La vie ici par Marion et Armande
Chère Mathilde,
La vie ici est à chaque minute de plus en plus difficile et horrible. Dans tant de haine et de cruauté, il ne me reste qu'un espoir, un jour te revoir. Les nuits ici sont difficiles, peu de sommeil. Les matins le sont encore plus, à cause des obus qui surprennent comme le tonnerre. Lorsque je me lève, je tombe parfois sur des cadavres mutilés et verdâtres. Je me sens seul sans toi, je me sens seul parmi les morts, je me sens seul, dépourvu de bonheur et de ton amour. Je suis seul.
Lorsque je me rends sur ce champ de carnage et que je fusille de pauvres innocents, je repense à tous ces moments passés ensemble. Comme ce jour où nous avions célébré le 14 juillet, en regardant ce magnifique feu d'artifice. Mais maintenant, lorsque j'entends le bruit sourd qu'émet le feu d'artifice, je me rends compte que c'est un obus célébrant la mort. Comment te faire imaginer ? Je ne trouve plus les mots pour décrire l'horreur qui occupe mes journées. Chaque jour des cadavres s'entassent, chaque jour la nourriture se fait un peu plus rare, chaque jour la fatigue se fait ressentir, chaque jour mon coeur a mal de ne plus te voir. Chaque jour j'endure un véritable calvaire. La mort, la faim, la fatigue, le désespoir, la souffrance sont les seules choses présentes dans les tranchées. Un homme, un soldat, un meurtrier, un blessé, un mort... A chacun de nos pas, le risque de mourir s'intensifie. Les soldats morts sont vidés de leurs entrailles, les mouches rôdent sur les membres qui constituent leurs corps.
Voilà comment se déroule le restant de mon existence.
Je t'aime.
Manec
La vie ici est à chaque minute de plus en plus difficile et horrible. Dans tant de haine et de cruauté, il ne me reste qu'un espoir, un jour te revoir. Les nuits ici sont difficiles, peu de sommeil. Les matins le sont encore plus, à cause des obus qui surprennent comme le tonnerre. Lorsque je me lève, je tombe parfois sur des cadavres mutilés et verdâtres. Je me sens seul sans toi, je me sens seul parmi les morts, je me sens seul, dépourvu de bonheur et de ton amour. Je suis seul.
Lorsque je me rends sur ce champ de carnage et que je fusille de pauvres innocents, je repense à tous ces moments passés ensemble. Comme ce jour où nous avions célébré le 14 juillet, en regardant ce magnifique feu d'artifice. Mais maintenant, lorsque j'entends le bruit sourd qu'émet le feu d'artifice, je me rends compte que c'est un obus célébrant la mort. Comment te faire imaginer ? Je ne trouve plus les mots pour décrire l'horreur qui occupe mes journées. Chaque jour des cadavres s'entassent, chaque jour la nourriture se fait un peu plus rare, chaque jour la fatigue se fait ressentir, chaque jour mon coeur a mal de ne plus te voir. Chaque jour j'endure un véritable calvaire. La mort, la faim, la fatigue, le désespoir, la souffrance sont les seules choses présentes dans les tranchées. Un homme, un soldat, un meurtrier, un blessé, un mort... A chacun de nos pas, le risque de mourir s'intensifie. Les soldats morts sont vidés de leurs entrailles, les mouches rôdent sur les membres qui constituent leurs corps.
Voilà comment se déroule le restant de mon existence.
Je t'aime.
Manec