Si je mourais là-bas par Lara et Lola B.

Publié le par Professeur L

Si je mourais là-bas par Lara et Lola B.

Guillaume Apollinaire est un poète né en 1880 et il est considéré comme l’un des plus grands poètes français. Il écrit en 1915 Poèmes à Lou, un recueil dans lequel il décrit sa courte et profonde relation avec Louise de Coligny-Châtillon. Ce fut l’une des six muses d’Apollinaire. Celle-ci était une belle aristocrate divorcée qui ne cherchait rien de sérieux avec Apollinaire, contrairement à ce dernier. Dans ce poème, il imagine sa mort sur le front et en fait part à Lou. On observe donc un paradoxe entre la violence de la guerre et sa déclaration sensuelle. Ce poème dévoile aussi le pouvoir de sa parole poétique. Nous pouvons donc nous demander comment Apollinaire parvient à célébrer la force de la parole poétique à partir d’une vision lyrique de la guerre et de la mort. Nous verrons dans une première partie le lyrisme vu par Apollinaire et dans une seconde partie la force de la parole poétique de l’auteur.

 

            Le lyrisme selon Apollinaire est visible grâce à sa vision de la guerre et de la mort, mais aussi à travers une déclaration d’amour sensuelle.

            Tout d’abord, le poète expose deux visions différentes de la guerre. D’un côté, une vision plutôt négative, montrant ses plus mauvais côtés. On peut le constater avec ce vers : « Un obus éclatant sur le front de l’armée » (vers 4). En effet, la vision pessimiste est mise en avant dans ce vers notamment avec l’adjectif « éclatant ». Puis d’un autre côté, une vision qui semble plus positive grâce à une antithèse qui permet d’insister sur cet aspect : « un bel obus semblable aux mimosas en fleur » ligne 5. Ce poème permet au soldat de résister face à la violence de la guerre.

            Ensuite, cette vision positive ressort d’autant plus avec sa déclaration d’amour. Il emploie un vocabulaire sensuel à l’égard de Lou grâce à une anaphore et un parallélisme : « Je rougirais le bout de tes jolis seins roses /Je rougirais ta bouche et tes cheveux sanglants » (lignes 12-13) ainsi que dans le vers 20. L’auteur se raccroche à son amour pour Lou à travers son poème pour survivre à la guerre. Il énonce différents souvenirs qu’il a avec elle aux vers 9 et 10.

 

            La force de la parole poétique de l’auteur se fait ressentir par une vision particulière qu’il dégage de la poésie et par l’affirmation de son pouvoir créateur.

            Pour commencer, selon Apollinaire, la poésie servirait à enchanter le réel, notamment par le biais d’énumérations et de connotations positives : « La mer les morts les vals et l’étoile qui passe/Les soleils merveilleux mûrissent dans l’espace » (lignes 8 et 9). Il dévoile ici la beauté du monde. De plus, la poésie embellit même les choses les plus horribles, comme la guerre et la mort.

            Enfin, l’auteur exprime une sorte d’immortalité car même s’il meurt à la guerre, sa poésie restera éternelle. Il se sert d’une métaphore sur son sang pour exprimer sa poésie : « le fatal giclement de mon sang sur le monde » ligne 16 ainsi que la ligne 7. Sa poésie impacte le monde entier. Il perdurera dans le temps. Comme son nom d’auteur, il endosse le rôle d’un dieu en référence à Apollon, dans la mesure où sa poésie apporte au monde la beauté. L’auteur met en valeur cet aspect grâce à une hyperbole : « Mon sang c’est la fontaine ardente du bonheur » ligne 24. Cela signifie que sa poésie, qui révèle le futur et dévoile la beauté, est synonyme de bonheur.

 

            Pour conclure, Guillaume Apollinaire parvient à célébrer la force de la parole poétique à partir d’une vision lyrique de la guerre et de la mort. Il y parvient en démontrant que même les moments les plus traumatisants tels que celui de la guerre pourraient être surmontés par l’amour et son pouvoir créateur.

Si je mourais là-bas par Lara et Lola B.
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