Comment t'expliquer par Tiffany et Kloé

Publié le par Professeur L

                                                                                                                                                         25 janvier 1917

 

 

Pour Mathilde, ma bien-aimée,

 

Comment t'expliquer ? Comment te dire ? Ma bien-aimée, je t'écris cette dernière lettre avant de mourir, fusillé par mes camarades. J'ai cru être le premier à me mutiler pour être rapatrillé à la maison, mais malheureusement, trop de soldats avant moi l'avaient fait. Tous les matins, en me levant pour aller combattre, je pense à toi pour donner du courage, car nous, soldats, en avons bien besoin pour combattre nos ennemis. Ici c'est dur ; si tu savais ce que j'endrure ! Si on est effrayé au début de l'assaut et que l'on ne veut pas sortir des tranchées, nous sommes exécutés sur le champ. Si tu savais comme je pense à toi ma chérie, quand je vois tous ces cadavres éparpillés sur le champ de bataille. A ce moment, je prie pour que tu sois en sécurité à la maison. Chaque instant où j'ai envie de baisser les bras, je repense à tous ces jours passés à tes côtés. Les corps morts, les corps dévorés par les mouche, les corps ensevelis dans la boue, les corps pourris...Durant la guerre, mon meilleur ami s'est fait écraser par un obus et tous ses organes ont giclé sur mon corps : j'en avais partout dans la bouche, sur mes habits sales, et sur mon viage. Sur le coup, j'ai hurlé, mais j'ai vaincu ma peur en m'imaginant dans tes bras.

Quand je repense à notre première nuit passée ensemble, où je me suis endormi, ma main sur ton sein ! A chaque fois que ma main mutilée me fait souffrir, j'imagine ton coeur y battre et ma douleur s'envole. Ne pleure pas, je serai toujours avec toi.

 

Je t'aimais. Je t'aime et je t'aimerai jusqu'à mon dernier souffle,

 

Ton âme-soeur,

 

Manech.

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