Au revoir là-haut de Pierre Lemaître : le dîner chez les Péricourt commenté par la seconde 13
Séquence 1 : des personnages pris dans la tourmente de l’Histoire et la spirale du souvenir
Texte 2 : Pierre Lemaître, Au revoir là-haut, chapitre 19 (pp. 294-296)
Albert Maillard est invité à dîner chez les Péricourt. M. Péricourt veut rencontrer Albert qui connaissait Édouard. Il voulait le rencontrer pour connaître les circonstances de la mort d’Édouard. Albert ment sur la mort d’Edouard. Comme il ne le connaissait pas vraiment en réalité, Albert va inventer des histoires. Tout se passe comme si il inventait un nouveau personnage. Il enjolive le personnage d’Édouard grâce à une vision méliorative. Il raconte des anecdotes qui donne une image assez positive de la guerre, comme si c’était une cour de récréation ou des vacances. Il se met dans la peau d’un auteur qui invente des histoires et des personnages. L’histoire romancée par Albert provoque chez M. Péricourt le réveil de son sentiment d’amour paternel. Autrement dit, l’histoire inventée par Albert dévoile la vérité et la sincérité chez M. Péricourt qui prend conscience de l’amour qu’il portait à son fils. On retrouve ici le pouvoir de la littérature qui consiste à inventer des fictions, des histoires, pour découvrir la vérité et la réalité.
On passe ensuite du rire aux larmes au moment où M. Pericourt demande comment est mort Edouard. En fait, Albert pleure car c’est « la première fois qu’il racontait sa guerre » et cela renvoie à des souvenirs traumatisants. De plus, Albert pleure car il voit dans les yeux de M. Pericourt le visage d’Edouard. Or le visage d’Edouard est détruit. Albert était venu pour consoler une famille endeuillée et c’est l’inverse qui se produit : ce sont Madeleine et M. Pericourt qui consolent Albert. On peut voir que dans ce passage le retournement de situation a entraîné un moment de vérité, faisant de cette discussion une maïeutique révélant la réalité de la guerre.