discrète", "silence", "disparaît" et "ombre" pour désigner les nobles, comme si chacune de leurs apparitions était surnaturelle. Les nobles sont décrits comme des fantômes.
Les bourgeois de la ville rêvent de rendre des fêtes aussi réussies que celles organisées par Monsieur le sous-préfet : "Ceux-là vont aux soirées de M. le sous-préfet et rêvent de rendre des fêtes pareilles", de même que le rêve de tout bourgeois de la ville neuve est d'être admis dans un salon du quartier Saint-Marc. On suppose que les bourgeois rêvent de tout cela pour la gloire, afin de se donner un nom important dans la société. Les bourgeois rêvent de gloire et de toute-puissance, à l'image des aristocrates de l'Ancien Régime. Ceci est un portrait péjoratif et satirique montrant le snobisme des bourgeois.