"Parfum exotique" de Charles Baudelaire par Quentin
Ce texte de Charles Baudelaire est un poème. Il est composé de deux quatrains et de deux tercets. Il s'agit donc d'un sonnet. Les vers sont en alexandrin. Les rimes sont embrassées dans les deux premières strophes. Elles sont suivies dans la troisième strophe. Et dans les quatre derniers vers, elles sont croisées. Ce sont des rimes riches car elles comportent au moins deux syllabes en commun.
Dans ce texte, des sensations sont évoquées, comme la vue, le toucher, l'odorat, le goût ou encore l'ouïe. Dans le deuxième vers, "l'odeur de ton sein chaleureux" exprime d'abord l'odorat qui est associé au toucher. La vue est évoquée dans le premier vers : "les deux yeux fermés". Il évoque aussi un rêve. Dans le quatrième vers, la vue est associée à la chaleur, grâce à "éblouissent", "feux", "soleil". La vue provoque le sens du toucher. Il y a une correspondance entre les sensations. Dans la dernière strophe, l'odorat est évoqué grâce à "parfum", "enfle la narine" ou encore "odeur". Dans les deux derniers vers, l'odorat provoque l'ouïe : "Qui circule dans l'air et m'enfle la narine/Se mêle dans mon âme au chant des mariniers". Dans le second vers de la deuxième strophe, le goût est évoqué : "fruit savoureux" et il est associé à la vue : "l’œil".
Paul Gauguin, Fatata te Miti, Près de la mer, 1892, huile sur toile, National Gallery of Art, Washington D.C., USA.
Le poète rêve qu'il est sur une île. Cette île est méditerranéenne ou tropicale. C'est une île paradisiaque car les hommes sont beaux et vigoureux, et les femmes sont vraies, franches, honnêtes, sincères, et la nature leur offre des plaisirs nombreux : "rivages heureux", "fruits savoureux". De plus, les habitants vivent dans le luxe, dans le calme, à l'apogée du plaisir, au paroxysme du désir. Ils vivent aussi en harmonie avec la nature. Ils vivent dans l'oisiveté, une vie de loisirs et de plaisirs. La rêverie amène le poète à un port. Il y a là une invitation pour le lecteur à voyager, à partir vers l'infini. Le poète passe d'une rêverie érotique à une rêverie exotique. Le mot "âme" dans le tout dernier vers du poème nous fait comprendre que le rêve n'est pas qu'érotique ou exotique, mais qu'il devient spirituel, car l'amour que le poète porte pour son amante lui permet de basculer dans un autre monde. Sa maîtresse est sa muse, car c'est elle qui le fait voyager, qui lui fait ressentir ces sensations et qui lui donne l'inspiration.