"Le pain" de Francis Ponge expliqué par Mattéo
Ce texte est un poème en prose. Le texte est riche en métaphores : "La surface du pain est merveilleuse" et notamment en métaphores filées : une métaphore (comparaison sans comme) filée est une image que je poursuis sur plusieurs lignes, que l'on développe : "Ce lâche et froid sous-sol que l'on nomme la mie a son tissu pareil à celui des éponges : feuilles ou fleurs y sont comme des soeurs siamoises soudées par tous les coudes à la fois" ; en allitérations (répétition d'un son basé sur une consonne) : "soeurs siamoises soudées", "feuilles ou fleurs" et "que l'on nomme la mie" ; en énumérations : "où durcissant elle s'est façonnée en vallées, crêtes, ondulations, crevasses..." et en comparaisons : "feuilles ou fleurs y sont comme des soeurs siamoises."
Le pain dans ce texte est comparé à une planète vivante, mais la planète Terre est une planète vivante : "la surface du pain est merveilleuse d'abord à cause de cette impression quasi panoramique qu'elle donne : comme si l'on avait à sa disposition sous la main les Alpes, le Taurus ou la Cordillère des Andes." L'auteur compare le four au soleil : "ainsi donc une masse amorphe en train d'éructer fut glissée pour nous dans le four stellaire", parce qu'une planète ne peut vivre sans soleil et sans lumière. Stella a donné stellaire, stella veut dire : étoile, car le soleil est une étoile. La mie est comparée à "une éponge", "une fleur", "des feuilles" et "des soeurs siamoises".
Il y a en quelque sorte une morale, un message implicite : "mais brisons-la : car le pain doit être dans notre bouche moins objet de respect que de consommation". Cela veut dire qu'il ne faut pas gaspiller le pain. Les chrétiens pensent que le pain est l'image de Dieu, mais l'auteur dit le contraire. Le pain est l'image d'une planète bien vivante, où il y a de la vie, et surtout il faut le manger avec plaisir.